Ce matin, après la prière de l’aube, j’ai reçu la visite de celui qui fut le baobab protecteur de MAGALI FARABA, le général SADIBA KOULIBALY, au quatrième jour de son inhumation.
𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢 !!! N’aie pas peur, c’est une première visite sur plusieurs qui s’annoncent.
Je suis heureux de reposer dans le mausolée familial auprès de mon père et de ma mère, soulagés de m’accueillir. Nous te chargeons de transmettre aux populations de Magali Faraba, Dialakoro, Mandiana mais aussi de la Guinée toute entière et celles du Mali voisin, notre profonde reconnaissance pour leur mobilisation, leur compassion et leur affection.
Il s’adressa à moi en ces termes : La mort est une certitude et nul ne veut, dans l’au-delà, regretter de ne pas avoir tout mis en œuvre pour découvrir la vérité. Je ne reposerai pas en paix aussi longtemps que la vérité sur mon assassinat ne sera pas sue et connue de tous les Guinéens. Je ne reposerai pas en paix aussi longtemps que le cynisme du CNRD ne sera pas mis à nu ainsi que les projets maléfiques qui attendent le peuple de Guinée démaqués et déjoués.
L’humanité et la dignité qui le caractérisaient contrastaient avec l’esprit revanchard et la haine que commandaient la barbarie de mon extermination par Mamadi Doumbouya.
Plus fondamentalement, disait-il, ma préoccupation est tout autre : c’est celle du sort de mes compatriotes sous cette transition qui ne rime plus qu’avec sidération et désolation.
𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢 !!! Dis au peuple de Guinée que j’implore son pardon face à la désespérance qui est désormais la sienne.
𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢 !!! Dis aux assassins du CNRD qu’ils ont fait de moi tout ce qu’ils voulaient en me liquidant et qu’ils ont accompli leur projet macabre de m’assassiner de la plus odieuse des manières. Cet objectif étant atteint, qu’ils me laissent au moins reposer en paix auprès de mes deux parents ; qu’ils fassent partir leurs émissaires qui gardent d’une main de fer le mausolée familial et continuent d’infliger humiliation et déshonneur au patronyme Koulibaly.
𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢 !!! Dis à MORISSANDA qu’au Manding, l’honneur et la dignité sont sacrés et symbolisent l’identité de cette communauté dont il s’est rendu manifestement indigne, lui qui est pourtant censé être le dépositaire et le transmetteur de ces valeurs inscrites dans la Charte de Kouroukanfougan.
𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢 !!! Mes enfants et mon épouse me manquent cruellement. Tu leur diras de se laisser inspirer par ces mots de Martin Luther King : « j’ai décidé d’opter pour l’amour ; La haine est un fardeau trop lourd à porter ». Invite-les donc à se décharger de ce fardeau bien trop lourd pour leurs frêles épaules car la haine trouble la vie et l’obscurcit là où l’amour la rend harmonieuse et lumineuse.
Invite-les, ainsi que tout le peuple de Guinée, à méditer sur cette citation de Bouddha : « Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle » ?
Je te reviendrai prochainement 𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢 car j’ai beaucoup de choses à te confier à l’attention de notre peuple.
𝗦𝗘𝗞𝗢𝗨 𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢
𝗥𝗘𝗦𝗣𝗢𝗡𝗦𝗔𝗕𝗟𝗘 𝗗𝗘𝗦 𝗦𝗧𝗥𝗔𝗧𝗘́𝗚𝗜𝗘𝗦 𝗘𝗧 𝗣𝗟𝗔𝗡𝗜𝗙𝗜𝗖𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗨 𝗙𝗡𝗗𝗖