Contre La sansure

SIDYA TOURÉ : « SI LES RÉSULTATS SONT FALSIFIÉS, JE NE VAIS PAS L’ACCEPTER… »

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À l’assemblée générale de l’UFR, dont il est le président, Sidya Touré, en plus de dénoncer la mauvaise gouvernance du pouvoir d’Alpha Condé (renversé le 5 septembre 2021), les manœuvres des mains noires qui veulent empêcher certaines candidatures de personnalités politiques et souligné la nécessité pour le CNRD de dialoguer avec la classe politique, est revenu sur son élimination au 1 er tour de l’élection présidentielle de juin 2010.

 

Falsifier les résultats, mettre le bon résultat de côté et faire proclamer ce qu’on veut, on ne va plus l’accepter. Ce que je dis comme ça, c’est dans l’intérêt de la Guinée, ce n’est pas parce qu’il y aura crise ou pas. Ce que vous avez subi pendant les 11 dernières années, vous n’allez plus accepter cela. C’est pourquoi ça doit être clair. Si le processus est clair et que la population accepte d’élire celui qu’il veut, je n’aurai pas de problèmes en cela. Mais si les résultats sont falsifiés, je ne vais pas l’accepter

Le président de l’UFR a informe que « le vendredi qui a précédé la proclamation des résultats du premier tour, les ambassadeurs m’avaient appelé et m’ont félicité pour être allé au 2ème tour. Alors qu’on était en attente des résultats, j’ai appelé Ben Sékou (président de la CENI, ndlr) pour lui demander pourquoi les résultats retardaient. Il m’a informé qu’il a été convoqué par le président Konaté et que celui-ci et d’autres personnes étaient en train de changer les vrais résultats. Je lui ai demandé de passer le téléphone au président Konaté« .

Sidya Touré indique que lorsqu’il a eu le Général Konaté, Président de la transition, il lui a « dit à Konaté qu’il n’était pas la CENI, alors qu’est-ce qu’il cherchait dans l’affaire de résultats. Il m’a dit que ce n’était pas lui mais plutôt Tibou. Je lui ai alors dit ceci : et lui et Tibou, ce qu’ils disent n’était pas important mais plutôt ce que dit la CENI qui va compter. Les malheurs que les guinéens ont eus pendant les 11 ans sont partis de là. Imaginez que nous n’allons pas refaire les mêmes bêtises. Ce que voudra la population, publiez cela »

À ses militants, il a dit que « ce qu’on a commencé aujourd’hui, ça vous permet de relancer vos réunions de fédération dans les communes, les communes rurales de développement (CRD) et dans les préfectures pour que l’UFR soit en état de marche. Et que nous soyons prêts, le jour possible, qu’on puisse aller aux élections pour lesquelles nous nous sommes déjà préparés. Je parle d’élections dont les résultats ne seront pas contestés, dont les résultats ne pourront pas être protestés. Personne ne doit nous faire comprendre et même d’imaginer que ce qui a été fait en 2010, on peut le refaire en 2022. Que ça soit très clair. Nous n’allons pas refaire les mêmes bêtises. L’UFR s’est retourné à sa place maintenant parce que Alpha n’est plus là-bas. Les calculs qui se font dans les arrière-cours pour dire qu’on va recommencer en 2022 ce qui a été fait en 2010, qu’on se dise la vérité, ça sera pas possible. Donnons le pouvoir à celui qui peut, qui a été choisi par la population« .

Seulement, estime un observateur, « l’UFR de 2010 est nettement plus puissante que l’UFR de 2020. Et Sidya Touré en acceptant d’accompagner Alpha Condé à titre de Haut représentant du Chef de l’État a fait perdre du poids à son parti. Il ne faut pas oublier que lors des élections communales de février 2018, l’UFR a pactisé avec le diable RPG arc-en-ciel pour donner des communes à Alpha Condé, alors qu’en 2013, lors des législatives, c’est l’UFDG de Dalein qui lui a permis d’avoir au moins 5 des 10 députés qu’il a eu« .

Pour cet observateur, « si les élections sont libres, transparentes et inclusives, Cellou Dalein Diallo et son alliance électorale vont les gagner incontestablement. Comme cela avait été le cas en juin 2010 et tout récemment en octobre 2020. Il est incontestable que l’UFDG est la plus grande formation politique du pays et la plus transversale. Et son alliance, pareille choses. En disant qu’Alpha Condé n’a pas gagné l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, malgré le fait qu’il contrôlait tout, c’est-à-dire la Commission électorale et l’Administration territoriale, qui a fabriqué les résultats« .

Khady THIAM & Mamadou A. BAH

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