Contre La sansure

TOUS ENSEMBLE POUR LA GUINÉE

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Dans un cours message qu’il a publié quelques minutes après l’installation du Conseil national de la transition, (CNT), le nouvel ambassadeur américain en Guinée, SE Troy Damian Fitrell, a écrit un message dans lequel il indique que « le travail commence aujourd’hui pour rendre la démocratie au peuple de Guinée. Le défi est de le faire en 2022. Tous ensemble pour la Guinée ».

 

Ce message de l’Ambassadeur américain, première puissance mondiale et un des principaux partenaires économiques et financiers de la Guinée, guidera sans doute ceux de ses collègues de France, de l’Allemagne, de l’Union européenne et des Nations unies. La CEDEAO s’alignera derrière ce souhait américain de voir la transition guinéenne se terminer en 2022. Ensemble (CEDEAO, France, USA, Union européenne et Nations-Unies), depuis Alpha Condé, ils forment le G5 pour régler les problèmes sociopolitiques et économiques en Guinée, créé par le régime d’Alpha Condé, au service duquel l’appareil militaire et paramilitaire a toujours été fidèle.

Il faut comprendre dans ce message que les Américains demandent que le CNT s’engagent à travailler pour l’élaboration d’un chronogramme d’une transition qui devrait mener à un retour de l’ordre constitutionnel dans le courant de l’année en cours . Ou, en tous les cas, à l’organisation d’élections réellement démocratiques dans le courant du premier trimestre de l’année 2023 (janvier à mars 2023). Ce qui est très envisageable si les membres du CNT, du gouvernement Béavogui et du CNRD, dont on ne connaît ni les identités ni le nombre, surtout que, selon certains, « il ya eu de nouvelles cooptations afin d’intégrer tous les corps militaires et paramilitaires ».

 

NÉCESSITÉ DE LA CRÉATION D’UN CANAL DE DIALOGUE CNRD ET CLASSE POLITIQUE

 

Il est indispensable qu’un canal de dialogue s’établisse entre le CNRD et la classe politique car, qu’ils le reconnaissent ou non, Colonel Mamadi Doumbouya et ses camarades des forces militaires et paramilitaires ont leurs responsabilités dans le pourrissement de la situation sociopolitique guinéenne. Tout comme les responsables des organisations de la société civile du CNOSC de Dr. Dansa Kourouma qu’ils viennent d’imposer président du CNT dont ils ont choisi les membres.

 

Il faudrait que le CNT et les forces vives guinéennes de l’institutionnalisation d’un CNRG, en remplacement du CNRD, qui devienne un Conseil d’État lors d’une alternance démocratique. Le président qui passera le témoin à son successeur deviendra ainsi le président de cette nouvelle institution dont les membres seront des anciens présidents de la République, de l’Assemblée nationale démocratiquement élus certaines personnalités reconnues pour leur contribution à l’édification de la démocratie en Guinée . .

 

Le ‘Tous ensemble pour la Guinée’ de l’Ambassadeur américain pourrait être également vu sous l’angle de la nécessité d’une participation réelle et sincère à cette reconstruction de la Guinée, de toutes les forces vives guinéennes, pour qu’elles conjuguent le même verbe, œuvrent pour le salut de la Guinée et des guinéens, sans considérations régionales et ethniques. Qu’on le reconnaisse ou non, Cellou Dalein Diallo et l’ANAD sont en train de jouer de grands rôles dans ce sens.

 

C’est au Colonel Doumbouya, comme n’ont cessé de le lui demander des principaux leaders de la classe politique de créer un canal de dialogue et de concertation pour convenir des voies que le pays devrait emprunter pour sortir du labyrinthe dans lequel le régime Alpha Condé l’a placé. Il faudrait, par exemple, que ce CNRD intègre des leaders politiques représentatifs du paysage politique guinéen. Que chaque coalition politique y ait son représentant. Et que son appelation devienne, par exemple, le Conseil national pour la Reconstruction de la Guinée (CNRG), dont les rôles seront définis dans la Loi fondamentale.

 

L’institutionnalisation d’un CNRG qui sera en place jusqu’à la première transmission démocratique du pouvoir serait un moyen d’implanter la culture démocratique en Guinée. Elle permettra aux nouvelles carrières d’assurer les autorités actuelles du pays à jouer de grands rôles dans le paysage politique, loin des camps militaires, et au président sortant une politique nationale durant toute sa vie. Peut-être que si une telle institution avait été mise en place, Alpha Condé ne se serait pas engagé dans la conquête du pouvoir à vie, sachant qu’il allait diriger un Conseil d’État.

 

IBRAHIMA SORY BALDÉ

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