Contre La sansure

La Guinée « est un pays riche. Dieu a tout donné à la Guinée pour son développement »

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Le 1er Imam de la Grande Mosquée de Conakry a dirigé la grande prière dans l’enceinte du Palais Mohamed V, siège de l Présidence guinéenne depuis le renversement du régime dictatorial d’Alpha Condé. L’occasion a été pour lui de dire que « la Guinée n’est pas une terre pauvre« , en précisant que « c’est un pays riche. Dieu a tout donné à la Guinée pour son développement« . Et il a fait constater que le pays est en retard.

 

Pour lui, « c’est à cause des malentendus que notre pays est en retard, nous sommes divisés. A cause de cette division, notre pays, plus qu’un retard, est en panne. Après le retard, on peut avancer, mais une fois en panne, il faut dépanner. Je demande au peuple de Guinée de rester fidèle à leur pays et de rester toujours un bon patriote. Un chef ne doit pas être rancunier, il doit être courageux pour diriger un peuple« .

Nous ne sommes pas divisés, mais mal gouvernés

Il est grand temps de mettre fin à ces mauvais diagnostics. Les Guinéens ne sont pas si divisés qu’on le dit. Le pays et sa population sont victimes de la mauvaise gouvernance et ce, depuis son indépendance. Au lieu d’avoir un bâtisseur, comme l’Ivoirien Félix Houphouët Boigny, la Guinée a eu un dictateur dont la seule ambition était de garder le fauteuil présidentiel pour lui et son clan. Sékou Touré a convaincu les autres leaders politiques de fondre leurs formations dans le PDG-RDA, au nom d’une unité nationale de façade. Quelques mois ou années après, il les liquidera impitoyablement à l’occasion de complots imaginaires.

L’Imam Mamadou Saliou Camara, le Cardinal Robert Sarah étaient de jeunes adultes ; nous, nous étions des jeunes lycéens ou universitaires. Nous avons subi cette dictature qui a mis en panne le pays. Nous avons vu les commis et la milice populaire du régime dictatorial de Sékou Touré freiner le programme du CMRN de Lansana Conté, lui-même haute autorité du régime dictatorial.

Si Sékou Touré a implanté un régime de parti/État, qui a mis le pays en panne, c’est davantage celui d’Alpha Condé (nous avons été des amis jusqu’au 17 septembre 2012, moins de 2 ans après son arrivée au pouvoir) qui, en disant être en mesure de réparer la panne, l’a compliquée. Ce mauvais mécanicien a mis ‘le camion Guinée‘ dans un état où il est obligatoire de changer le moteur (Constitution) et la transmission (système administratif).

Le CNRD est mal parti pour dépanner ‘le camion Guinée’

Les problèmes de la Guinée sont d’abord le fait des agents civils, militaires et paramilitaires du pays. Ils sont aussi le fait d’une société civile (y compris Imams et Prêtres) qui, à quelques exceptions près, ont toujours accompagné le régime en place. On peut se rappeler du courage du Cardinal Robert Sarah qui osait, lorsque l’occasion se prêtait, dire au régime dictatorial les réalités du pays. Alors que des Imams, au même moment, bénissaient le leader (Sékou Touré) plutôt que prier pour le développement du pays. Cela a continué sous Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté et Alpha Condé. Cela semble avoir commencé avec Mamadi Doumbouya.

 

Le jour que les chefs religieux et magistrats de Guinée seront du côté du peuple, de la justice et de la paix, le pays se portera mieux économiquement et socialement. Hier, le grand Imam marchait avec Lansana Conté puis avec Alpha Condé…

 

L’Imam Mamadou Saliou Camara a certes dit qu’un « chef ne doit pas être rancunier« , mais il aurait dû commencer par dire qu’un « chef doit être juste, patient, pacifiste, unificateur« . C’est de cela que nous avons besoin pour dépanner « le camion Guinée« , pour avancer. Colonel Mamadi Doumbouya et ses camarades doivent mettre fin à cette attitude hautaine, arrogante à l’endroit des forces vives contre lesquelles la police, l’armée et la gendarmerie ont sévi sur ordre d’un gouvernement illégitime (de Sékou Touré à Alpha Condé). Des forces vives qui ne se battent que pour une Guinée meilleure, dont les fils et filles, de toutes origines ethniques confondues vivent en harmonie comme cela était le cas il y a quelques années…

La transition, tel que le FNDC et le Forum des Forces sociales, de même que les coalitions politiques et de nombreux analystes politiques l’ont démontré, est faisable dans un délai allant de 12 à 15 mois, commençant demain, 3 mai 2022. Surtout que Colonel Doumbouya et ses camarades refusent de déclarer leurs biens et de dire qui ils sont.

 

Ibrahima Sory BALDÉ

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