Contre La sansure

Une nouvelle campagne de l’ONU vise à faire entendre la voix des jeunes dans les lieux du pouvoir (*)

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Les Nations Unies ont donné le coup d’envoi mercredi d’une campagne mondiale appelant les jeunes à faire entendre leur voix dans les couloirs du pouvoir, en partenariat avec l’entreprise The Body Shop.

« Le fossé intergénérationnel en matière de pouvoir, d’influence et de confiance constitue l’un des plus grands défis de notre époque », a déclaré dans un communiqué de presse Jayathma Wickramanayake, Envoyée spéciale des Nations Unies pour la jeunesse.

La campagne « Be Seen, Be Heard », menée en partenariat avec The Body Shop International, vise à créer des changements structurels à long terme qui favorisent l’inclusion des jeunes dans le processus décisionnel.

« Face à la crise climatique, aux conflits mondiaux et aux inégalités entre les générations, les contributions, les perspectives et la représentation des jeunes sont plus que jamais nécessaires », a indiqué le communiqué de presse.

La campagne vise à faire entendre la voix de millions de jeunes dans plus de 75 pays sur six continents.

Les dirigeants ont « gâché » les choses pour la planète

Pour comprendre les idées préconçues et les obstacles structurels qui empêchent les jeunes de participer à la vie publique, le rapport Etre vu, Etre entendu : Comprendre la participation politique des jeunes, également publié mercredi, ne se contente pas de présenter un aperçu de la situation mais formule des recommandations pour relever ces défis.

Le rapport soutient le fait qu’il existe un manque chronique de confiance dans les systèmes politiques mais un appétit évident pour une plus grande représentation des jeunes de tous les groupes d’âge.

Il indique que 82% des personnes dans le monde pensent que le système politique doit être réformé de manière radicale pour être prêt pour l’avenir, et près de 70% estiment que les jeunes devraient avoir davantage leur mot à dire.

Les trois quarts des moins de 30 ans estiment que les responsables politiques et les chefs d’entreprise ont « gâché » les choses pour les gens et la planète.

De plus, deux personnes sur trois ne sont pas d’accord avec l’équilibre des âges en politique et 8 sur 10 soutiennent que l’âge idéal pour voter pour la première fois devrait être entre 16 et 18 ans, alors que dans la plupart des pays du monde, l’âge du vote est de 18 ans ou plus

Des données récentes montrent que, bien que près de la moitié de la population mondiale ait moins de 30 ans, les jeunes ne représentent que 2,62 % des parlementaires mondiaux et l’âge moyen d’un dirigeant mondial est de 62 ans. Sur l’ensemble des parlements du monde, 37% ne comptent pas un seul député de moins de 30 ans et moins de 1% de ces jeunes députés sont des femmes.

La participation des jeunes est essentielle

Deux jeunes filles profitent des activités du sommet des jeunes activistes aux Nations Unies à Genève.
Magali Girardin Deux jeunes filles profitent des activités du sommet des jeunes activistes aux Nations Unies à Genève.

 

Mme Wickramanayake a souligné l’importance d’inclure les jeunes dans le processus décisionnel afin de lutter contre la méfiance envers les institutions politiques et l’aliénation des dirigeants élus.

« Comme les jeunes l’ont clairement démontré par leur militantisme dans la rue, dans la société civile et sur les médias sociaux, ils sont profondément préoccupés par le changement radical nécessaire pour créer des sociétés plus égales, plus justes et plus durables », a-t-elle déclaré.

La campagne est une occasion de changer et d’évoluer vers des politiques qui « reflètent les priorités des jeunes, reflètent leurs préoccupations et parlent leur langage », a-t-elle indiqué.

Optimisme pour un avenir meilleur

Des militantes écologistes et les fondateurs de Youth for Climate Argentina.
© UNICEF/Sebastian x Gil Des militantes écologistes et les fondateurs de Youth for Climate Argentina.

Selon l’enquête, qui a porté sur 26 pays et 27.043 paticipants au total, dont plus de la moitié avaient moins de 30 ans, 67% des jeunes croient en un avenir meilleur, les 15-17 ans étant les plus optimistes.

Et plus des deux tiers s’accordent à dire que les systèmes politiques seraient meilleurs s’il y avait davantage de possibilités pour les jeunes d’avoir leur mot à dire dans l’élaboration et le changement des politiques.

David Boynton, PDG de The Body Shop, a déclaré que « les problèmes du monde ne peuvent être résolus par les mêmes personnes faisant les mêmes choix. Nos recherches indiquent que les jeunes sont les plus positifs quant à l’avenir, et nous devons entendre leurs opinions et leurs idées dans les allées du pouvoir. Nous utiliserons notre portée mondiale pour galvaniser la sensibilisation et le soutien, comme nous l’avons fait dans le passé ».

Cette campagne reconnaît fondamentalement que les jeunes ont un rôle vital à jouer dans les décisions qui nous concernent tous. « Alors que l’escalade des conflits mondiaux, la crise climatique en cours et l’aggravation des problèmes socio-économiques continuent de tourmenter notre monde, nous avons de plus en plus besoin de perspectives nouvelles pour guider les décisions politiques transformatrices qui sortent du statu quo », a indiqué le communiqué.

Un changement transformationnel

Selon l’Envoyée spéciale des Nations Unies pour la jeunesse, la participation des jeunes aux décisions publiques pourrait être améliorée à long terme en abaissant l’âge du droit de vote, en augmentant la représentation officielle des jeunes par le biais de conseils, de parlements ou de comités de jeunes, en supprimant les obstacles à la participation des jeunes aux décisions publiques, en simplifiant la première inscription sur les listes électorales et en améliorant les compétences de leadership des jeunes.

La collaboration entre le bureau de l’Envoyée pour la jeunesse et The Body Shop signifie que les jeunes et d’autres personnes auront de nombreux moyens de participer à la campagne, qui se déroulera jusqu’à la mi-2025 dans 2.600 magasins.

Les activités locales de la campagne comprendront également des partenariats avec des organisations non gouvernementales (ONG) dirigées par des jeunes ou axées sur les jeunes, des possibilités de pétition et d’autres actions.

 

(*) In. https://news.un.org/fr/story/2022/05/1119832?utm

Photo de la Une : © Unsplash/Lewis Parsons Une jeune militante pour le climat prend part à une manifestation à Toronto, au Canada. (photo d’archives)

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