VIH/Sida : l’UNITAID et ses partenaires lancent un nouveau traitement injectable au Brésil et en Afrique du Sud
Les personnes sous une prophylaxie préexposition (PrEP) au Brésil et en Afrique du Sud vont pouvoir passer d’un traitement oral régulier à une piqûre tous les deux mois pour prévenir l’exposition au VIH lors de rapports sexuels non protégés par un préservatif, a annoncé vendredi l’Agence internationale de santé UNITAID.
« Il s’agit de la mise en œuvre à grande échelle de la dernière innovation en matière de prévention du VIH », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, le porte-parole d’UNITAID, Hervé Verhoosel, signalant que la nouvelle injection de longue durée apporte enfin une alternative à la prise orale quotidienne de comprimés.
« L’élargissement des options de prévention devrait améliorer la couverture des personnes les plus exposées au risque d’infection par le VIH », a ajouté M. Verhoosel.
Dans la lutte contre l’épidémie de VIH plusieurs méthodes de prévention sont utilisées. L’une d’entre elles consiste en l’administration de médicaments antirétroviraux en guise de prophylaxie pré exposition (PrEP).
Selon l’UNITAID, la prophylaxie post-exposition (PPE) est un médicament antirétroviral peut prévenir l’infection par le VIH, dans 99 % des cas, tout de suite après qu’une personne négative ait été exposée à l’un des liquides biologiques qui pourrait être porteur du virus. Le traitement PPE doit être pris dans les 24 à 72 heures suivant l’exposition au virus et se poursuivre pendant une période de 28 jours.
Assurer un accès plus large aux médicaments
Au Brésil, les programmes viseront à atteindre deux groupes présentant les taux de prévalence du VIH les plus élevés. Selon l’UNITAID, 30 % des personnes transgenres et 18 % des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes vivent avec le VIH.
Un approvisionnement adéquat et abordable doit être assuré pour que les gens partout dans le monde puissent en bénéficier sans délai
En Afrique du Sud, les adolescentes et les jeunes femmes, « infectées à des taux disproportionnés », seront ciblées par UNITAID.
« En Afrique subsaharienne, six nouvelles infections au VIH sur sept chez les adolescents concernent des filles, et les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins », a rappelé le porte-parole d’UNITAID.
Pour ces deux projets, l’UNITAID s’associera à Fiocruz et Wits RHI, respectivement au Brésil et en Afrique du Sud. L’agence sanitaire internationale basée à Genève espère que cette offre pourrait « changer la donne » dans les deux pays.
Cependant, un approvisionnement adéquat et abordable doit être assuré pour que les gens partout dans le monde puissent en bénéficier sans délai. UNITAID encourage vivement ViiV à développer une politique d’accès transparente pour le cabotégravir à action prolongée qui permette d’accorder des licences volontaires par le biais de la Communauté de brevets sur les médicaments afin d’assurer une voie générique vers un accès plus large.
Le projet de l’anneau vaginal de dapivirine également lancé en Afrique du Sud
Le cabotegravir injectable à action prolongée (CAB – LA) a été déjà approuvé dans certains pays riches, comme aux États-Unis d’Amérique en tant que prophylaxie pré-exposition (PPrE) pour les adultes et les adolescents exposés à un risque d’infection au VIH lors de rapports sexuels.
« Malgré la protection élevée offerte par la PrEP orale, son adoption est lente. Les objectifs des Nations Unies visant à augmenter la couverture de la PrEP et à réduire les nouvelles infections par le VIH d’ici 2020 ont tous deux été manqués de deux tiers et les disparités dans l’accès au traitement et à la prévention se creusent », a fait valoir M. Verhoosel.
Par ailleurs, le projet pilote sud-africain comprendra un deuxième nouveau produit de prévention du VIH à action prolongée. Il s’agit de l’anneau vaginal à la dapivirine, qui est la première méthode de prévention du VIH entièrement initiée par les femmes. D’une durée de 28 jours, l’anneau en silicone souple peut être inséré sans assistance médicale. Il offre également un choix supplémentaire et discret à une population qui n’a pas toujours une autonomie complète sur sa santé sexuelle.
Plus globalement, ces nouveaux produits élargissent considérablement les choix offerts aux utilisateurs, leur permettant ainsi de prendre le contrôle de leur santé et de choisir la méthode la mieux adaptée à leurs préférences et à leur mode de vie. Ces projets permettront aussi d’obtenir des données sur ces produits et faciliteront ainsi leur extension à l’échelle mondiale.
In. news.un.org/fr