Contre La sansure

Dansa Kourouma attaque la classe politique

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L’ancien président du Conseil national des organisations de la société civile (CNOSC), Dr. Dansa Kourouma, joue de grands rôles depuis qu’il a été appelé à remplacer à la tête de groupement sociopolitique Aziz Diop, qu’Alpha Condé, pour services rendus, a nommé Préfet à Kankan. Ce CNOSC, pour nombre de commentateurs, « fait partie des sources des problèmes socioéconomiques du pays ».

Bien installé à la tête du Conseil National de la transition (CNT) par le Colonel Mamadi Doumbouya et ses camarades du CNRD, Dr. Dansa Kourouma, à l’occasion des 100 premiers jours de cette assemblée choisie par les nouvelles autorités issues du coup d’État du 5 septembre, annonce que « dans le cadre de la mise en œuvre du chronogramme de la transition et conformément à ses missions, notre institution a entamé un processus de planification stratégique qui sera assorti d’un plan d’action opérationnel par commission (…). Le CNT se prépare à recevoir le gouvernement pour la tenue très prochaine du débat d’orientation budgétaire avant l’examen et l’adoption de la loi des finances rectificatives. A la lumière des recommandations des conseillers nationaux et des contributions adressées au CNT par des citoyens, l’institution amorcera l’écriture de la nouvelle constitution dans les prochaines semaines pour conférer à ce processus la transparence et la crédibilité qu’il requiert« .

Après avoir informé que « depuis quelques jours, nous sommes entrés dans une nouvelle dimension de la transition« , en soulignant que « nous connaissons le chronogramme et sa durée« , Dansa Kourouma a estimé qu’il « est plus que jamais temps d’en appeler à la responsabilité des uns et des autres au sens du devoir patriotique mettant en avant notre mère patrie, la Guinée. Celle-ci ne pourra pas se construire dans l’instabilité entraînant des manifestations récurrentes avec leur cortège de destruction des biens publics et privés et des pertes en vies humaines. J’en appelle à la conscience de la gente juvénile bénéficiaire des garants d’unité de la Guinée. De toute évidence, le temps de la politique politicienne est révolu. Ce qui importe aujourd’hui pendant cette transition, c’est notre réussite collective« .

Comme le P.M. Béavogui et nombre d’autres personnalités du nouveau régime, le président du CNT annonce que s’il y a des manifestations, il y aura inévitablement des morts. Certains conseillers nationaux du CNT, comme Me Mohamed Traoré (*), estiment que « manifester, ce n’est pas s’exposer à la mort ou aller à l’abattoir. C’est l’exercice d’un droit. Manifester est un droit, tuer un manifestant est un crime. Et tout crime est puni par le législateur« .

Poursuivant, Me Traoré indique que « lorsqu’on quitte chez soi et qu’on se met dans la rue pour manifester, ce n’est jamais dans le but de se faire tuer. Sinon personne ou presque ne prendrait le risque de s’exposer à une mort qu’il sait très certaine (…) il faut éviter à tout prix de trouver des excuses pour les hommes en uniforme qui, dans l’encadrement de l’exercice de ce droit, commettent des bavures, des abus et même des atteintes délibérées aux droits des citoyens ».

Révolté par les propos de Dansa Kourouma, un cadre de l’ANAD, sans détours dit que « Dr. Dansa Kourouma a étudié la médecine ; il est médecin. Il n’est plus jeune et je ne sais pas s’il a exercé dans son domaine de formation. Il n’a jamais été élu pour exercer des fonctions politiques. Il s’est promu au CNOSC, supposé être une organisation apolitique. Lui qui n’est pas politique a insisté pour diriger le CNT qui est politique et non socioéconomique. Pourquoi il veut jouer dans le champ qui n’est pas le sien ? C’est pour faire de la politique politicienne qui, comme le disait le politologue François Dieu, est le jeu des partis politiques, les bavardages, la démagogie et la corruption. Parce que c’est sa pratique de la politique, apprise au CNOSC, qui a accompagné Alpha Condé dans sa gestion dictatoriale et népotique du pouvoir« .

Dansa Kourouma, qui dit que le chronogramme est connu, est-il sûr que celui-ci, contesté par les forces vives qui mobilisent plus de 90 pour des guinéens, sera accepté par la communauté internationale, la CEDEAO en premier ? Si une majorité des guinéens ont décidé de manifester, n’est-ce pas pour s’opposer à cette confiscation du pouvoir par la clan des Dansa Kourouma, Faya Millimouno et consorts ?

 

Ibrahima Sory BALDÉ

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