Contre La sansure

« Ils sont le choix du CNRD, pas des représentants du peuple de Guinée »

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Les propos de M. Ibrahim Sorel Keïta du CNT recueillis par visionguinee (*) font débat dans certains milieux. Pour Ibrahima Sory Baldé de guinafnews.org, « si ces gens du CNT étaient de véritables représentants du peuple de Guinée, ils n’auraient pas accepté de se substituer aux forces vives et offrir au CNRD un chronogramme de 36 mois. Et même s’il ‘est vrai qu’ils sont majoritairement un choix du CNRD, ils ne devraient pas fermer leurs yeux et boucher leurs oreilles pour plonger notre pays dans la crise« .

 

M. Sorel Keïta, président du Collectif pour la transition en Guinée (CTG), une organisation créée en France soutient que le CNT défend les intérêts du peuple de Guinée et qu’eux membres de cette institution sont « les représentants du peuple, parce que nous sommes un parlement. Tout le monde est au CNT y compris un certain nombre de représentants de partis qui peuvent avoir des états d’âme plus ou moins justifiés ou pas« .

Ce conseiller national, également membres des personnalités choisies pour faire partie du Comité national des des assises, souligne qu’il « faut que les gens sachent qu’au CNT, il y a des débats très intenses qui s’y passent. Tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde. C’est un endroit où il y a des personnalités diverses, qui ont des parcours divers et qui sont très sincères dans leur engagement, qui disent ce qu’ils pensent. Mais à un moment donné, il faut une cohérence, une cohésion (…) Et cette cohésion se bâtit au fil des discussions. Nous avons préparé le débat sur le chronogramme, la durée et il y a eu un débat pour savoir s’il fallait faire un recensement ou pas. Est ce qu’il fallait faire un recensement à vocation d’état civil ? Mais moi, j’ai eu des doutes« .

M. Keïta a précisé que « ce recensement, c’est quoi sa finalité, sa valeur ? C’est de doter la Guinée un fichier électoral incontestable parce que nous sommes l’un des rares pays de la sous-région où, à l’issue des élections, il y a toujours des conflits, des violences, des contestations » et suggéré que que nous devons nous enrichir « de ce qui se passe autour de nous. Faisons en sorte que les élections se déroulent sans contestations (…). Nous avons été le premier pays à avoir son indépendance. Aujourd’hui, nous sommes l’un des derniers à gérer le processus électoral démocratique et électoral. Cela est inadmissible« .

Pour I. S. Baldé, qui espère que M. Sorel Keïta « soit du nombre des trois (3) conseillers qui ont voté contre le chronogramme, en plus des trois (3) représentants sur quinze (15) des partis politiques« , et ajoute que « ce n’est pas parce que nous sommes le premier pays francophone d’Afrique subsaharienne que nous aurions dû être l’exemple en démocratie. La seule élection démocratique que l’on a eue est celle de juin 2010, lors du premier tour de la présidentielle. Mais la société civile (CNOSC) et les ethnostratèges ont aidé les amis d’Alpha Condé (Blaise Compaoré du Burkina Faso, Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, alors Secrétaire général de l’OIF, qui supervisait l’élection et Bernard Kouchner) à offrir la victoire au chef du RPG a-e-c. Mais notre problème en Guinée a été créé par le premier régime et son modèle de parti/État, base de dictature, d’ethnocentrisme, de népotisme. Et cela a recommencé avec le CNRD, qui nous impose un retour en arrière. Sékou Touré, c’était le genre d’Alpha Condé qu’ils ont renversé. En tout cas, ces membres du CNT sont le choix du CNRD, pas des représentants du peuple de Guinée »« .

I. S. Baldé souhaite qu’au « prochain sommet d’Accra, le 4 juin 2022, le CNRD entende raison et comprenne que la transition, comme l’a proposé le FNDC, qui collaborait avec le CTG de M. Sorel Keïta, est possible dans un délai de 24 mois, ayant commencé le 5 septembre. Je crois aussi que la classe politique et les forces sociales accepteront que la fin de la transition soit programmée pour décembre 2023, avec l’installation du Président démocratiquement élu car, il est possible de réaliser toutes les étapes identifiées par le gouvernement en moins de 20 mois, si la volonté existe. C’est pour cela qu’il faut équilibre la composition du CNT et, comme cela pourrait se faire au Mali, mettre en place un gouvernement plus consensuel« .

 

Hamidou BAH

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