Lansana Kouyaté estime que les manifestations pourraient allonger la durée de la transition.
Hier, à ‘assemblée générale de son parti, le PEDN, Lansana Kouyaté a souhaité qu’il n’y ait « pas de violence, refusons la violence pour que le pays puisse avancer. Ceux qui aspirent à cela, c’est qu’ils comprennent mal. Si c’est véritablement pour que la transition ne dure pas, la transition va durer si la violence continue, soyez-en sûrs« .
Pour le président du PEDN, « c’est un manque de vision que de vouloir une chose et son contraire. Tel qu’on veut que l’élection se passe proprement dans la paix, dans la sérénité on cultive la paix et l’unité avant même l’élection. Donc voilà la première information qui est capitale parce que ça redessine un peu la carte politique de ce pays. Ce n’est pas contre quelqu’un, c’est pas pour quelqu’un, c’est pour la paix, le repos du cœur du peuple de Guinée pour que ce peuple-là bénéficie dans la paix la chance de choisir librement le dirigeant qu’il veut, le dirigeant auquel il aspire. Quiconque est choisi dans ce cas, tu as la légitimité. Quand tu n’es pas choisi dans ce cas, tu es illégitime voilà tout, ça ne se conquiert pas. Ceux qui sont venus le 5 septembre ont pris d’énormes risques qu’on doit reconnaître« .
Lansana Kouyaté a également souligné que « tous les problèmes qu’on a, ne seront résolus que quand il y a la paix. Déjà, on a hélas enregistré la mort de 2 personnes. Comme je le disais il n’y a pas longtemps faisons confiance au ministère de la Sécurité, faisons confiance à la Justice de trouver les coupables, de les sanctionner comme il faut en fonction des lois qui ont été réhabilitées par le CNRD, en fonction du droit« .
La mort d’une personne est toujours une mort de trop…
Abordant les tueries de mercredi dernier, Lansana Kouyaté n’a pas condamné l’intervention disproportionnée des forces armées et paramilitaires, mais a souligné qu’il « est inacceptable qu’une personne meure au cours de quoi que ça soit. La mort d’une personne est toujours une mort de trop… Donc on s’est retrouvé ici avec les 88 partis dont beaucoup par leurs leaders eux-mêmes et d’autres par leurs représentants pour dire nous disons non à la violence, parce que ceux qui meurent comme résultat d’où qu’ils viennent, ce sont nos frères, nos sœurs et nos enfants« .
A l’UFDG, des responsables et militants sont sûrs « que ce quelqu’un dont M. Kouyaté parle, c’est Cellou Dalein Diallo, notre chef. Il est jaloux de lui, au moins depuis le 1er tour de l’élection présidentielle. C’est la seule raison qui a fait qu’il a préféré aller avec Alpha Condé pour le second tour. De nombreuses preuves du vol de cette élection sont là. Quand le peuple se battait ici, lui était à Paris, surtout qu’Alpha Condé avait fini de détourner son faible électorat pour l’intégrer dans le RPG a-e-c. Pourquoi il a quitté le FNDC politique pour aller créer un forum dit-il de 88 partis ? Ces partis ont gagné quoi dans une élection ici en Guinée, comparé à ceux du G58« .
Cette déclaration, au lendemain de l’assassinat d’un jeune collégien, qui ne manifestait pas, par les forces gouvernementales est mal accueillie. Pour un responsable de l’ANAD, « il faut que chacun soit honnête et que des gens comme M. Kouyaté, qui ne pèse rien sur l’échiquier politique guinéen, cessent de faire ce genre de commentaires. Nous, on ne refuse pas le dialogue. C’est eux qui ne représentent rien, mais veulent être aux commandes du pays, qui veulent allumer le feu ici. C’est eux qui ont fait dérouter la voie du CNRD, Nous n’avons jamais dit que nous voulons des élections tout de suite. Nous avons dit que quinze (15) sont suffisants pour la transition, alors que la CEDEAO exigeait six (6) mois. Mais comme lui et d’autres ne peuvent pas gagner une élection, ils préfèrent que cette transition dure le plus longtemps possible« .
Avec la nomination d’Ibn Chambass comme Médiateur de la crise guinéenne, certains croient que les lignes vont bouger au cours des prochaines semaines, en prévision du sommet ordinaire de l’organisation prévu le 3 juillet prochain dans la capitale ghanaéenne, Accra.