La CEDEAO maintien ses sanctions contre le Mali et le Burkina Faso et se dit préoccupée par la situation sociopolitique en Guinée
La conférence des chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a décidé lors d’un sommet extraordinaire, tenu samedi à Accra au Ghana, de maintenir les sanctions imposées au Mali et la suspension du Burkina Faso de toutes ses instances jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
En outre, elle a exprimé sa vive préoccupation face à la détérioration de la situation sociopolitique en Guinée (Conakry), du fait notamment de l’absence d’un cadre de dialogue approprié entre le gouvernement et les acteurs politiques et de la société civile, tout en demandant aux autorités guinéennes la finalisation d’un chronogramme de transition acceptable.
S’agissant du Mali, la conférence a d’abord salué ”les efforts déployés par le Médiateur de la CEDEAO en vue de l’obtention d’un chronogramme acceptable et propre à assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel, conformément aux protocoles et aux décisions de la CEDEAO et de l’Union Africaine”.
En outre, les chefs d’Etat de l’Organisation ouest africaine ont décidé de ”maintenir les sanctions imposées le 9 janvier 2022, de poursuivre le dialogue dans le but de parvenir à un accord devant permettre la levée progressive des sanctions, à mesure que les étapes du chronogramme de transition sont réalisées”.
Concernant le Burkina Faso, la CEDEAO a aussi salué la décision ayant permis à l’ancien Président Kaboré de regagner son domicile et insiste pour qu’il bénéficie d’une liberté totale avant de réitérer sa préoccupation concernant la durée de la période de transition fixée à 36 mois par les autorités du Burkina, comme indiqué dans son Communiqué du 25 mars 2022.
Le sommet a « décidé de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les instances de la CEDEAO jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel tout en demandant la finalisation d’un chronogramme de transition acceptable ».
Après examen de la situation du Burkina Faso, l’ancien président de la République du Niger Mahamadou Issoufou a été nommé par ses pairs en qualité de médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso, afin de faciliter le dialogue entre l’ensemble des parties prenantes.
S’agissant de la Guinée les chefs d’Etat ont exprimé leur vive préoccupation face à la détérioration de la situation sociopolitique dans ce pays, du fait, notamment, de l’absence d’un cadre de dialogue approprié entre le gouvernement et les acteurs politiques et de la société civile, explique-t-on dans le communiqué.
Et d’ajouter : ”La Conférence reste également préoccupée par la durée de la période de transition de 36 mois annoncée par les autorités de la Guinée”.
En conséquence, ”la Conférence demande la finalisation d’un chronogramme de transition acceptable, appelle le gouvernement à mettre en place un cadre de dialogue approprié avec les acteurs politiques et de la société civile, afin de faire baisser la tension socio-politique et favoriser une transition pacifique et demande la poursuite des discussions sur les deux points précités”.
Enfin, la CEDEAO a confirmé la nomination de Mohamed Ibn Chambass, en qualité de médiateur de la CEDEAO pour la Guinée, exhorte le gouvernement à veiller au respect des droits humains de tous les citoyens guinéens et de s’abstenir de tout acte arbitraire contribuant à remettre en cause l’Etat de droit dans le pays.
La Conférence décide d’examiner les situations de la Guinée, du Mali et du Burkina Faso lors de son prochain sommet ordinaire du 3 juillet 2022.