Si les leaders de l’Ufdg ou de l’Ufr, se présentent devant la CRIEF, ils seront vigoureusement appréhendés.
Dans cette affaire, il faut retenir plusieurs manquements graves à l’administration d’une bonne justice.
Pis encore, il les maintient illégalement en détention depuis plus de 2 mois car, lui magistrat du parquet, il refuse catégoriquement l’exécution de la décision prise par les magistrats du siège dans cette affaire, les seules personnes au monde à qui il revient de trancher.
Écartelé entre les exigences du droit et la poursuite d’intérêts personnels, impressionné par la force de la défense et incapable d’accomplir sa « mission » selon la procédure judiciaire, il fuit les débats avec les avocats par ses absences injustifiées aux audiences. Ceux-ci ont ruiné juridiquement son prétendu flagrant délit – il s’est d’ailleurs finalement avoué vaincu là-dessus – et toutes ses réquisitions basées sur des affirmations gratuites et sur sa hargne, et non sur le droit.
Malgré tout, il s’entête à s’opposer aux juges. Il dit toujours qu’il va « référer ». Référer à qui ? Il s’agit de justice ou de fait du prince ? N’avait-on pas assuré au peuple guinéen que la justice serait la seule boussole dans la nouvelle gouvernance ? Où est l’indépendance des magistrats tant promise ?
On trompe les citoyens avec de belles paroles, avec des promesses mirifiques, surtout les citoyens les moins éclairés, dont on flatte les bas instincts en dégradant les puissants. On déroule étape par étape l’agenda caché. Tout n’est que stratagèmes et hypocrisie !
À y regarder de près, on est fondé à croire que les dirigeants du RPG-AEC arrêtés contre toute procédure légale sont les prisonniers personnels de celui qui dicte ses ordres au parquet spécial, c’est-à-dire au procureur spécial Ali Touré. À l’évidence, le cas Sidy Souleymane Ndiaye a fait école, malgré ses propres aveux et son mea culpa tardif. D’ailleurs, il a été recyclé – là encore on a failli à la parole donnée. En prévision des élections, Sidy Souleymane Ndiaye a été bombardé comme avocat général de la Cour suprême, où il est appelé à jouer un rôle majeur dans la validation des résultats en faveur de on imagine qui, lorsque celui-ci, investi par un parti satellite le moment venu, n’aura comme concurrents à la présidentielle, aux législatives et aux communales prochaines que les candidats de micro-partis, des hommes de paille et des faire-valoir au grand cinéma électoral, tous cherchant uniquement un maroquin au gouvernement, un siège au Parlement, une mairie à se mettre sous la dent ou quelque autre poste juteux dans l’administration publique ou la diplomatie.
Doumbouya ne roule pour personne, il roule pour lui-même !
Une chose est sûre, si les leaders des deux autres grands partis politiques (Ufdg, Ufr), également dans le collimateur de la CRIEF, se présentent devant cette juridiction, ils seront vigoureusement appréhendés, immédiatement conduits et détenus à la maison centrale par le procureur spécial de la CRIEF grâce à son fameux « flagrant délit » et y seront maintenus sans autre forme de procès jusqu’à leur condamnation par tous les moyens possibles et imaginables qui consacrera définitivement la perte de leurs droits civiques. Et le tour sera joué !
La CRIEF apparaît de plus en plus, non pas comme un moyen pour moraliser la vie publique, mais comme une juridiction chargée d’éliminer politiquement et savamment les grands partis politiques à travers la disqualification de leurs leaders par une condamnation et un casier judiciaire. Ni plus, ni moins ! Et le « sale boulot » est confié au procureur spécial Ali Touré.
Les juges, eux, il faut le reconnaître, disent le droit, mais ils sont contrecarrés par ce magistrat complètement assujetti.
Il s’agit tout simplement pour lui d’aplanir le chemin de Sèkhoutouréya en 2025 pour celui qui tient déjà les rênes du pouvoir et à qui il réfère après chaque audience tenue à la CRIEF. C’est quelle justice ça ?
L’article 55 de la Charte de la Transition comporte une faille juridique, une brèche exploitable le moment venu. Il dit tout simplement que le Premier ministre, les ministres et les membres du CNT ne peuvent pas être candidats aux élections. Il ne parle pas de ceux qui se sont placés au-dessus en instaurant un régime d’exception en Guinée. Et même si cela était, l’article 55 n’interdit à personne de démissionner comme acteur de la Transition pour devenir ainsi éligible sans aucune entorse à la Charte. Il n’interdit pas non plus de prendre une disponibilité spéciale dans son corps et de réintégrer celui-ci après les élections. Ça doit porter les Guinéens à réfléchir, d’autant qu’il n’y a plus de Céni mais un ministre spécialement nommé pour organiser toutes les consultations nationales, à commencer par le vote de la prochaine Constitution.
On trompe le peuple guinéen avec une fausse boussole et des déclarations en contradiction flagrante avec les actes.
Certains dirigeants actuels ont des biens et des immeubles connus de tous et ils ne peuvent pas en justifier la licéité, ils ne pourraient pas en prouver l’acquisition honnête si on le leur demandait.
Pourquoi le procureur spécial ne les poursuit-il pas pour flagrant délit, son machin-chouette, sa massue ?
L’épervier qui tournoie au-dessus du village s’imagine que les poussins qui sont au sol ne devinent pas ses intentions.
À Dieu ne plaise qu’un homme qui se plaît à abattre les puissants, appauvrir les riches, effrayer les miniers, tuer l’économie nationale, affamer les pauvres et casser leur maison, isoler et asphyxier le pays, devienne président de la République guinéenne « démocratiquement élu » !
El Béchir