Me Amadou Diallo rectifie le Président du CNT, Dansa Kourouma
Hier (mercredi 29 juin), le président du Conseil national de la transition (CNT) a exigé du Premier ministre la présentation de la politique générale de son gouvernement. Mis de l’avis de Me Amadou Diallo, ancien Député UFDG, « aucune disposition de la Charte de la transition n’impose au Premier ministre de faire un discours de politique générale devant les conseillers nationaux« .
À l’occasion d’une journée de formation des membres du CNT et de leurs assistants, Dansa Kourouma, Président de l’institution a dit qu’ils veulent « connaitre les grands axes stratégiques. Comment ce gouvernement compte transformer le quotidien des guinéens ? C’est la troisième interpellation officielle de ma part (…). Aujourd’hui, c’est la dernière interpellation sur le sujet. Nous attendons avec exigence et insistance le discours de politique générale de son excellence M. le Premier ministre« .
Pour Me Amadou Diallo, Conseiller juridique du président de l’UFDG, « cette demande du Président du CNT manque totalement de base légale. Au lieu de s’occuper de la définition du cadre juridique et institutionnel des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel, dans un délai raisonnable, il distrait l’opinion nationale par des demandes totalement illégales et inopportunes dans un régime de Transition« .
L’avocat informe le Président du CNT, « nommé par le CNRD et non élu par le peuple« , souligne un acteur politique, que « l’article 52 de la Charte l’oblige simplement à soumettre pour approbation au président de la transition un plan d’action de la feuille de route du gouvernement de transition » et l’invite « de grâce » à respecter « la Charte que vous avez librement octroyée au peuple« , en se demandant comment on peut « exiger l’application d’une disposition d’une Constitution dissoute ? »
Pour un commentateur, « notre pays est bloqué par ces gens du CNT qui veulent se garantir la belle vie pendant au moins 3 ans, alors qu’en 12 mois, au maximum, ils peuvent aider à appliquer toutes les réformes nécessaires pour l’implantation d’un système démocratique dans ce pays. Hélas, ils sont plus nuisibles à la Guinée que ne l’était le parlement COVID-19 de Amadou Damaro Camara. Ils n’ont aucune légitimité et agissent, avec arrogance, comme s’ils avaient un mandat populaire« .