Contre La sansure

Tous à la marche du FNDC

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Dans l’interview qu’il a accordée au Magazine de la Présidence, Colonel Mamadi Doumbouya a notamment déclaré que : « depuis le 05 septembre, nous avons entamé énormément de projets structurants au profit de l’Etat. Plus de 60 ans après l’indépendance de la Guinée, nous n’avons pas de routes, les Guinéens dans leur large majorité vivent dans la misère, les écoles et les hôpitaux sont dans de piteux états. Pendant ce temps, un petit groupe de personnes s’enrichit à coups de milliards de francs guinéens, s’attribuent des biens de l’Etat en se servant de leur statut. Cela ne peut pas continuer.
« C’est pourquoi, la reddition des comptes pour des personnes ayant géré la chose publique est tout à fait normale. Il revient à la justice, et à elle seule, d’apprécier cette gestion et d’en tirer les conséquences de droit. De plus, les biens qui sont du domaine public doivent revenir, advienne que pourra, dans le portefeuille de l’Etat. Et ce sont des mesures de salut public qui ne sont dirigées contre personne, mais sont destinées simplement à restituer à l’Etat ce qui lui appartient. Le peuple de Guinée mérite ça au moins« .

Alors pourquoi Aéroport Sékou Touré ?

Si le président de la Transition guinéenne ne veut pas faire comme ses prédécesseurs, il se doit de rectifier la conduite de la gestion du pays, il devrait commencer par faire une déclaration de ses biens et invité chacun des gradés de l’Armée et des forces paramilitaires (ceux de la Douane en particulier) de faire comme lui. Un exercice auquel les membres du Conseil ‘national’ de la transition (CNT), du gouvernement et les hauts cadres devraient se soumettre.
Le fait que Colonel Doumbouya ait affirmé, que la gestion du pays par les différents régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance n’a pas favorisé son développement, devrait l’inviter à réfléchir sur les causes de ces échecs. Il comprendrait alors que c’est le manque de justice, de démocratie et de comportement républicain chez les Magistrats, les forces militaires et paramilitaires qui en sont les principales causes. Aujourd’hui encore, plus que par le passé ce changement est loin d’avoir commencé. Sinon, l’aéroport de Conakry n’aurait jamais porté le nom d’un sanguinaire.

Si Sékou Touré, le premier président du pays a instauré le système du parti/État, que Lansana Conté a continué, c’est beaucoup plus l’ex président Alpha Condé et ceux qui ont favorisé son accaparement du pouvoir, en novembre 2010, qui sont responsables du retard actuel de la Guinée. Plus que tout autre dirigeant guinéen à son accession au pouvoir, ‘l’Opposant historique‘ a eu des moyens pour mettre le pays sur les bonnes voies du développement socio-économique. Hélas qu’il a passé près de 11 années à faire de l’ethnocentrisme et un bradage des ressources minières du pays.

Palais du 5 septembre

L’aéroport de Conakry devrait garder le nom du donateur des lieux, Gbessia Soumah. Quand au Palais présidentiel, il est préférable de lui trouver un autre nom, à défaut de l’appeler Palais du 5 septembre, qui a mis fin à une dangereuse dictature. Le 5 septembre 2021 a été une journée historique même si ce jour, des guinéens ont tué d’autres guinéens, pour que le pays ait une nouvelle occasion, comme le 28 septembre 1958, de s’unir pour se reconstruire avec ses filles et fils dans la démocratie.

Cela n’est possible que si Colonel Doumbouya et ses camarades comprennent que le FNDC, qui appelle à des manifestations le 28 juillet prochain dans tout le Grand Conakry et le 4 août à travers tout le pays, c’est pour que la Justice soit la Boussole de la transition, c’est pour l’implantation de la démocratie en Guinée, qui va entraîner le développement social, économique, culturel… Ceux qui évoquent les risques des troubles, pouvant entraîner des morts, des blessures, sont des chercheurs de décrets… des ennemis de la paix, de la démocratie et de l’unité nationale.

Pour Tierno Monénembo, qui s’est exprimé chez mosaiqueguinee, « la manifestation de rue n’est pas une partie de plaisir, elle comporte au contraire d’énormes risques (morts, blessés, kidnappings, emprisonnements.) Nous connaissons toutes les intentions diaboliques de nos dirigeants et la bestialité de nos forces de l’ordre. Mais le peuple n’a pas le choix. C’est le seul moyen qui lui reste pour faire entendre raison à ce CNRD qui veut s’éterniser au pouvoir. Tout le monde doit sortir pour dire non à cette transition menée en solitaire et dans l’opacité la plus totale. On s’est assez foutu de la gueule du peuple de Guinée comme ça. Il est temps que cela s’arrête ».

Ibrahima Sory BALDÉ

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