Contre La sansure

Si la CEDEAO ne règle pas le cas du CNRD, les juntes maliennes et burkinabè vont également résister.

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Lors d’une conférence de presse virtuelle cet après-midi, le responsable de la communication du FNDC , Abdoulaye Oumou Sow, a informé que : « nous avons écrit au président Umaro Sissoko Embalo, Président en exercice de la CEDEAO pour l’annoncer la fin de la trêve qu’il avait sollicitée du FNDC, il y a une semaine. Malheureusement, nous constatons ensemble que la junte au pouvoir n’est pas prête à ouvrir un cadre de dialogue inclusif pour discuter des modalités d’un retour à l’ordre constitutionnel dans notre pays. Elle est dans une posture de confisquer le pouvoir et de musellement des voix dissonantes« .

Ainsi, selon Sékou Koundouno, Responsable des Stratégies et de la Planification du FNDC, depuis Bruxelles (Belgique) où il est en séjour depuis quelques semaines, « dès le lundi, vous verrez des actions de façon graduelle. Du point de vue actions de terrain, sur les places publiques et dans les rues. Les préparatifs sont bouclés aux alentours de 85%. On attend que de prendre langue avec la CEDEAO ce soir pour lui expliquer la situation. Nous sommes respectueux de l’institution sous-régionale. Donc, on va leur dire qu’à son nom on avait suspendu nos activités et que nos engagements avec eux prennent fin ce soir à 22h30’. Après cet entretien qu’on aura avec la CEDEAO, je pu vous rassurer, au nom de la Coordination nationale, que des actions décisives seront déployées de façon graduelle à partir du lundi ».
Au cours de cette conférence de presse, Sékou Koundouno a estimé que Colonel Doumbouya et ses camarades du CNRD ne sont pas des modèles de vertu. Il explique : « aujourd’hui, les biens de certains membres du CNRD contrastent avec leurs salaires dans l’armée. Que Doumbouya nous dise comment il a eu l’immeuble qui est en construction à côté de l’hôpital sino-guinéen ? Qu’il nous dise comment il a fait pour avoir sa villa à Dubréka et la villa où se trouve sa maman à Kankan. Parce que son salaire dans l’armée en tant que Colonel n’est que de 3 millions et un sac de riz. Il ne faut pas qu’on se moque de l’intelligence des Guinéens« .

Pour de nombreux guinéens, la CRIEF doit informer sur les sources de financement de cet édifice appartenant au Colonel Mamadi Doumbouya.

Il ajoute : « je prends un second exemple, c’est celui du Colonel Balla Samoura. Rendez-vous à Kountia et regardez la villa qu’il a construite là-bas. Venez à Lambandji dans sa première résidence. Comptez le nombre de véhicules roulants que Balla Samoura détient. Comptez également le nombre de véhicules que Doumbouya détient. C’est se moquer de l’intelligence des Guinéens que de leur faire croire qu’eux, ils sont vertueux, respectueux des principes de bonne gouvernance …« .

Au sein du CNRD, il y a des narcotrafiquants 

Sékou Koundouno s’est demandé pourquoi le CNRD refuse de publier la liste de ses membres et a indiqué que : « ces gens nous font croire qu’ils sont vertueux. On n’a pas la liste nominative des membres du CNRD. Comment une nébuleuse encagoulée peut-elle prétendre donner des exemples en termes de gestion de la République tandis qu’on ne sait pas qui prend des actes officiels au nom du peuple de Guinée ? Au sein du CNRD, il y a des narcotrafiquants qui ont été arrêtés, condamnés du côté des Etats-Unis et rapatriés. Ils n’ont pas le courage de se présenter devant le peuple de Guinée parce qu’on sera tous surpris comment des individus pareils, qui n’ont aucune moralité peuvent prétendre diriger ce pays. Nous savons aussi qu’ils ont des opérateurs économiques qui les accompagnent. Donc ils se disent que s’ils présentent une telle liste, ils risquent de prouver à l’opinion que ces personnes-là les ont aidés afin de pouvoir renverser le régime, certes qui était aussi égal, de M. Alpha Condé« .
Pour un commentateur, « la CEDEAO risque de se ridiculiser en Guinée, seul pays où elle a l’appui total des populations et des forces vives pour imposer ses solutions. Au Mali et au Burkina, elle n’a pas eu de difficultés pour faire accepter des transitions de 24 mois. Ici, si le gouvernement de Doumbouya ne collabore pas, il faudrait prendre des sanctions contre tous les dignitaires, civils ou militaires. C’est-à-dire les membres du Gouvernement et ceux de leurs cabinets, les membres du CNT, ceux de la Banque centrale, les sociétés minières. Mettre un accent particulier sur les bi-nationaux. Il faut les empêcher de voyager. Appliquer des sanctions économiques et diplomatiques contre le régime…« .

Ajoutant que « que « si la CEDEAO n’arrive pas à mettre au pas Colonel Doumbouya et ses camarades« , cet commentateur est convaincu qu’à « Bamako et Ouagadougou les partisans de la confiscation du pouvoir vont faire perturber leurs chronogrammes. Le malheur, c’est que les négociations pour trouver les solutions se limitent entre le pouvoir et le G5 Guinée (Cedeao, États-Unis, France, Union européenne et Nations Unies, ndlr). Il faut envisager de délocaliser la médiation à Bissau ou Abuja. Mais ça urge. Si la CEDEAO ne règle pas le cas du CNRD, les juntes maliennes et burkinabè vont également résister. »

 

Brehim Ould MAHMOUD

 

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