Contre La sansure

Le CNRD cherche à dissoudre l’UFDG et l’UFR et leurs alliés

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Le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), pour justifier sa décision de dissoudre le Font National de Défense de la Constitution (FNDC) a notamment écrit que ce mouvement citoyen : « s’est toujours illustré par la voie de violence sur les personnes, la dégradation et la destruction des biens privés et publics, des actes d’incitation à la haine ou à la discrimination contre les personnes en raison de leur origine ou idéologie ».

Hier, sur les ondes de Radio France internationale, son homologue de l’Urbanisme et de l’Habitat, Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du Gouvernement du CNRD a indiqué : «il ne peut pas y avoir de possibilités de laisser quiconque entraîner le pays dans une forme de violence qui ne dit pas son nom. Au regard de ce qui s’est passé à la suite de cette manifestation interdite, avec plus de cinq morts, cela justifie clairement les craintes que l’État avait de laisser les manifestations se dérouler. Parce qu’on sait d’où vient notre pays. Faut pas non plus qu’on fasse comme si la Guinée était un havre de paix où tous les paramètres sont normaux et que le contexte permet ce type d’expression».

Lorsqu’il était un Conseiller politique de Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, Ousmane Gaoual Diallo était une des figures du FNDC (image de la Une). C’est dire qu’il sait combien de fois ce mouvement citoyen, du temps du régime déchu d’Alpha Condé, s’employait à organiser légalement ses manifestations. Le porte-parole du gouvernement de transition qu’il est devenu depuis près d’un an, sait également que les centaines de tués, les milliers de blessés et les milliards de biens privés détruits à l’occasion des manifestations du FNDC étaient le fait des autorités en place et de leurs forces (militaires et paramilitaires) de répressions.

Ce qui a changé depuis le 5 septembre 2021, c’est la chute d’Alpha Condé, remplacé par Colonel Mamadi Doumbouya. Les forces (militaires et paramilitaires) de répressions sont toujours les mêmes et les victimes, également toujours les mêmes : les habitants de l’Axe Hamdallaye – Kagbélen, plus particulièrement celles situées entre Hamdallaye et Wanindara… majoritairement des peuls. Qu’elles prennent part ou pas aux manifestations, elles sont agressées chez elles par ces forces militaires et paramilitaires, alors que le reste de la ville de Conakry continue une vie presque normale.

Comme il prétend, dans un entretien qu’il a accordé à TV5, qu’il est «dans l’obligation, en tant que ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, lorsque n’importe quelle organisation dont les activités menacent la paix et la stabilité publique, de procéder à la dissolution pure et simple », Mory Condé, de concert avec ses homologues de la Sécurité et de la Protection civile, Général (à la retraite) Bachir Diallo, de la Défense, Général (à la retraite) Aboubacar Sidiki Camara, devrait trouver un moyen de sanctionner les éléments de leurs troupes qui mènent des expéditions punitives à caractère ethnocentristes dans les quartiers de la commune de Ratoma. Parce qu’elles y mènent ce qu’il décrit comme « activités (qui) menacent la paix et la stabilité publique ».

Mieux encore, le fait de refuser des manifestations pacifiques, entraînant du coup des affrontements entre ces forces militaires et paramilitaires, qui provoquent les citoyens dans le seul but d’en arrêter des dizaines pour extorquer des primes de libération, est un exemple d’actes qui menacent la paix, l’unité nationale (vu le caractère sélectif des otages). Mory Condé ne devrait-il pas suggérer au CNRD et à ses collègues du gouvernement de voir comment favoriser les manifestations pacifiques pour prouver à la CEDEAO et au reste de la communauté internationale qu’en Guinée il est possible de revendiquer ses droits civiques et politiques ? N’aurait-il pas été plus indiqué de convenir avec le FNDC des voies (itinéraires) et du temps (de 10 h à 14 heures par exemple) que de dissoudre l’organisme mondialement connu et reconnu ?

En réalité, comme un analyste politique le croit, « aujourd’hui, ils ont dissout le FNDC. Ils savent que l’organisation n’avait pas besoin de récépissé, donc ils vont maintenant chercher à suspendre les activités de ses membres qu’ils soient partis politiques (UFDG, UFR, MoDel, et leurs coalitions) ou organismes de la société civile, animés par Koundouno, Ibrahima Diallo, Sékou Koundouno, etc. Si la prochaine manifestation appelée par le FNDC le 17 août se déroule, qu’elle ait du succès ou pas, c’est ce que Mory Condé va faire. Ils s’en foutent pas mal ces gens. Ils savent qu’ils sont déjà condamnés par la communauté internationale et que des sanctions vont les frapper… Le CNRD cherche à dissoudre l’UFDG et l’UFR et leurs partis alliés« .

 

Brehim Ould MAHMOUD (Collaboration I. S. BALDÉ)

 

1 commentaire
  1. Mark dit

    Thanks for your blog, nice to read. Do not stop.

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