Comme le 30 juillet dernier, pour faire face à la manifestation du FNDC, le Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), Mory Condé, a décidé de réquisitionner l’armée en vertu des dispositions des articles 28, 29 et suivants de la loi N° 2015/009/AN en date du 04 juin 2015 relative au maintien de l’ordre public en République de Guinée.
Dans sa réquisition, il a demandé aux forces armées de ‘’prêter le concours des troupes et moyens nécessaires pour appuyer au besoin les forces de police et de gendarmerie pour le maintien et le rétablissement de l’ordre sur l’ensemble du territoire national du mercredi 15 février à 18h00 au samedi 18 février 2023 à 18h00’’.
Occasion ratée
Pour un commentateur, « le CNRD et son gouvernement démontrent par cette réquisition qu’ils ne sont pas disposés au dialogue. Autrement, ils auraient dû accepter la tenue de cette marche du FNDC et l’accompagner selon un horaire bien déterminé sur l’itinéraire choisi par cette organisation qu’ils ont dissoute, mais qui existe réellement en chaque combattant pour la démocratie, la paix, la justice en Guinée. Dire par exemple que votre marche est autorisée de 9 h à 13 heures 30 aux conditions suivantes : de 9 h à midi pour le tronçon Tannerie – Marché Madina et de midi à 13 h 30 Madina à l’Esplanade, y compris pour le discours. Comme cela, le CNRD aura démontré sa disponibilité au dialogue. Mais s’il lui faut sortir toute l’artillerie et les forces de guerre pour combattre les pauvres citoyens… C’est une occasion ratée ».
De l’avis d’un analyste politique, « notre problème en Guinée, ce sont les opportunistes qui gravitent autour du pouvoir. De Sékou Touré à aujourd’hui, surtout du temps d’Alpha Condé qui, tout au long de son règne ethnostratégiste a cherché des solutions politiciennes pour tous les problèmes sociaux et économiques. Ce monsieur pouvait changer les choses en Guinée comme l’ont fait Abdoulaye Wade (Sénégal) et Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire). Malheureusement il a préféré faire comme Sékou Touré qui emprunté les voies de la déconstruction économique et sociale du pays… Aujourd’hui, Mamadi Doumbouya et ses camarades marchent sur les pas : ethnocentrisme, corruption, injustices... ».
Poursuivant, cet analyste estime que « si le médiateur de la Cedeao, Thomas Boni Yayi, ancien président du Bénin, en était vraiment un, il serait venu en Guinée pour parler au CNRD et son gouvernement et aller à Bissau, chez le président en exercice de la Cedeao pour voir avec M. Embalo ce qu’il faudrait faire. Ou encore inviter tout ce monde à Abuja ou même à Cotonou, chez lui, pour discuter des sujets qui motivent le FNDC à organiser sa manifestation. En tout cas, nous sommes nombreux à croire qu’entre la junte de Doumbouya et le médiateur du mauvais coton se file... ».
Mamadou Alpha BAH
Collaboration B. O. MAHMOUD