Hier, en Conseil des Ministres, selon le porte-parole du gouvernement, « le président et le Premier ministre ont déploré toutes ces victimes, tous ces blessés et toutes ces destructions qui sont arrivés et ont souhaité que les acteurs politiques retrouvent de la sérénité pour faire en sorte que le dialogue et l’échange puissent être les moyens de règlement de nos contradictions. Le Premier ministre a réaffirmé sa détermination à poursuivre les échanges avec les acteurs politiques pour trouver une issue qui donne de la place au dialogue« .
Ousmane Gaoual Diallo a également ajouté : « aujourd’hui force est de constater l’inquiétude face au comportement de certains acteurs politiques qui, au mépris de toute la bonne volonté et de la main tendue du chef du gouvernement continuent à attiser les tentions qui pourrissent les relations et la bonne vie entre nous dans la société. Il est déplorable que cela continue« .
Pourquoi les autorités de la transition, depuis pratiquement un an, se sont engagées dans une chasse aux sorcières à l’endroit des leaders des forces politiques et sociales ? N’est-ce pas elles qui ont décidé de combattre le FNDC et les principaux leaders politiques, Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo qui, en étant premiers ministres, chacun en son temps, a renoué les relations entre la Guinée et les institutions financières internationales ?
Sans risque de se tromper, on peut affirmer que le CNRD, son gouvernement et leurs alliés sont les seuls responsables de la crise qui secoue le pays et mené aux massacres commis mercredi dernier, 10 mai 2023. Parce que tout simplement ils n’ont pas voulu considérer les différentes demandes des forces vives, qui sont finalement devenues cinq (5) exigences, clairement énoncées dans le communiqué des forces vives publié ci-bas.
N’était-il pas plus simple de satisfaire ces demandes plutôt que déployer des forces militaires et paramilitaires, dont des éléments de la garde rapprochée du Colonel Mamadi Doumbouya, président de la Transition ? Si le gouvernement avait accepté de dialoguer franchement avec les forces vives, sans doute que le pays n’aurait pas connu ces morts et blessés, des destructions de biens privés ciblés, comme nombre de personnes n’hésitent plus à le dire. Depuis plusieurs années, du régime du général Lansana Conté en passant par la transition du CNDD du Capitaine Moussa Dadis Camara et Général Sékouba Traoré et celui de l’ethnostratégiste Alpha Condé, une frange importante de la population guinéenne, les peuls, est ostracisée.
Si Colonel Doumbouya et ses conseillers veulent apaiser la situation, il est temps qu’ils écoutent les Forces vives guinéennes. Il est temps qu’il procèdent à la rectification de la gestion du pays. Il faut une justice qui fonctionne correctement, selon les textes de lois et non les directives du pouvoir. Cela aurait pu être le cas si le pays avait des magistrats courageux, pouvant résister aux pressions de l’Exécutif, qui ne soient pas corruptibles. Il faudrait une armée et une administration républicaines, qui ne soient pas de coloration ethniques et régionalistes.