Contre La sansure

Fête de l’indépendance: Le pleurer-rire

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« Donne au peuple des jeux et du pain, il ne se révoltera pas. Donne-lui la peur et l’inconfort, il se baissera pour prendre un pavé au sol », a fait savoir quelqu’un. 

En Guinée, fais chanter et danser le peuple, prends son temps et occupe son esprit et sa conscience pour qu’il soit docile, avant qu’il ne se rebiffe et se libère, d’une manière ou d’une autre.  Et ce n’est pas en exaltant la fierté nationale, en multipliant les festivités ou les célébrations qu’on pourra distraire des préoccupations brûlantes, éloigner des attentes pressentes. Ce n’est pas dans le folklore inutile et la démagogie ambiante qu’on trouvera à manger, donnera un emploi. Le Guinéen paraît dupe, mais, il est loin d’être un mouton de panurge. Le moment viendra après avoir subi, résigné, les brimades, d’arracher son indépendance.

Quel paradoxe que le pays fête sa liberté alors que des droits sont suspendus, des enfants à lui, croupissent en prison, après l’avoir servi mieux que ceux qui les y ont conduit, arbitrairement. La loi du plus fort dure un moment, en attendant, le triomphe de la justice et du Droit. Il en a toujours été ainsi.

On annonce qu’on ne veut pas répéter les erreurs du passé, en même temps, qu’on refuse d’en tirer les leçons. S’inspirer du passé pour construire le futur,  ce lieu commun, d’aucune originalité n’a pas de sens ni de portée dans les évènements en cours dans la cité commune,  transformée en citadelle pour assiéger le peuple. Aujourd’hui encore, dans le pays, l’heure est à la mobilisation populaire, pour des causes, parfois qu’on ignore ou du mal à comprendre, à notre époque.  C’est comme si la Guinée vit encore dans le passé et en est toujours au stade de son indépendance dans les discours et dans les actes. C’est connu, on vit de souvenirs, quand on a des difficultés à avancer, manque d’inspiration pour l’avenir.  Gouverner est un art qui demande des aptitudes particulières.

Au moment où ailleurs, dans d’autres parties du monde, on a fait le choix de la Démocratie, ici, elle est l’obstacle à franchir pour ne pas avoir à tenir ses promesses ou à rendre compte.  Le travail, l’effort et le mérite qui permettent dans toutes les sociétés d’avancer et prospérer, notre pays dans le virage incertain qu’il a pris, prend, fait de toutes ces valeurs, des vices.  On peut deviner comment ça pourrait finir, car ce n’est pas la première fois que l’on ne fait pas ce que l’on dit, que l’on dit, ce que l’on sait, on ne fera pas.

Çà a toujours eu l’air de marcher, mais, ça ne passe jamais.  Faut-il rire de qui voudrait tromper est pris ou pleurer pour un peuple qui croit toujours en ses dirigeants avant de les brûler ?

Ce qui est sûr, on ne peut pas ruser avec un peuple, tricher avec l’histoire.

Qui vivra, verra !

L’édito de la rédaction.

(*) https://lerevelateur224.com/2023/10/02/fete-de-lindependance-le-pleurer-rire-ledito/

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