Contre La sansure

Guinée: sale temps pour la presse!

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C’est dans le pur style des enlèvements violents, dont la Guinée du général Mamadi Doumbouya, est devenue championne, que le journaliste Habib Marouane Camara, a disparu, mardi 3 décembre, alors qu’il se rendait à un rendez-vous avec l’homme d’affaires Kerfalla Person Camara alias KPC. Si les avocats de ce dernier nient tout rôle dans l’interpellation du patron du site d’information Le Révélateur 224, les autorités de la transition guinéenne, elles aussi, chose curieuse, affirment ne pas être au courant de ce nouveau rapt.

En attendant de nouveaux développements dans cette nouvelle affaire, on ne peut que s’inquiéter de l’allongement du chapelet de ces interpellations mystérieuses, ressemblant à des kidnappings dans les films d’action. Et la liste ne fait que prendre de l’envergure, malgré les inquiétudes et les condamnations de la société civile, d’organisations des droits de l’homme et de pays dont les Etats-Unis.

Notre confrère, vient donc de rejoindre, le cercle peu envié de ceux qu’on peut qualifier de «disparus de Conakry», et dont les plus connus sont, l’ancien secrétaire général du ministère guinéen des Mines, Saadou Nimaga et les deux leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Oumar Sylla dit Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah, dont les rumeurs les plus alarmantes entourent le sort.

Pourtant, le journaliste Habib Marouane Camara, se disait l’objet de menaces, qui se sont faites, encore, plus persistantes avant sa disparition. Des signaux qui étaient largement suffisants pour que les forces de l’ordre renforcent la protection autour de sa personne. Ou alors, si des griefs sont retenus contre cet ouvrier de la plume, qui travaillait également pour la chaîne de radiotélévision privée Djoma, jusqu’à sa fermeture, il fallait que la justice fasse son travail dans les règles de l’art. Du reste, l’Etat, doit protection à tous les Guinéens et Guinéennes, surtout pour ceux qui alertent sur des menaces qui planent sur leur vie. Ce qui ne semble pas être le cas, au cours de cette transition politique dirigée par le général Mamadi Doumbouya et ses hommes.

La règle d’or, appliquée avec entrain par les autorités de la transition guinéenne, est plutôt de faire taire toute voix dissonante à la leur, qu’elle vienne de la presse dont la plupart des organes sont suspendus, d’un opposant téméraire, d’un citoyen lambda, ou d’un quelconque mouvement de la société civile. Les hommes politiques véritables, eux, pour éviter d’être embastillés, ont dû leur salut à la fuite vers des cieux plus cléments.

Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo, leaders politiques guinéens en exil forcé.

Le dirigeant de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, en connaît un bout, lui qui est contraint à l’exil, parce qu’avec tous les Guinéens épris de paix et de justice, il ose demander pour ses concitoyens, une Guinée libre, où il fera bon vivre pour tous, dans un parfum agréable de démocratie.

Général Mamadi Doumbouya, penchez-vous sur le sort de Foniké Mengué et de Mamadou Billo Bah! Donnez la chance à tous les «disparus de Conakry» de retourner auprès de leurs familles et de leurs proches! Libérez Habib Marouane Camara, afin qu’il rejoigne sa rédaction où se trouve sa vraie place, pour informer le peuple qui vous avait accueilli comme un sauveur, suite à votre coup de force du 5 septembre 2021.

Par Wakat Séra

Source: https://www.wakatsera.com/guinee-sale-temps-pour-la-presse/

 

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