Accrochages évités de justesse, interdiction du meeting de l’UFDG : Cellou Baldé déballe tout et accuse Ousmane Gaoual (*)
Des accrochages ont été évités de justesse mardi entre des partisans de Cellou Dalein Diallo et des pro-Ousmane Gaoual Diallo lors de réception d’une délégation de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
A la tête de cette délégation, le coordinateur des fédérations de l’UFDG à l’intérieur du pays, Cellou Baldé revient sur l’attitude des jeunes qui ont tenté d’empêcher l’accès des émissaires de Cellou Dalein Diallo à la préfecture de Gaoual. Il pointe un doigt accusé sur le ministre Ousmane Gaoual Diallo. Extraits…
‘’Nous sommes en tournée à l’intérieur du pays. Nous avons initié une mission pour évaluer le fonctionnement de notre structure, sensibiliser les militants et sympathisants de l’UFDG sur la situation sociopolitique de notre pays. Depuis l’avènement du CNRD, nous n’avons pas conféré avec nos structures. Quand on sait tous les efforts déployés par l’UFDG, l’ANAD et le FNDC contre le 3ème mandat, il était important pour nous de venir pour rencontrer nos structures, remercier et féliciter les uns et les autres pour tous les combats menés, présenter les condoléances par rapport aux victimes et compatir avec ceux qui ont eu leurs biens saccagés. Aussi, il s’agit de les informer de la situation économique et les écouter en retour.
Des accusations contre le ministre Ousmane Gaoual Diallo…
Cette mission a commencé par la région de Labé avant de venir à Mamou. Depuis le samedi passé, nous avons commencé la Basse Guinée nord. Samedi dernier, nous avons été informés par le secrétaire fédéral de Gaoual que M. Ousmane [ministre de l‘urbanisme, de l’habitat] serait passé là-bas pour organier des réunions afin de demander de récuser la délégation de la direction nationale du parti suite à son exclusion par le conseil politique, une décision entérinée par le président Cellou Dalein Diallo.
Quand j’ai été informé de cela par le vice-président Bano Sow, j’ai rappelé le fédéral de Gaoual et on a exposé la situation. Je lui ai dit que la délégation viendra à Gaoual, Ousmane ne peut pas nous empêcher de venir, parce qu’il n’est plus membre du parti. Même s’il l’était, nous viendrons mardi à 15h. Je lui ai demandé de mobiliser l’ensemble des secrétaires généraux de section, le maire et les conseillers élus de l’UFDG pour nous attendre au siège du parti. Il a tenté vainement de me dissuader. Après, je lui ai dit ‘vous êtes libre de recevoir ou non la délégation du parti, outre le fait d’être des responsables du parti, nous sommes des guinéens, il n’y a pas une portion du territoire qui peut nous être interdit, nous ne l’accepterons pas pour qui que ce soit encore moins pour M. Ousmane Gaoual que nous connaissons et qui était notre collègue’. Finalement, le bureau fédéral a accepté de nous recevoir.
La délégation bloquée par une horde de jeunes
Depuis Koumbia, nous étions informés, minute par minute, de ce qui se tramait. Le ministre Ousmane Gaoual Diallo ne faisait qu’appeler des jeunes, leur envoyer de l’argent, leur demander de ne pas nous laisser rentrer au siège de l’UFDG. Quand nous sommes arrivés à 15h20 à la rentrée de Gaoual, il y avait une dizaine de jeunes qui étaient là pour nous barrer la route. Nous nous sommes arrêtés et avons engagé un dialogue. Parmi ces jeunes, il y avait au moins trois qui étaient en état d’ébriété, c’était visible. Ils nous ont menacés en disant qu’on ne peut pas rentrer à Gaoual, parce qu’on a exclu leur frère, selon eux. Par contre, il y avait la majorité de jeunes qui étaient compréhensifs, on sentait que c’était vraiment des militants du parti qui nous ont dit qu’il y a une tension en ville. Abdoulaye Bah et moi leur avez demandé ‘vous êtes militants du parti ?’ Ils ont dit oui ! Nous avons dit ‘alors on ne fait pas de débat ici et vous êtes en train de commettre une faute en arrêtant des responsables de la direction nationale du parti, si vous êtes des militants, venez nous allons discuter de toutes ces questions’.
L’intervention de la gendarmerie et la police…
Entre-temps, la gendarmerie et la police sont arrivées dans des pickups. Quand ils ont demandé l’objet de notre mission, nous leur avons présenté l’ordre de mission. Le commandant de la gendarmerie a essayé de nous convaincre de continuer sur Koundara, nous lui avons dit que nous n’allons pas là-bas mais plutôt à Gaoual. Nous l’avons rappelé notre périple de Labé à Boké et que ce n’est pas à Gaoual qu’on va nous empêcher de tenir notre réunion. Aussi, je lui ai rappelé que même le communiqué du CNRD qui interdit les manifestations, malgré que nous ne sommes pas d’accord, précise que les réunions du parti sont circonscrites dans les sièges. Finalement, ils ont cédé, nous avons continué vers le siège du parti. La gendarmerie et la police étaient derrière et quelques jeunes nous ont suivis sur des motos. Nous avons trouvé une fédération mobilisée. Finalement, en tant que chef de mission, j’ai pris la parole. Pendant une quarantaine de minutes, j’ai développé les thématiques.
L’irruption du préfet de Gaoual…
Le préfet est arrivé en courant pour interrompre la réunion. Il a crié sur les agents de sécurité qui étaient là en les qualifiant de zéro, ordonné qu’on arrête la réunion et qu’il a reçu des instructions. Les agents étaient très gênés et nous ont présenté des excuses. Finalement, on a accepté comme on ne voulait pas que nos militants soient violentés. Ils nous ont escortés jusqu’à la sortie de la ville. Nous considérons que la hiérarchie du préfet, c’est Ousmane Gaoual qui n’a pas pu nous empêcher de rentrer à Gaoual. Nous n’avons pas été victimes d’agressions verbales ou physiques.
Nous sommes déçus. Personnellement je ne suis pas surpris de l’attitude d’Ousmane Gaoual. Parce que je le connais pendant plus de 10 ans. Je suis déçu de son comportement. Bah Oury a été exclu de l’UFDG, cela n’a pas empêché Ousmane Gaoual d’aller à Pita. C’est quelqu’un pour qui le parti a tout fait, tout donné. Son statut de ministre lui aurait dû lui permettre de prendre un peu de hauteur. Aujourd’hui, les militants qui étaient sceptiques après son exclusion du parti sont servis et l’histoire est en train de donner raison au président Cellou et à l’UFDG’’.
Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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(*) In. https://www.visionguinee.info/accrochages-evites-de-justesse-interdiction-du-meeting-de-lufdg-cellou-balde-deballe-tout-et-accuse-ousmane-gaoual/