C’est nous qui choisit !…(Par Benn Pepito)
Bon sang de bonsoir ! C’est encore Elie Kamano, le musicastre tombé en rade et reconverti dans la politicaillerie, qui mesure les leaders politiques de l’opposition à son aune.
Nettoyez vos oreilles et écoutez ou réécoutez ces sottises qui s’exhalent de sa bouche :
“Je ne pense pas que Cellou Dalein, Sidya, Kouyaté soient la solution après la transition. Après la transition, ils ne pourront pas être la solution aux problèmes de la Guinée. La Guinée a un problème très profond. Pour moi, c’est Sidya, Cellou, Lansana Kouyaté et Faya Millimono qui ont été les acteurs majeurs et principaux promoteurs de l’ethno stratégie dans ce pays qui rattrape la Guinée à chaque fois qu’il y a des élections. Remettre encore ces acteurs dans la course, ça va être la même chose, le même scenario. On doit les mettre à l’écart.”
Ouh, là là ! le gars part en vrille. Cette incartade a tous les dehors d’un désir irrépressible d’approcher le trône. C’est le prurit d’approcher le kibaniyi, l’obsession de trôner qui lui fait dire ça. L’épreuve lui semble si ardue que ces quatre coryphées de l’opposition lui donnent le sentiment de lui couper ses effets. Alors le musicastre mesure ces coryphées à son aune, et il les charge de tous les péchés d’Israël. Il les accuse d’être « les acteurs majeurs et principaux promoteurs de l’ethno stratégie » dans le bled.
Il faut vraiment être de mauvaise foi pour les tenir responsables de l’exacerbation de la haine ethnique dans le courant du régime de Goby Condé. Bof ! il ne faut pas tirer sur l’ambulance…
Concentrons notre acuité sur cet esprit qui nous donne le cachet sur l’envers de la tapisserie.
Le musicastre aiguillonne la commandature à renverser la table dans le cadre des futures élections présidentielles et à mettre au rebut ces quatre boucs émissaires qui, à se fier à son odorat très développé, sentent la naphtaline. Donc il faut les jeter aux orties, les empêcher de candidater à l’élection présidentielle qui soldera la transition.
Ces quatre viocs refusent de quitter la tête de leur parti respectif et de promotionner les jeunes ; alors il faut les mettre à l’écart sans ménagement, par la force. Même si on les rapoline avec une cure de jouvence, il faudrait tout de même s’en débarrasser… Parce qu’ils pompent l’air à Elie Kamano.
Franchement ! vous avez vraiment raison : la Guinée est une planète à part. Il y en a qui ont une singulière façon de voir les choses. Surtout en politique. Pas de règle. Pas de morale. Chacun défend son bout de gras et de la manière la plus inélégante.
Et même le premier ministre, Mohamed Beavogui, n’est pas en reste de ceux qui défendent leur bout de gras en Guinée. Sa dérive lors de son safari à N’Zérékoré semble mettre en lumière son ignorance du parcours du combat mené pour la démocratie, la liberté et la justice en Guinée :
« Ce qui me fait mal au cœur, quand vous regardez les réseaux sociaux ou la télévision et que vous voyez des enfants mourir, des enfants brûlés, des enfants blessés, des maisons détruites. Ça fait mal, très mal quand vous êtes assis au milieu des étrangers. Les gens se demandent pourquoi ça doit arriver ? Et qui sont les premières victimes ? Ce sont les jeunes qui sont les premiers blessés et qui meurent. Est-ce que vous allez accepter de continuer à vous faire tuer pour quelqu’un ? Sortez de ça. Ne mourez pas pour quelqu’un. Mourez pour vous- mêmes. Et vous-mêmes c’est votre avenir. Refusez qu’on vous envoie vous faire blesser, frapper ou tuer. Pensez à vous. Nous travaillerons ensemble et nous construirons ce pays avec ces jeunes [ministres] qui sont là (…). Le Colonel est là pour vous et il est là avec vous. Il veut créer les conditions pour que vous puissiez avoir un pays normal, un pays qui a de l’eau, de l’électricité, des écoles, du téléphone, des maisons et des jeunes qui sont heureux. »
Sacristi ! quelle incartade ! quel écart de langage de la part de quelqu’un qui a été sous-secrétaire des Nations Unies !
Vous savez ! quand on se la coule douce, dès longtemps en occident callé dans son fauteuil moelleux en regardant la télé dans son salon, l’on voit les choses sous un angle trop cartésien, trop républicain, et l’on est ahurit de voir la plèbe en Guinée, acculée par sa misérable condition de vie, affronter, la poitrine nue, les baïonnettes et les mitrailleuses des forces de répressions légales.
Mohamed Béavogui est un des neveux de Diallo Telli, premier Secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine, aujourd’hui Union Africaine tout court, que Sékou Touré avait fait liquider au camp Boiro par diète noire.
Diallo Telli, qui vouait une confiance aveugle à Sékou Touré, venait de prendre son dernier manger dans sa vie au palais présidentiel avec le tyran quelques minutes seulement avant de se faire happer chez lui au « Carrefour Célibataire ».
L’arrestation et la mise à mort de Diallo Telli infèrent ce tragique dernier entretien qu’il avait eu avec Sékou Touré :
« – Mon cher Telli, j’ai au moins une qualité qu’il faut me reconnaître, c’est de ne jamais me laisser surprendre…
- Mais qui veut te surprendre, prési ?
- Au revoir Telli ! »
Et avant de mourir d’inanition, l’ingénu avait eu la force mentale de lancer ce vœu à la postérité :
« Je souhaite qu’après moi, en Guinée, en Afrique ou n’importe quel lieu du monde des enfants, des vieillards et des femmes ne paient plus de leur vie l’irresponsabilité d’hommes qui au lieu de créer et d’entretenir la liberté, la torpillent. »
Qui torpille la liberté en Guinée, de 1958 jusqu’aujourd’hui ? Qui tue impunément en Guinée ? Qui barbarise les manifestations pacifiques dans le bled ? Qui viole les femmes en Guinée ? Qui rackette en Guinée ? Qui affame la plèbe ? Qui sabote les études des élèves et des étudiants en leur imposant un enseignement à quatre sous ? Qui tue dans les hôpitaux guinéens ?
C’est le régime en place… C’est le pouvoir en place… C’est l’armée guinéenne… C’est la gendarmerie nationale… C’est la police nationale… C’est les Forces Spéciales créées expressément pour réprimer, massacrer de pauvres citoyens qui ont le toupet de manifester dans la rue pour réclamer plus de justice sociale, de liberté et de démocratie.
Le corps habillé en Guinée a toujours été et reste le bras armé du pouvoir répressif en Guinée.
Le droit pour l’opposition de discorder en manifestant pacifiquement est consacré par les conventions internationales dont la Guinée est signataire.
Or la situation actuelle de la Guinée est intenable, invivable. Les gens ont besoin de déverser leur colère dans la rue. Ça ne va pas dans le pays !
Et au lieu de respecter sa parole donnée, en facilitant une transition démocratique, Brutus Doumbouya cherche maintenant à s’accrocher au trône.
C’est de la manipulation que de dire aux jeunes de N’Zérékoré que Brutus Doumbouya est là pour eux. C’est faux. C’est un mensonge. C’est de la duperie. Pour se donner du prix aux yeux des Guinéens, Brutus Doumbouya n’arrête plus de fonctionnariser à tour de bras. Comme il prend goût à trôner, alors ça lui vient à l’idée de se constituer un réservoir de supporteurs.
Sinon qu’est-ce qu’on reproche véritablement à Cellou Dalein Diallo et à Sidya Touré ? D’avoir toujours la cote à la tête de leur parti et dans la contrée ?
Didon ! Qui veut noyer son chien l’accuse de rage. Ils ne sont nullement responsables de la dissémination de l’ethnocentrisme dans le patelin. La haine ethnique remonte aux batailles politiques ayant opposées les Guinéens dans les années 57-58. Et aujourd’hui il y en a, qui veulent que le pays dans sa résilience fonce abruptement en avant sans remuer le couteau dans la plaie.
Et Alexandre Soljenitsyne de s’exclamer et de s’interroger :
« L’histoire n’a pas besoin du passé ! Voilà ce qu’en arrivent à dire les bien- pensants. De quoi a-t-elle donc besoin ? du futur ?… Et ce sont ces gens-là qui écrivent l’histoire… »
Mettons les pieds dans le plat : c’est Sékou Touré et sa Révolution loufoque qui ont semé les graines de l’ethnocentrisme en Guinée. Pendant la Révolution sékoutouréenne, des milliers de Guinéens ont été discriminés, ostracisés, liquidés physiquement à cause de leur appartenance à l’ethnie Peule. Sékou Touré a écrit un discours haineux contre les Peuls. Relisez son pamphlet sur le navetana et la nature du travail qu’il disait que les Peuls exercent au Sénégal en désertant sa Révolution. C’est ébouriffant !
Sékou Touré est le principal artisan de la haine ethnique dans le pays. Et avec l’avènement de Goby Condé au kibanyi, la haine ethnique est allée crescendo à date du second tour de la présidentielle de 2010. Et jusqu’à sa chute, le 5 septembre 2021, des millions de Guinéens ont vécu dans leur âme et dans leur chair la dérive totalitaire de Néron Condé.
L’on ne voit pas comment durant cette période, callée de 2010 au 5 septembre 2021, Le Sid de l’UFR et la Petite Cellule Diallo de l’UFDG ont-ils fait partie des « acteurs majeurs et principaux promoteurs » de l’ethno stratégie ? Ils ont dit quoi ou fait quoi les incriminant dans ce sens ?
Rapportez les propos ou les faits qui les incriminent d’avoir agi en promoteurs de l’ethno stratégie !
Il semble que Le Sid de l’UFR, la Petite Cellule Diallo de l’UFDG et Lasse Kouyaté du PEDN ont des biens au soleil. Des biens gagnés à la sueur de leur front ou des biens mal acquis ?
De toutes les manières, la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) s’y prend de telle façon à chercher des poux dans la tête de la Petite Cellule Diallo de l’UFDG que cela a tous les dehors d’un acharnement contre celui-ci qui vit en ce moment le phénomène des montagnes russes.
Le Coryphée de l’UFDG s’était applaudi de la prise du pouvoir par Brutus Doumbouya ; mais depuis six mois, il se risque sur son chemin à marcher sur des peaux de bananes que lui lance la commandature au pouvoir. Et depuis deux mois, il donne l’impression d’être tricard dans son propre pays et se voit forcer de glandouiller à l’étranger pour une dérisoire sinécure.
Parce qu’en vérité l’objectif de la commandature c’est de tout faire pour le casser politiquement et physiquement parlant, pour verrouiller sa future candidature présidentielle avant la fin de la transition.
Parce qu’en vérité la Petite Cellule Diallo de l’UFDG ou Le Sid de l’UFR sont les seules forces politiques capables de faire la différence, à ce jour, dans une élection présidentielle démocratique, transparente et inclusive.
Et cela inquiète le musicastre qui crie haut et fort :
« Remettre encore ces acteurs dans la course, ça va être la même chose, le même scénario. On doit les mettre à l’écart. »
Dans son pauvre esprit, c’est ce quatuor de politicards, viocs mais inoxydables, qui l’empêchent de prendre son essor dans la politique en Guinée. Elie Kamano les en veut à mort comme il en a voulu à Tiken Jah Fakoly qu’il accuse de ne l’avoir pas aidé à monter au zénith, de ne pas promotionner les jeunes musiciens en Afrique.
Moins en politique, en musique il faut un minimum de prédispositions ou de talent avec une bonne dose de passion et de sérieux pour y réussir.
En politique, tout-venant et de tout âge peut y aller. C’est un peu un fourre tout, un ramassis de bons à rien, d’aigrefins, de petits malins, de sournois, d’hypocrites, d’ambitieux, d’intellectuels, de compétents et d’incompétents. La politique donne la chance à tout le monde pour qui sait la saisir.
Rachel Kéké, ivoirienne d’origine et naturalisée française en 2015, vient d’être élue députée à l’Assemblée nationale française face à l’ancienne ministre des sports, Roxona Maracineanu.
Rachel Kéké, qui a le niveau du CM2, est la première femme de chambre à faire son entrée à l’Assemblée nationale française. Elle a des choses à dire à l’Assemblée nationale française.
Le plus jeune député français est âgé de 21 ans, et le plus vieux député est un polynésien qui titille les 79 ans.
Aujourd’hui, en Guinée, le jeune président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) Aliou Bah a réussi à se faire une réputation politique. Il faut lui reconnaître une stature politique par l’esprit et la cohérence dans les idées. Il s’est crée une audience politique tant en Guinée qu’à l’étranger sans trop se soucier de la popularité politique du Sid de l’UFR ou de la Petite Cellule Diallo de l’UFDG.
C’est trop facile de rendre les autres responsables de nos échecs, de nos incapacités, de nos limites.
Autrement dit, Elie Kamano en est quitte pour l’impéritie et le manque d’habilité. Il ne doit s’en prendre qu’à lui-même. Il est versatile, inconstant dans les idées. On l’a vu et entendu pendant le magistère de Goby Condé défendre son bout de gras.
Et le voici qui crie aujourd’hui à l’adresse des vieux bougons de l’opposition :
« On doit les mettre à l’écart » pour que lui puisse se faire un nom réputationnel en politique et engranger de l’argent.
C’est une idée qu’il régurgite et qui rappelle fâcheusement le « ôte-toi de là que je m’y mette » traduisant son égoïsme et son égotisme.
Disons : c’est ébouriffant que ça sorte de la bouche de quelqu’un qui veut faire carrière en politique et qui dit se battre pour les idéaux de liberté, de justice, de démocratie.
Elie Kamano veut que la commandature lui balise le chemin qui mène au trône en écartant purement et simplement de la course Sidya et Cellou.
Or dans une élection présidentielle inclusive, aucune candidature ne doit être écartée pour des raisons purement subjectives, irrationnelles et ethnocentriques. Et dans une élection inclusive qui se veut transparente et indépendante, c’est nous qui choisit, nous le peuple de la Moyenne Guinée, nous le peuple de la Haute Guinée, nous le peuple de la Guinée Forestière, nous le peuple de la Guinée Maritime, plus les jeunes diaspos, diaspourris et diasripoux. C’est nous tous qui « choisit » le prochain « persident », au bout de la transition. Même si ce politicaillon, obscur et vain, joue à ce que Brutus Doumbouya marche sur les traces du général malien Siaka Sangaré alors président de la commission électorale nationale indépendante en 2010 en Guinée-Conakry et du général président de la transition Sékouba Konaté, les deux lascars qui avaient traficoté le second tour de cette présidentielle en faveur de Goby Condé.
C’est nous qui choisit !…
Et on ne lâchera rien : la commandature doit libérer le trône.
Dès sa prise du pouvoir, Brutus Doumbouya s’est aussitôt substituer à la justice avec l’allure d’un président jupitérien.
C’est l’affaire de la Case de vue qu’il a donnée, en son propre et privé nom à l’Egérie de Sékou Touré, responsable de la mort de plus de 50.000 Guinéens.
C’est l’affaire de l’aéroport de Conakry qu’il a baptisé, en son propre et privé nom : aéroport Sékou Touré.
C’est l’affaire de la maison de Cellou Dalein Diallo qu’il a fait saccager à Dixinn alors que l’affaire était pendante devant la justice.
En fait la justice, aujourd’hui en Guinée, c’est Brutus Doumbouya qui est en train de faire courir un grand risque à la Guinée.
Car manigancer pour invalider la candidature du Coryphée de l’UFDG c’est tout simplement précipiter le pays dans des troubles politiques.
Or ce que nous voulons en Guinée, c’est la paix, c’est le développement, c’est la démocratie. C’est ce que Paul Pogba laisse entendre à Cona-cris à l’occasion de son safari de « 48h pour la Guinée » :
« Nous voulons être comme l’Europe, il faut qu’on avance en Afrique. Ici, on a beaucoup de richesse. C’est pourquoi, il faut qu’on avance sur ce continent. »
Alors pour que l’âge d’or de l’Afrique soit pour demain, il faudrait absolument remettre l’église au milieu du village.