« Nous ne pourrons réussir cette transition sans une unité nationale et un cadre de dialogue permanent et franc ».
Le président du PRP, Rafiou Sow, a accordé un entretien à guinafnews.org dans lequel il estime que la réussite de cette transition ne pourra pas se faire « sans une unité nationale et un cadre de dialogue permanent et franc.«
Bonjour M. Sow, en début de semaine, le confrère wakatsera.com du Burkina Faso a publié l’article « Chasse aux sièges à Dakar, chasse à l’homme à Conakry« , que notre site a reproduit (1). Qu’en pensez-vous ?
Rafy Sow: C’est une bonne réflexion et parfaite comparaison qui illustre la réalité actuelle dans ces deux états. Depuis quelques mois les autorités sénégalaises se battent pour conserver leur majorité à l’hémicycle. Et celles guinéennes ce livre à des arrestations politiques arbitraires et kidnappings de leaders sociaux et politiques pour faire taire toutes voix discordantes en ce qui concerne la gestion de la transition.
De mon point de vue, c’est une preuve de l’avancée et l’encrage des valeurs démocratiques au Sénégal. Et du côté guinéens, cette réalité actuelle confirme à suffisance la déperdition des valeurs démocratiques et l’échec précoce et drastique de la gestion de la transition par les autorités actuelles (CNRD).
Plusieurs organes d’informations de Guinée et d’ailleurs ont fait état des répressions exercées dans la Commune de Ratoma, sur les populations le long de l’Axe. Votre alliance politique (ANAD) et le FNDC ont dénoncé et condamné cette situation dans laquelle certains n’hésitent plus à parler d’ethnocentrisme…
Depuis la nuit du 27 juillet, c’est-à-dire la veille de la manifestation pacifique appelé par le FNDC, les FDS (militaires et paramilitaire, ndlr) ce livre à des exactions sans précédent dans les quartiers le long de l’axe de la démocratie. Des témoins nous révèlent que toutes les nuits, des colonnes de pickups de gendarmes, de policiers et de Militaires encagoulés et lourdement armées violent ces quartiers, en kidnappant des jeunes enfants et hommes valides, dans l’espoir d’étouffer et de prévenir toutes manifestations pacifiques. Ce qui pousse plusieurs acteurs de la presse et politiques à voir ses actes des FDS sur l’angle ethnique ou discriminatoire.
C’est maintenant évident que CNRD utilise les méthodes du régime précédent; c’est-à-dire, la militarisation de l’axe; les arrestations arbitraires et kidnappings de toutes voix discordantes; la répression des manifestations pacifiques de tous ceux qui s’opposent au gouvernants; l’instrumentalisation de la justice ; et la gestion hasardeuse des affaires de l’état).
Dans des propos tenus chez visionguinee.info (2), le porte-parole de la Gendarmerie, Lieutenant Aboubacar Saran Bangoura, justifie la militarisation de la zone en soutenant que c’est une demande des populations… qu’en pensez-vous ?
C’est une déclaration totalement erroné disproportionnée. Comment voulez-vous qu’on demande à ses propres bourreaux de venir nous sécuriser ou de venir kidnapper nos enfants ou nos maris nuitamment en violent nos domiciles et quiétude…
Ces douloureux événements des 28 et 29 juillet ne vont-ils pas radicaliser les positions des parties ? Croyez-vous que le dialogue sous l’égide de la CEDEAO n’est pas compromis ?
C’est exactement ce que cherche à faire la partie toxique du CNRD. À radicaliser les différentes parties ; pour compromettre toutes avancées dans le rapprochement des positions en fin qu’il n’y ai toutes possibilités de dialogue et d’accord.
Nombre d’observateurs estiment la nécessité de former un gouvernement d’union nationale, présidé par la junte, mais dirigé par un 1er Ministre issu des forces vives, comme cela avait été le cas en 2010 ? Également mettre en place une assemblée de transition désignée moitié moitié par les Forces vives et le CNRD et ses forces vives …
C’est ce qu’avait promis le président de la transition le colonel Doumbouya à la prise du pouvoir le 05 septembre dernier ; c’est à dire conduire cette transition avec toutes les forces vives de la nation… Un gouvernement et CNT composés des forces vives à part égales.
Le contexte actuel, conseille l’obligation de la mise en place d’un gouvernement et CNT représentatifs. C’est à dire issus d’un cadre de dialogue permanent et indépendant.
Il est nécessaire d’insister sur le fait que nous ne pourrons réussir cette transition sans une unité nationale et un cadre de dialogue permanent et franc.
Je vous remercie M. Sow.
Je vous en prie M. Baldé
Propos recueillis par I. S. BALDÉ
(1) In. https://guinafnews.org/chasse-aux-sieges-a-dakar-chasse-a-lhomme-a-conakry/
(2) In. https://www.visionguinee.info/pour-mettre-fin-aux-manifs-la-junte-intensifie-les-operations-sur-laxe-hamdallaye-bambeto-cosa/