«Il faut que le CNRD revienne à la raison pour qu’on puisse gérer par consensus la transition ».
Hier, à Berlin, devant de nombreux militants et sympathisants de l’UFDG et de ses alliés de l’ANAD, Cellou Dalein Diallo a invité Colonel Doumbouya et ses camarades du CNRD à revenir « à la raison pour qu’on puisse gérer par consensus la transition« .
Après avoir salué la forte mobilisation de ses compatriotes, le leader de l’UFDG a invité les autorités guinéennes à rectifier la conduite des affaires. Pour lui, « il faut que le CNRD revienne à la raison pour qu’on puisse gérer par consensus la transition. Lorsqu’il n’y a pas de légitimité, le président supposé élu est déposé, l’Assemblée est dissoute, la constitution est suspendue, c’est le consensus qui doit orienter l’action publique parce qu’il n’y a plus de référence. Personne ne peut imposer ses points de vue aux autres. Il faut qu’on se retrouve, qu’on discute…« .
Il a expliqué que « seules des institutions légitimes issues d’élections libres et transparentes ont la légitimité, le temps et la capacité de mener les réformes pour s’adresser aux fléaux qui minent le fonctionnement de notre société et de ses institutions. Il faut avoir la légitimité.
Même la réconciliation, la vraie réconciliation suppose certes le pardon, mais le droit à la vérité et à la réparation même symbolique doit être un préalable. Le pardon, il faut commencer par réhabiliter les victimes avant de réhabiliter les bourreaux »,
Manifestation du 5 septembre 2022
Poursuivant, le président de l’UFDG et de l’ANAD a soutenu : « nous sommes loin de terminer notre combat malheureusement. On avait pensé qu’on allait préparer les élections tranquillement, mais, nous faisons face à une dictature (…) Nous avons invité les militants à travers l’ANAD de participer à la manifestation du 5 septembre 2022 organisée par le FNDC. Parce que c’est contre la mauvaise gouvernance, c’est pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée ».
Pour un commentateur politique, « cette manifestation ne devrait pas être perçue comme une manifestation contre le CNRD et ses alliés, mais comme une invite pour effectuer des changements afin que la transition soit inclusive, qu’elle ne soit pas un moment de lutte contre la classe politique. Car celle-ci a causé moins de torts à la Guinée que les forces militaires et paramilitaires, les magistrats et d’autres cadres du pays, qui falsifient les résultats électoraux au profit du pouvoir en place. Sous Lansana Conté c’était comme cela, tout comme sous Alpha Condé. Ces cadres, vous les trouvez encore au Ministère de l’Administration du territoire, à celui de la Justice, etc. Le coup d’État de Dadis, en décembre 2008 n’aurait pas été commis si Lamine Sidimé, Président le Cour suprême et Ahmed Tidiane Souaré, Premier ministre, avaient pris la responsabilité de constater l’incapacité du Général Conté à assumer ses charges de Président de la République. M. Aboubacar Somparé, Président de l’Assemblée nationale, aurait succédé au Général Conté, tel que prévu par la Constitution ».