« On a besoin d’une administration solide, capable de délivrer des services de qualité aux citoyens, aux entreprises ».
Cellou Dalein Diallo poursuit sa tournée européenne, en vantant les potentialités économiques du pays. Mais à Conakry, le CNRD et le gouvernement ne sont pas pressés à rencontrer les forces vives pour le dialogue en vue de convenir d’un chronogramme de la transition.
Le leader de l’UFDG et de l’ANAD a expliqué que partout, « on a besoin d’une administration solide, capable de délivrer des services de qualité aux citoyens, aux entreprises. A côté, une justice qui sera un recours certain pour les citoyens d’abord. Lorsque vous avez un conflit, il vous faut une justice qui dira le droit« . Il a rappelé que le pays « souffre du manque d’infrastructures, de la qualité médiocre de l’enseignement« , en soulignant que « le fléau le plus difficile à supporter, c’est l’injustice, la discrimination, la confiscation des ressources qui appartiennent à tout le pays par l’équipe dirigeante« .
Cellou Dalein Diallo a insisté : ‘’regardez l’état de nos routes, de notre système éducatif, de notre justice, de notre administration. Si vous avez une administration efficace, débarrassée de laxisme, de la corruption, du favoritisme, le pays va se développer. Parce que Dieu a tout donné à la Guinée. Les mines, le tiers de la réserve de bauxite dans le monde, le meilleur fer au monde, de l’or, du diamant. Malgré tout, 48% de la population vivent en dessous du seuil de la pauvreté’’.
Puis il informe que la Guinée exporte « 90 millions de tonnes de bauxite. Le fer, les prix sont hauts, le monde entier convoite les mines du fer du pays. Tout le monde est aux pieds des autorités pour le Simandou, le Nimba, Forécariah. Il y a de fer partout. Pendant ce temps, les guinéens meurent. Combien de guinéens meurent dans le désert, la méditerranée en route pour l’Europe ? La plupart d’entre vous qui êtes là ont emprunté cette route périlleuse parce qu’il n’y a pas de perspectives dans le pays’’.
Mais à Conakry, nombre d’observateurs trouvent que « le CNRD, son CNT et son gouvernement ne sont pas prêts à s’engager dans le train de la refondation, pour une transition apaisée. Ces gens sont pires que le régime d’Alpha Condé dont ils étaient le bras armé pour réprimer les pro-démocratie« . Pour l’un d’entre eux, « Doumbouya et ses camarades attendent de connaître les sanctions avant de se décider. Tant que les sanctions ne vont pas tomber, ils ne vont pas bouger. Et les populations tirent déjà le diable par la queue et sont certaines que c’est seules ces sanctions qui vont desserrer l’étau. Ici, ce n’est pas comme le Mali qui va en souffrir. Ici, les sanctions ne vont toucher que les autorités actuelles du pays« .
Le sommet extraordinaire de la CEDEAO qui est annoncé en marge de la 77 ème session de l’ONU, à New-York, va-t-il se décider ?