Juste un mot : Silence, on dément ! (Par Diallo Souleymane) (*)
Manifestement, le vase déborde. A l’allure où vont les choses, la manipulation, l’intoxication, le mensonge éhonté…vont franchir carrément le Rubicon. Rendant ainsi le silence coupable. Il faut impérativement rétablir la vérité, la fixer par écrit, même s’il est sûr que certains se sont habitués à commencer la lecture des articles de presse par la fin, par la signature de l’auteur. D’autres liront allègrement entre les lignes avant d’en venir aux lignes elles-mêmes. Mais, comme le dit Jean Pierre El Kabbach, «Je n’ai de carte que ma carte de presse.»
Les circonstances du départ de Cellou Dalein Diallo de la Primature s’avèrent totalement différentes de celles avancées par des falsificateurs professionnels permanents qui n’ont de cesse de tordre le cou à l’histoire vécue de ce pays. Ci-dessous un extrait de la version du limogeage de Cellou un matin d’avril 2006 que l’on distille à travers les réseaux sociaux. Vous en excuserez la longueur !
«Nommé par le Président Lansana Conté le 9 décembre 2004, l’enfant terrible de Dalein va profiter de la maladie du Chef de l’État pour se tailler sur mesure une équipe gouvernementale qui mettra de côté tous les caciques et hommes de confiance du Président Conté et de son puissant Secrétaire Général à la Présidence de la République, Fodé Bangoura… Il fait limoger le bras droit du Président Conté, le Ministre Jean-Claude Sultan qui lui avait tenu tête sur le dossier de la mise en vente de la quatrième licence de la téléphonie cellulaire…. Le 5 avril 2006, il va composer une équipe gouvernementale sans associer le Président de la République, allant jusqu’à falsifier son cachet en imitant sa signature. A 19h45, il fait lire à la RTG un décret qui remanie profondément le gouvernement. Il récupère les postes clés et fait nommer ses hommes de confiance… Le Président Conté somnole encore dans sa voiture lorsque son chauffeur le réveille dès la lecture du décret à la télévision nationale. Très remonté, il exige qu’on le mette immédiatement en contact téléphonique avec le premier Ministre ainsi qu’avec le Secrétaire Général de la Présidence de la République, Fodé Bangoura… »
La vérité est tout autre. Quelque quinze mois après sa nomination, le Premier ministre Cellou Dalein Diallo n’avait pas encore présenté sa propre équipe gouvernementale. Certainement qu’à l’époque, il devait y avoir un premier ministre et beaucoup de chefs de gouvernement. « Un consensus » est enfin trouvé, peut-être pour couronner les 22 ans de l’arrivée de Fory Coco au pouvoir. La liste « finale » des membres du premier gouvernement Cellou Dalein est dressée. Autour de la table, le Général Conté naturellement, Faux-dé Bangoura, Cellou Dalein, entre autres. Aussitôt, Radio-Guinée passe le décret à 19h45 avant le journal télé-vicié de 20h30. Et le Général Conté de rentrer â Dixinn-Landréah. L’atmosphère est kafkaïenne, le domicile, invivable. La sœur de Hadja Kadiatou Seth est inconsolable. Elle roule plusieurs fois par terre devant le Général Conté. Son mari, Alpha Ibrahima Keira, vient de perdre son poste de ministre. « Tu as perdu le pouvoir ! » lance sèchement la Deuxième Première Dame à son époux, avant de monter s’enfermer dans sa chambre. «Tu as enlevé tonton Kéïra, tu n’es plus notre père» ajoutent les enfants, pour agrémenter la symphonie. S’ensuivent alors deux réunions simultanées, l’une autour de Fory Coco à Sékhoutouréya, pour rapporter le décret; l’autre quelque part à Lambanyi pour résister. Nuit blanche des deux côtés. Le lendemain matin, Cellou est renvoyé de la Primature. Pour faute lourde. Le terme vient d’un célèbre homme d’affaires de l’époque. Il n’y a eu ni imitation de signature ni vol de cachet.
Diallo Souleymane