Contre La sansure

Abdoul Sacko est libre, mais ses avocats exigent un « acte de non poursuite »

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Me Salifou Béavogui, un des avocats du coordinateur du Forum des Forces sociales de Guinée (F.F.S.G.) informe : « hier nous avons reçu des appels qui vont dans le sens de l’abandon des poursuites. Mais, comme nous nous avions un engagement ici, en tant que respectueux de la loi, nous ne pouvions pas rester sans venir le présenter à l’officier de police judiciaire…« 

Ensuite, il précise : « au cours de nos entretiens, il s’est avéré que cette affaire est déjà abandonnée et entérinée. Mais, nous ne sommes pas très rassurés… Notre client a été longuement interrogé ici, il y a un PV (procès-verbal) qui est là. Le destinataire de ce PV, c’est Monsieur le procureur de la République ».

Et il explique : « pour ne pas que nous restons dans cette situation et qu’on puisse être interpellé tous les jours, notre souhait aurait été que l’affaire soit déférée devant le procureur. À partir de là-bas, si elle doit être classée, qu’elle le soit. D’autre part, qu’on nous délivre un acte de non poursuite« .

Pour un commentateur, « il faut voir dans cet abandon de poursuite la désapprobation du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Charles Wright qui, dans un communiqué, a indiqué qu’il est instruit au Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry de produire sans délai un rapport circonstancié sur les motifs de ces interpellations et invite les Chefs de Parquet à l’observation des règles de procédure en matière d’investigation judiciaire à l’égard de tous les acteurs de la chaîne pénale pour éviter toute forme d’arrestation arbitraire et surtout pour la cohérence de la politique pénale respectueuse des droits humains sur toute l’étendue du territoire« .

Mauvaise foi du CNRD et du gouvernement

Selon un autre observateur, « c’est davantage cette sortie de Charles Wright qui a favorisé cette libération et non le boycott des forces vives. Les nouvelles autorités ne cherchent que les affrontements surtout qu’elles sont frappées de sanction. Doumbouya, ses camarades du CNRD, du CNT et les partis politiques qui collaborent avec eux s’en foutent pas mal des manifestations vu qu’ils ont posté des militaires partout pour réprimer. Les forces vives ne comprennent pas non plus que l’itinéraire qu’elles tracent n’est pas réaliste et qu’il faudrait identifier des lieux où manifester, comme les ronds points plutôt que marcher de Tannerie à l’Esplanade« .

De l’avis d’un analyste politique, « il faut parler de cette mauvaise foi du CNRD et du gouvernement. Ce CNRD, ne cherchons pas à savoir qui ils sont individuellement. Ce sont tous les chefs militaires et paramilitaires, gouverneurs préfets et sous-préfets. Aujourd’hui, il faudrait que les forces vives comprennent que la meilleure manière de combattre ce pouvoir, c’est en participant aux rencontres et, ne pas y aller pour seulement écouter. Il faut qu’elles y aillent avec des propositions concrètes pour un partage du pouvoir car, elles détiennent la légitimité populaire, alors que le régime en place est issu d’un coup d’État. Il faudrait qu’elles s’y présentent avec des exigences comme celles de lever et d’interdire les fantaisistes contrôles judiciaires à l’endroit des acteurs de la société civile et milieux politiques, etc. Et vous de la presse, analysez plutôt que rapporter tout ce que l’on vous dit. Si le gouvernement était de bonne foi, au lieu de réprimer les manifestants, il aurait respecter la Charte de la transition et ne pas tirer sur les populations« .

Mamadou Alpha BAH

Collaboration B .O. MAHMOUD

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