Affaire de dissolution des partis politiques : Une victoire d’étape pour la démocratie, engrangée ?
C’est par le communiqué numéro 6 que le coordinateur du pool des avocats, Me Mountaga Tall, a informé l’opinion nationale et internationale de l’évolution du dossier sur la dissolution des partis politiques.
Après cette étape cruciale, les partis politiques ont-ils bon espoir d’obtenir satisfaction de cette institution judiciaire qu’est la Cour Constitutionnelle dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours ?
Tous les regards sont tournés vers les neuf dits sages de la Cour Constitutionnelle pour soit donner vie à la démocratie et à la République, ou bien assener le dernier coup de massue fatal pour l’achever définitivement. Si tant est qu’ils mesurent les conséquences de leurs décisions sur la bonne marche de la République, Ils doivent, en tant que gardiens de la loi fondamentale, réfléchir mille fois avant de décider surtout que leurs décisions ne sont pas susceptibles d’aucun recours. Les neuf sages ont désormais entre leurs mains l’avenir de la démocratie et de la République. Ils doivent agir en âme et conscience et conformément à la loi afin d’écrire une page glorieuse de l’histoire de la justice malienne. Pour rappel avant d’en arriver à cette ultime procédure auprès de la haute juridiction, les avocats des partis politiques ont suivi toutes les procédures en amont.
Pour Me Tall cette démarche auprès de la Haute juridiction n’était possible qu’avec l’appui d’un nombre significatif de membres du Conseil National de Transition, CNT qui fait office de parlement, ce qui, dans la situation actuelle est irréalisable, selon Me Tall et pour trouver une solution alternative ils ont soulevé l’exception d’inconstitutionnalité devant un Tribunal, qui, conformément à la loi et à la Constitution transmettrait le dossier à la Cour Constitutionnelle par le biais de la Cour Suprême, conclut le communiqué du pool des avocats. La Cour Constitutionnelle est l’ultime recours et est également l’espoir des leaders et de tous les militants des partis politiques, tous les démocrates sincères et convaincus. Pour rappel cette institution qu’est la Cour Constitutionnelle, est l’une des prouesses de la démocratie, en l’état actuel en tout cas. Donc les sages ne vont pas se dédire et être à la base de l’effondrement du chapiteau construit en marbre et avec le sang des martyrs, qu’est la Démocratie.
Quid de l’avenir de la démocratie au Mali ?
L’avenir de la démocratie se joue auprès de la Cour Constitutionnelle qui a désormais la lourde responsabilité de l’assommer pour toujours ou bien lui donner la thérapie pour se remettre sur les deux pieds après avoir subi une maltraitance abominable. En effet, elle a été vilipendée, piétinée et vouée aux gémonies pendant les cinq ans de transition. Faisant non seulement porter le chapeau de la décadence du pays à la démocratie et faisant également passer les hommes politiques pour des pestes et responsables de tous les maux auxquels le pays est confronté.
En effet, nul ne pourra innocenter les hommes politiques, surtout ceux qui ont eu la lourde responsabilité de gouverner aux destinées du pays, dans la calamiteuse situation dans laquelle se trouve le Mali, mais il demeure tout aussi incontestable qu’il n y a pas d’alternative à la démocratie. Donc il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain, il faut plutôt lui apprendre les bonnes habitudes et pratiques afin qu’il soit un bon adulte demain. La démocratie a certes ses failles, elle a même ses limites comme d’ailleurs toute œuvre humaine, mais il ne serait pas cohérent de penser qu’elle est à la base de tous les maux auxquels le Mali est confronté.
En somme, la justice est le dernier rempart quand tout est sur le point de s’effondrer. Le Mali a plus que jamais besoin d’une justice forte, juste et responsable pour mettre fin à la violation de la loi, à des passe-droits et de super hommes qui pensent que tout leur est permis.
