Après s’être opposées au report de la présidentielle : Des formations politiques demandent au chef de l’Etat une concertation nationale (*)
Plusieurs formations politiques ne sont d’accord avec le report de la date de l’élection présidentielle fixée librement par les autorités de la transition. La plus part des partis politiques ou du moins les grands exigent du chef de l’Etat, une concertation nationale pour éviter d’autres problèmes au Mali.
Yéléma dit être surpris, du fait que parmi les raisons évoquées, « aucune ne mentionne la situation sécuritaire difficile du pays qui, à nos yeux, pourrait être une raison consensuelle nationale pour un possible report des élections devant mettre fin à la transition et au retour définitif à un ordre constitutionnel normal ».
Cependant souligne le parti « force est de constater que les autorités de la transition ont surtout mis l’accent sur le manque d’anticipation, l’incompétence de ses hommes et leur refus d’honorer leurs engagements contractuels avec des partenaires sensés produire les documents électoraux. Toute chose qui est de nature à jeter de lourds soupçons sur le caractère prémédité de cette prolongation ».
Et « d’informer que cette nouvelle prolongation, outre qu’elle viole la Charte de la transition, n’a fait l’objet d’aucune discussion interne entre les forces vives et ne saurait être une décision consensuelle ».
Aussi, le parti dirigé par Dr Youssouf Diawara rappelle que « la transition a pour mission de créer les meilleures conditions d’un retour à l’ordre constitutionnel, dans le respect de la Charte de la transition et de nos engagements pris sans contrainte, devant le peuple malien et avec les partenaires du Mali ».
Le Parti rappelle avoir noté avec regret : – de nombreux dysfonctionnements dans la conduite du processus de retour à l’ordre constitutionnel. Ce qui n’honore pas l’esprit de la refondation tant prônée par les autorités de la transition et tant rêvée par les Maliens.
– de nombreuses alertes sur le caractère intenable du calendrier établi en son temps par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (…).
– de nombreux appels relatifs aux risques que prenaient les autorités de la Transition en décidant de choisir les membres de l’Autorité dite Indépendante de Gestion des Élections par tirage au sort. Une pratique qui n’était à nos yeux, ni légale, ni représentative avec la possibilité d’avoir un organe avec un déficit important de compétence et incapable de conduire notre processus électoral à hauteur de souhait.
Eviter des concertations de façades
– des concertations de façade effectuées dans le Cadre de concertations nationales motivées uniquement par la détermination des autorités de la transition de légitimer sur le dos des maliens leur décision de prolongation pour une seconde fois du délai de la transition.
Aux dires de M. Diawara, «son parti prend date devant l’histoire et met les autorités en garde sur les risques qu’ils font peser sur notre pays dans leur approche solitaire, non consensuelle, non inclusive pour des objectifs inavoués».
Enfin, le Parti pense que pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop ; il invite une fois encore les autorités de la transition à travailler à unir davantage les Maliens, dans la vérité et dans la transparence sans lesquelles elles hypothéqueraient une grande partie du travail qu’elles estiment abattre pour un Mali libre, respecté et de progrès.
Quant au Parena, il estime que l’organisation d’élections est une question de volonté politique. Et qu’avec « la volonté politique certaines des raisons techniques évoquées pour justifier ce report pouvaient être évitées ». Ensuite le parti du bélier blanc regrette qu’une si importante décision ait été prise sans aucune concertation préalable avec les acteurs politiques et la société civile ».
Même son de cloche du coté du RPM. Le parti du tisserand comme bien de formations politiques demandent une concertation avec la classe politique, la société civile, bref avec tous les maliens pour arriver à une décision consensuelle. Toute chose qui pourrait éviter au Mali une sanction de la CEDEAO.
Quant aux Abeilles, ils disent ne pas être opposés à un « léger report ». Nous pensons que si l’Adéma est d’accord avec le gouvernement, ils ne veulent pas d’une autre transition à durer inconnue. Un retour à l’ordre constitutionnel pourrait être le déclic d’un retour des partenaires et des investisseurs dans notre pays. A défaut, continuer dans cette gestion solitaire des affaires conduira inéluctablement le Mali dans une impasse totale avec des conséquences désastreuses.