Avant-projet de la nouvelle Constitution : certaines dispositions désapprouvées par l’UFR, dirigée par Sidya Touré
Le Conseil national de la transition a rendu public, lundi 29 juillet 2024, l’avant-projet de nouvelle Constitution.
L’une des réformes majeures de ce document est la mise en place d’un Sénat, donc un Parlement bicaméral.
À l’UFR, le Conseil politique va se réunir dans les prochains jours pour analyser le document que le parti peine à avoir pour le moment. Mais d’ores et déjà, Fodé Baldé, responsable de la communication de ce parti, dans un entretien qu’il a accordé cet après-midi à notre rédaction estime que la Guinée pouvait se passer de la mise en place d’un Sénat.
« Le Conseil politique de l’UFR va se réunir pour apprécier le document après, bien sûr, l’avoir reçu et lu. Pour le moment, la disponibilité dudit document est indiquée sans être aussi facile. Mais pour l’heure, d’après ce que j’ai entendu et après lecture de ce que j’ai pu entendre hier, mes observations s’articulent autour des innovations parce qu’on nous a fait comprendre qu’il y aura des réformes institutionnelles. Mais en réalité, on s’est rendu compte qu’il ne s’est agit que des réformes sémantiques, on a fait que changer les noms des institutions. La seule innovation qu’on a pu apporter peut-être c’est le Sénat. Mais à ce niveau aussi, on se pose la question de savoir c’est quel type de Sénat ? De sa composition aux prérogatives, nous sommes à mesure de dire que ce Sénat n’est pas utile. Nous sommes un pays dont la Loi de finances est toujours déficitaire. Si en dépit de tout ça, il faut ajouter une autre institution qui va être animée par des personnes qui seront payées alors que l’institution elle-même doit fonctionner, je pense qu’on ajoute à nos problèmes, d’autres problèmes. Surtout que l’impact attendu par la mise en place de cette institution est nul en vérité », a-t-il dit.
L’autre réforme majeure de cet avant-projet de Constitution est la limitation d’âge pour briguer la présidence de la République. Une réforme qui ne fait pas des heureux au sein de la classe politique guinéenne. À l’Union des forces républicaines (UFR) dont le président a 79 ans aujourd’hui et probablement plus de 80 avant les prochaines élections, on parle d’un véritable recul démocratique et une violation des droits de l’homme.
« En citant le président Sidya Touré pour illustrer la limite d’âge, c’est comme si la Loi est faite contre lui. Si c’est le cas, la Loi perd son caractère impersonnel. On ne saurait bâtir une démocratie sur la base des dispositions juridiques taillées sur les questions de la haine orientées à autrui. Si cette Loi ou cette partie est faite contre le président Sidya Touré, alors elle perd son caractère impersonnel. Et, en ce moment, nous allons user de tous les pouvoirs légaux pour se faire entendre. D’ores et déjà, je le dis, on ne peut pas exclure une partie de la population guinéenne, on ne peut pas leur retirer et nier leurs droits civique et politique à cause du fait qu’ils on 80 ans ou plus. On peut aussi dire alors qu’ils ne doivent plus obéir à l’Etat, ils ne doivent plus payer l’impôt, les taxes.