Contre La sansure

« Bah Oury s’est engagé à servir la junte et non pour favoriser le retour à l’ordre constitutionnel. »

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Sans surprise, Amadou Oury BAH, communément appelé Bah Oury, a été  nommé Premier ministre par le Général Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne. Par l’ancienneté, il est l’un des principaux doyens des acteurs politiques et des mouvements des Droits de la personne en Guinée. 

Membre du groupe de fondateurs de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), formation politique marginale que Bah Mamadou Bhoye (fondateur de l’UNR qui a fusionné avec d’autres pour constituer l’UPR) a mis sur la carte sociopolitique guinéenne avant de la confier à Cellou Dalein Diallo. Choix d’un visionnaire, car ce dernier, que des proches du général Lansana Conté étaient parvenus à écarter des cercles du pouvoir, parviendra, en moins d’une année, à faire du parti la première force politique du pays.

Preuve en avait été donnée lors de l’élection présidentielle de juin 2010, que Cellou Dalein Diallo avait gagnée dès le 1er tour, mais le général Sékouba Konaté, avec la complicité de Blaise Compaoré, médiateur de la Cedeao, l’ancien président du Sénégal Abdou Diouf, alors secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangère français, a préféré remettre les rênes du pouvoir au chef du RPG, Alpha Condé.

« Nul ne peut dire que le nouveau premier ministre guinéen, Bah Oury, n’a pas œuvré, avant son exclusion de l’UFDG, en faveur du respect des Droits de la personne et du développement démocratique en Guinée », estime un observateur, qui souligne : « Bah Oury s’est engagé à servir la junte et non pour favoriser le retour à l’ordre constitutionnel. Lisez ou écouter ce qu’il a dit. Il fera tout pour bloquer Cellou Dalein Diallo. Ce qui est un des objectifs du CNRD. »

Dans sa prestation de serment, Bah Oury a déclaré solennellement : « « Je soussigné Bah Amadou Oury, que dans mes fonctions de Premier ministre, chef du gouvernement, promet et jure devant Dieu et sur mon honneur à accomplir avec loyauté, fidélité et dévouement mes fonctions et charges d’Etat. Je me conformerai scrupuleusement aux dispositions de la Charte de la Transition, aux principes de l’honneur, de la probité et de la dignité sans préjudice sur l’équilibre social, politique et culturel de la nation guinéenne. J’agirai avec responsabilité et toujours demeurerai dans l’esprit et conforme aux orientations du président de la Transition en tout lieu et en toute circonstance.

Je mettrai tout en œuvre pour préserver l’intérêt supérieur du CNRD, de son président et du peuple de Guinée. Je ferai montre de dévouement inconditionnel au président du CNRD dans l’exercice de mes fonctions et prérogatives. J’œuvrerai toujours dans mes prises de décision à traiter équitablement toutes les filles et fils de la Guinée sans distinction d’ethnie, de région et de religion. Je conduirai mes actes conformément à la vision du CNRD et de son président, et sans aucune influence étrangère, ethnique ou régionaliste. Devant les situations délicates où l’intérêt national pourrait vaciller, je m’engage à toujours prendre en compte avec foi les directives du président du CNRD. Je garderai jalousement le secret des accords ou désaccords qui interviendront avant, pendant et après la mission. Convaincu de ma bonne foi et de ma volonté à servir la nation, l’Etat et le président du CNRD, président de la Transition, je souscris librement à ces engagements et appose ma signature pour que plaise à Dieu de m’aider à me conduire dignement tout au long de ma mission envers lui, envers le président du CNRD.»

Pour un analyste politique, « Bah Oury ne pèse rien politiquement. Tout comme ses camarades qui soutiennent le CNRD. Lansana Kouyaté, Faya Millimono, Dr. Saliou Bella, etc. Peut-être qu’il va les appeler dans le gouvernement qu’il aura la charge de conduire. Ils vont fusionner pour offrir à Doumbouya et au CNRD un mouvement politique. Mais on est plus en 2021 ou 2022. On est en 2024. Le CNRD et Colonel Doumbouya ont un mauvais bilan. C’est voué à l’échec. C’est aux forces vives de savoir s’organiser pour survivre et gagner les prochaines élections. »

Ibrahima Sory BALDÉ

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