Contre La sansure

« Ce dialogue inter-guinéen, il faut le réorienter en tenant compte des conclusions du sommet d’Abuja ».

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Alors que les membres du Trio (ANAD, RPG AEC et FNDC-Politique) et leurs alliés jubilent, le pouvoir et les différents partis politiques proches du CNRD sont fâchés. Les premiers souhaitaient que la CEDEAO « mette la pression nécessaire pour la tenue d’un dialogue inclusif » et les autres espéraient que l’organisation soutienne le Cadre de dialogue duquel « les absents se sont exclus d’eux-mêmes« . Mais pour un observateur, « ce dialogue inter-guinéen, il faut le réorienter en tenant compte des conclusions du sommet d’Abuja« .

Au lendemain du 62 -ème sommet des Chefs d’État de la Cedeao, les débats à Conakry semblent se tourner davantage sur la délocalisation du dialogue inter-guinéen, dans une autre capitale de pays membre, comme ultime solution pour la participation des leaders politiques Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo, favoris de toute élection présidentielle qui sera organisée prochainement mais , selon de nombreux commentateurs, « cibles d’une chasse aux sorcières encouragée par des rivaux politiques sans aucun poids, qui pourraient avoir dans le cas de Lansana Kouyaté par exemple, plus de comptes à rendre qu’un Cellou Dalein Diallo. Et puis, il faut douter sur la volonté des autorités du CNRD de Colonel Doumbouya de favoriser des élections inclusives et transparentes. Ils sont prêts à rendre le pouvoir, mais pas un Cellou qu’il a refusé de rencontrer. Vous dirigez un pays et vous refusez de tendre la main au leader politique le plus important… ».

Pour un commentateur politique, « le lieu du Cadre de dialogue est moins important que les sujets à traiter et la composition des acteurs du dialogue. Dans un dialogue, il ne devrait pas y avoir de gagnant et de perdant. Il faut que ce soient le pays et ses populations qui en tirent les bénéfices. Regardez tous ces anciens députés choisis par le RPG AEC lors des sanglantes législatives du 22 mars… des scores ridicules. Rappelez-vous que même les résultats de la CÉNI étaient incohérents. C’est eux qui chantent partout que le dialogue doit se tenir ici et non ailleurs. Mais eux, quelle légitimité ils ont ? La Cedeao, membre du G5 Guinée, doit convaincre le groupe de rechercher les voies et moyens  pour amener le gouvernement à comprendre qu’il y a effectivement deux camps qui devraient être en face pour le dialogue. Lui et les forces politiques et sociales qui lui apportent leurs soutiens d’un côté, et celui du Trio et les siennes de l’autre« .

Il explique « les affaires judiciaires ou autres du genre ne devraient pas être dans ce dialogue, mais du comment mettre les institutions républicaines fortes, inviolables et réellement indépendantes de l’Exécutif. Les gens de l’UFDG-ANAD ne rendent pas service à Cellou Dalein Diallo lorsqu’ils parlent de son exil et de la nécessité de sa présence autour de la table. Ils devraient plus parler de cette Justice qui n’ose pas rendre justice sans l’avis de l’Exécutif. Sidya Touré Touré dit qu’il ne vient pas en Guinée parce qu’il n’a pas où habiter vu que le pouvoir l’a expulsé. Pourquoi les partisans de Dalein eux ne prendraient pas la démolition illégale de sa maison pour dénoncer sa stigmatisation par le pouvoir du CNRD et son système judicaire ».

De l’avis d’un sympathisant de l’ANAD, « s’il est vrai que ce Cadre de dialogue inter-guinéen doit être réorienter en tenant compte des conclusions du sommet d’Abuja, il faut se demander si notre camp, celui des démocrates guinéens, va proposer à la classe politique guinéenne un chronogramme de 24 mois, ayant commencé le 20 juillet 2022. À Abuja, il s’est dit que toutes les transitions militaires doivent avoir été remplacées par des régimes démocratiquement élus au plus tard le 24 juillet 2024. C’est dire que pour la communauté internationale, le top départ du chronogramme de 24 mois a débuté depuis le 20 juillet 2022. La guinée n’a pas les moyens de s’imposer. Malgré ses façades maritimes et sa banque centrale, l’Iran, pays aux ressources énergétiques très importantes, donc nettement plus riche que la Guinée, souffre de l’embargo occidental, notamment celui des Etats-Unis. Croyez-vous que nous pourrons faire face ? On n’est obligés de se soumettre sinon, tous ceux qui disent au CNRD de résister seront les premiers à subir ces sanctions, dès que la Cedeao va décider de sanctionner. Surtout que plus des 2/3 des guinéens veulent la fin de cette transition« .

Mamadou Alpha BAH (collaboration B. O. MAHMOUD)

 

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