C’était au juge en charge du dossier de permettre à Foniké Manguè de se recueillir sur la dépouille de sa mère…
De plus en plus de voix s’élèvent pour demander à la « justice » de permettre à Foniké Menguè de prendre part aux obsèques de sa défunte mère. C’est un souhait légitime. Mais en parlant de » justice « , de quoi ou de qui parle-t-on?
Si on s’adresse au Président de la Transition ou au ministre de la Justice, on peut accréditer la thèse selon laquelle le dossier de Foniké Menguè est plus politique que judiciaire. Sinon, le ministre de la Justice et même le Président de la Transition n’ont absolument rien avoir avec la gestion d’un dossier judiciaire. Même si le Garde des Sceaux peut donner des instructions aux procureurs généraux, il s’agit d’instructions générales de politique pénale. Il ne peut donner des instructions particulières relativement à un dossier. Du moins, selon le législateur; en théorie.
Il appartient au juge en charge du dossier et à lui seul de prendre la mesure qui s’impose, une fois qu’il a été saisi, pour permettre à Foniké Menguè de se recueillir devant la dépouille de sa mère et éventuellement de se rendre à Boké pour assister à son inhumation. En lui refusant cela, le juge ne pourra pas soutenir un jour que son refus était motivé par des pressions. Le juge n’obéit qu’à la loi et sa conscience.
Maître Mohamed Traoré
Avocat