Mère de deux enfants, Kadiatou Bôdjé Diallo vit avec le VIH/SIDA. Elle a accepté sa séropositivité en dépit de la stigmatisation dont elle fait l’objet dans la communauté.
C’est en tant que vice-présidente du Réseau guinéen des associations des personnes infectées par le VIH (RGAP) qu’elle a pris la parole à l’occasion d’un café de presse organisé par Médecins sans frontières (MSF-Guinée), mardi 30 novembre 2022, en prélude à la journée internationale de lutte contre le SIDA.
Au-delà de la difficulté d’accès aux soins, la stigmatisation reste la principale difficulté à laquelle sont confrontées les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). « Aujourd’hui, il y a des personnes qui n’osent pas aller au marché à cause de la stigmatisation. C’est ce qui les tue. Je dois avouer qu’actuellement, c’est la stigmatisation des malades qui tue et l’ignorance sur la maladie. Parce qu’il y a des personnes qui pensent que quand on est infecté par le VIH, c’est la mort directe ou c’est une condamnation divine. C’est ce qui tue les gens, pas le VIH. A un moment donné, j’ai failli perdre ma location à cause de mon statut», a-t-elle dénoncé.
Poursuivant, elle a déploré l’inégalité dans l’accès aux soins pour les malades. « Il y a des gaps malgré les efforts qui sont fournis. Il y a une inégalité sur l’accès aux soins. Les personnes vivant avec le VIH n’ont pas tous accès aux soins de qualité. Si je prends l’exemple sur le cas des enfants, c’est tout un casse-tête. Sinon, une femme, elle préfère mourir mille fois que de voir son enfant mourir. Quand on voit son enfant malade alors qu’on ne trouve pas de médicaments, ça fait vraiment mal. C’est pourquoi, je profite de l’occasion pour lancer un plaidoyer au niveau des autorités gouvernementales, des partenaires techniques et financiers qui œuvrent dans la lutte contre le VIH, de se donner la main afin de trouver de solution pour que tout le monde ait accès aux soins de qualité », a plaidé Mme Kadiatou Bôdjé Diallo.
Selon les statistiques de 2021, il y a 120 000 personnes personnes vivant avec le VIH en Guinée soit un taux de prévalence de 1.5% chez les 15 à 49 ans. Les chiffres indiquent que les enfants nouvellement infectés par le VIH sont au nombre de 6 300. Les décès d’adultes et d’enfants dus au VIH/SIDA se chiffrent à 3 900. Les orphelins du Sida, âgés de 0 à 17 ans sont au nombre de 86 000. Quant au diagnostic précoce du nourrisson, il se situe à un taux de 36% et le taux de transmission vertical final, y compris pendant l’allaitement est situé à 19,79% ;
En Guinée, le pays a principalement un seul bailleur qui est le fonds mondial. Pour l’exercice 2021-2023, dans le cadre stratégique national, les dépenses s’élevaient à 214 millions 566 mille 278 USD. Sur ces besoins, 92 millions USD n’ont pas été couverts. Le Fonds mondial est le principal bailleur avec 61%, MSF 7%, l’Etat 7% et PAM 7% soit un gap de 43%.
Abdoul Malick Diallo pour Afriquotidien.com
In. https://afriquotidien.com/kadiatou-bodje-diallo-jai-failli-etre-delogee-parce-que-jai-le-vih-sida/