Contre La sansure

« Cette dame, je ne crois même pas si elle était au stade.  » (Me Beavogui)

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Au procès des douloureux événements du ’28 septembre 2009‘ le témoignage d’une des victimes, Fatoumata Barry, semble avoir dérouté la défense des accusés, Moussa Dadis Camara et Cie.

Alors que les images des victimes ont fait le tour du monde, notamment celles de Dame Fatoumata Barry, Me Salifou Béavogui, « semble n’avoir pas cherché à connaître le dossier de Mme Barry dont le cas est bien connu. Elle a fait des témoignages dans la presse, dont celui chez guineenews (le 17 septembre 2013), rediffusé par guineematin.com (*) C’est décevant, surtout de sa part, lui qui est perçu comme un des meilleurs avocats chez nous. Je me demande même s’il a été obligé de défendre le gang de Dadis, que tout désigne comme des assassins impitoyables, qui devraient être condamnés à perpétuité« , selon un commentateur.

Pour Me Béavogui, Dame Fatoumata Barry « n’est pas une victime, mais plutôt une missionnaire. Cependant, ce sont les débats qui vont nous édifier. C’est pour dire qu’on verra toute sorte de couleur dans ce procès, mais nous nous sommes intrépides et nous observerons. Cette dame, je ne crois même pas si elle était au stade ».

Et il poursuit : « pour la petite histoire, les faits se sont produits  depuis 2009. Pourquoi c’est maintenant et pour la première fois qu’elle vient se présenter comme partie civile? Quand il y a eu les événements, une liste a été rendue publique par les centres hospitaliers de Conakry et même de l’extérieur et son nom ne figure pas. Troisièmement, le huis clos qui a été ordonné, elle a décidé de témoigner à visage découvert. Aussi, dans sa narration, elle prend carrément position pour défendre un camp mais ça ne marchera pas (…)».

Fatouma Barry, le 28 septembre 2009, entre les mains de policiers et gendarmes.

Son collègue de la défense, Maître Sidiki Bérété, estime que Dame Fatoumata Barry est une “partie civile préparée et fabriquée”, et se demande “comment on peut être victime de telles atrocités et attendre trois mois après l’ouverture du procès pour venir« . Pour lui, Mme Barry  « a même envoyé un acte médical disant qu’elle serait folle (…) Va-t-on prendre au sérieux une personne folle qui accuse des citoyens de faits graves qui peuvent aller jusqu’à perpétuité ?”.

Poursuivant, il demande au tribunal de « nous donner la chance de démontrer ses mensonges. Qu’il nous laisse défendre notre client. On ne peut pas fabriquer une victime. Pendant 13 ans, vous êtes victime, vous attendez 4 mois après l’ouverture du procès, vous dites que vous avez été violée pendant que le public sortait au portail (…) Elle a quel niveau pour être au même rang que Cellou Dalein Diallo, Sidya et autres à la tribune du stade. Ce n’est pas vrai, c’est une victime préparée« .

Pour un observateur, « Mes Béavogui et Bérété ont été vraiment sonnés par le témoignage de Mme Barry. Son témoignage est cohérent. Chez guineematin.com, dans un vidéo, en date du 29 septembre 2015,  est là. Les images de TV5 sont là. Ces avocats auraient dû se taire plutôt que d’avancer ces arguments. Comme le dit un magazine français, 1 image vaut mille mots. Des images de Fatouma Barry, il y en a ».

Mody Abdoulaye DIALLO

collaboration B. O. MAHMOUD

(*) https://guineematin.com/2015/09/29/victime-du-massacre-du-28-septembre-2009-fatou-barry-sen-prend-aux-politiciens-jen-ai-marre/

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