Hier, à son retour de Kinshasa (RDC) où il a pris part à la 55e session du Conseil des ministres de l’OHADA, Charles Wright a indiqué que « tous les magistrats qui n’ont pas pu faire des vacations en bonne et due forme, et selon le calendrier qui a été établi, j’ai déjà confié le travail à l’inspection des services judiciaires. Demain on fera le compte-rendu de ça, je prendrai la mesure qui s’impose ».
Dans son conflit avec l’AMG (Association des Magistrats de Guinée), « le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, continue ses menaces plutôt que voir à trouver les moyens de régler la situation qu’il a lui-même créée avec ses décisions dictatoriales. Charles Wright persiste dans sa témérité, mais il risque gros car il se dit que les avocats pourraient également lancer un mouvement pour protester contre ses décisions. Ainsi, nul ne dira que ce sont les magistrats qui ont mis en panne l’appareil judiciaire. Rappelez-vous que les avocats au procès en criminel des événements du Stade du 28 septembre, qui ont eu lieu le 28 septembre 2009, avaient été obligés d’aller en grève pour obtenir gain de cause contre Charles Wright…« , juge un commentateur.
Mais pour le ministre Wright, « partir jusqu’à appeler chaque matin les magistrats pour leur demander : Est-ce que vous êtes en fonction ? Vous ne devrez pas aller. Cette forme de harcèlement va cesser, c’est clair. La responsabilité professionnelle du magistrat est personnelle. Lorsqu’on veut aller en grève, on informe une autorité pour dire que je veux aller en grève, quand on veut aller en grève on peut quand-même donner un préavis de grève, quand on veut aller en grève on a quand-même un certain nombre de revendication qu’on pose en amont. Mais si on laisse tout ça sachant bien qu’on est magistrats pour dire fermer les cours et tribunaux, on prendra des dispositions sur le plan institutionnel, c’est clair… ».
Pour un commentateur, « Charles Wright doit changer ses méthodes. Il doit retrouver ses réflexes de procureur de Dixinn, quand il prenait des décisions conformes aux lois en vigueur. Il ne doit pas faire ce qui est bon pour le gouvernement de transition dont il est un des ministres protégés du Colonel Doumbouya. Tout ce qui se fait contre les acteurs politiques et de la société civile c’est sa main noire qui est derrière. L’affaire du FNDC, c’est lui, l’affaire Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, c’est lui. Lorsqu’il sera changé, les gens vont danser, faire la fête… même cas pour Ousmane Gaoual Diallo. Dans ce conflit entre lui et les magistrats, le peuple soutient ces derniers« .
Khady THIAM collaboration Brehim Ould MAHMOUD