Contre La sansure

Comme capitale de la Guinée, Conakry devrait le rester. Pour toujours ?

0

Ce n’est pas pour des raisons géographiques, socioculturelles que l’on doit décider du transfèrement de la capitale politique d’un pays vers une autre région. Surtout, cela ne s’improvise pas et ne devrait pas être décidé par des autorités de transition, non élues, dont la mission principale est de réunir toutes les conditions favorables au retour de l’ordre constitutionnel. Comme capitale de la Guinée, Conakry devrait le rester. Pour toujours ?  

De plus anciens pays, riches et puissants comme la Chine, les Etats-Unis, la France, le Japon, la Russie, malgré leurs innombrables moyens, gardent depuis plus d’un siècle leurs capitales. Washington, Paris, Moscou, Beijing sont les sièges de leurs administrations, même si depuis quelques années, cas particulier de la Chine, d’autres mégapoles modernes sont sorties de terre.

En Côte d’Ivoire voisine, mars 1983, la ville natale du président Félix Houphouët-Boigny, Yamoussoukro, a été érigée en capitale politique et administrative du pays. Elle était déjà dotée d’infrastructures futuristes à cet effet. A la fin des années 70, les autorités nigérianes ont consulté puis décidé de construire la Ville d’Abuja, qui accueille depuis 1991 la capitale fédérale en remplacement de celle de Lagos.

Le Sénégal, avec Diamniadio, et l’Egypte, avec « Al Sissy-City », ont fait l’option de ne pas déménager leurs capitales, mais de construire de nouvelles villes quelques dizaines de kilomètres plus loin. En France, aux USA, leurs capitales se modernisent en hauteur tout comme d’autres agglomérations. C’est plutôt cette option que devrait faire les autorités guinéennes.

Pour un commentateur, « Conakry a tous les atouts pour abriter une capitale moderne d’un pays démocratique. Sincèrement parlant, Dansa Kourouma et les autres promoteurs de Dabola capitale, veulent simplement rapprocher le centre de décisions politiques à leurs villages. Dabola devrait être un bon carrefour du pays avec le développent du chemin de fer Conakry jusqu’à la frontière malienne… pour y implanter un port sec. Les recettes portuaires peuvent, dans le cadre d’un BOT favoriser la réalisation d’un tel projet. Des bâtisseurs sauront le faire, mais les amateurs, comme ceux qui dirigent actuellement notre pays. »

Avis que partage un urbaniste qui estime qu’il « y a beaucoup de pistes pour revitaliser Conakry. Mais il faut un plan d’aménagement national, qui va ressortir un programme qui tient la route. Décider ou proposer une ville comme capitale ne se fait pas comme Dansa Kourouma l’a fait. C’est certain qu’avec d’autres dirigeants du pays ils en ont échangé… Entre nous, Yamoussoukro est capitale politique officiellement depuis 1983, mais dans la réalité, Abidjan continue de l’être dans les faits. Alors qu’ils organisent des élections et on va voir comment différents projets socioéconomiques vont être mis en route… Tout le monde est fatigué de cette gouvernance sans programme réel connu du peuple, qui entend toujours des scandales financiers de tout genre. En plus, depuis quand, sans internet, le pays est bloqué. Modernisons Conakry et faisons de chacune des capitales régionales des villes attractives. »

Ibrahima Sory BALDÉ

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

× Comment puis-je vous aider ?