Contre La sansure

Comment la hausse du prix du Hajj rend difficile le pèlerinage à la Mecque

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Le hajj ou pèlerinage à La Mecque en Arabie Saoudite est l’un des plus grands rassemblements religieux au monde. Il fait partie des cinq piliers de l’islam que tout fidèle se doit d’accomplir au moins une fois dans sa vie, s’il en a bien sûr les moyens financiers et l’aptitude physique et mentale.

Le pèlerinage dans cette ville sainte d’Arabie saoudite se déroule chaque année lors du dixième mois de l’année musulmane.

Au fil des années, les prix du Hajj ont connu une augmentation significative à travers le monde, et même si de nombreux fidèles sur le continent veulent s’acquitter de ce devoir religieux, cette hausse vertigineuse du coût d’année en année rend le pèlerinage de plus en plus inabordable et brise le rêve de milliers de personnes.

Les voyagistes et autres professionnels du secteur pointent du doigt la flambée des prix du transport aérien et les augmentations décidées par les autorités saoudiennes.

Pour cette édition 2024, les 12.860 pèlerins Sénégalais doivent débourser 4.300.000 FCFA chacun pour le package contre 2.600.000 FCFA avant la pandémie de Covid-19.

Les pèlerins Camerounais doivent payer environ 3.300.000 FCFA pour rallier les Lieux Saints de l’Islam.

De 2.300.000 FCFA en 2021 à 3.250.000 FCFA en 2024 au Niger

Au Niger, le prix du package pour le hajj connaît depuis 2022 une hausse substantielle, passant de 2.300.000 FCFA en 2021 à 3.250.000 FCFA en 2024.

Et cette flambée du coût du hajj rend de plus en plus difficile l’accomplissement de ce pilier par beaucoup de Nigérians qui d’ailleurs se plaignent de cette hausse des prix.

« Nous souhaitons que nos autorités revoient à la baisse le prix du hajj qui est trop élevé, surtout en ce moment où le Niger vit une situation économique difficile. Le Niger est un pays musulman donc tout le monde aspire à faire le hajj. Il y a beaucoup de fonctionnaires qui peinent à avoir de quoi effectuer le pèlerinage, » estime Zahradine Hassoumi, futur pèlerin trouve trouvé dans les locaux d’une agence à Niamey.

Si malgré cette hausse, Zahradine a pu verser l’intégralité de cette somme nécessaire pour le hajj, ce n’est pas le cas pour Mme Adamou Biba qui peine depuis deux ans à mobiliser plus de trois millions de francs CFA pour accomplir ce pilier de l’islam.

La quinquagénaire ayant effectué un premier versement reste pessimiste quant à la suite. « Trois millions, ce n’est pas un prix abordable et surtout pour un fonctionnaire de l’État qui n’a rien que son salaire. En une année, j’ai fait une tontine pour économiser de l’argent. J’ai eu jusqu’à 1.500.000, j’avais versé mon argent auprès d’une agence. A ma grande surprise, on a dit qu’on a augmenté le prix à trois millions. Et vraiment, ce n’est pas abordable pour une fonctionnaire à quelques pas de la retraite. Est ce que je peux encore économiser de l’argent ? Avec deux millions ça va, jusqu’à trois millions, c’est vraiment trop « , regrette Madame Biba.

Le syndicat des agences de pèlerinage décline toute responsabilité quant à la flambée du prix du Hajj et pointe du doigt les prestataires saoudiens et les agences de voyages.

« Les prestations saoudiennes qui étaient dans les 518 000 CFA et quelque, on s’est retrouvé l’année dernière avec 1 111 000 CFA, et cette année on a pu baisser les prix après une négociation avec les prestataires saoudiens« , estime Alhadji Moumouni Amadou, président du Syndicat national des agences de pèlerinage du Niger.

Des fidèles musulmans prient à l'extérieur de la Grande Mosquée dans la ville sainte de La Mecque en Arabie saoudite,
CRÉDIT PHOTO,GETTY IMAGES, Des fidèles musulmans prient à l’extérieur de la Grande Mosquée dans la ville sainte de La Mecque en Arabie saoudite.

Cette année, le Niger a enregistré 10384 pèlerins au lieu de 15891 pèlerins, correspondant au quota qui lui est octroyé par l’Arabie saoudite.

Pourquoi cette hausse constante du prix du hajj ?

L’augmentation des prix du Hajj peut être attribuée à une combinaison de facteurs, notamment la demande croissante, l’explosion des coûts de transport, les coûts d’infrastructure et de maintenance, les réglementations de sécurité renforcées ou encore la dévaluation des devises.

En Guinée, le tarif du hajj 2024 est fixé à 54 800 000 Francs Guinéens (GNF) soit l’équivalent d’un peu plus de 3.700.000 FCFA. Ce tarif est moins élevé que celui de l’année dernière qui s’élevait à 60 000 000 GNF soit environ 4.200.000 FCFA.

Cette année, le nombre de places pour le hajj est limité à 10 000 pèlerins en Guinée.

L’organisation du hajj est une manne financière pour les opérateurs privés et les agences de voyage, qui sont parfois accusés par les pèlerins de surenchérir sur les tarifs des prestation.

« Financièrement parlant, nous ne sommes pas ceux qui fixent les prix du pèlerinage, ça dépend de beaucoup de facteurs en Arabie Saoudite, que ce soit les logements, que ce soit la restauration, que ce soit les visas et d’autres coûts aussi. Et ceci dit, après tout, c’est le gouvernement qui fixe les prix à partir des rubriques qui viennent de l’Arabie Saoudite », affirme Mohamed Saloum Cissé, directeur général de Dunya Voyage à Conakry.

“Mon rêve”

Certains pèlerins passent toute leur vie à économiser pour le voyage ou attendent des années avant d’obtenir un permis, que les autorités saoudiennes distribuent aux pays sur la base d’un système de quotas. Les agences de voyage proposent des forfaits adaptés à tous les niveaux de revenus, et des associations caritatives viennent en aide aux pèlerins dans le besoin.

Farida, fonctionnaire égyptienne à la retraite, a économisé pendant cinq ans pour faire le Hajj.

« Toutes mes économies ne suffisent pas à payer le voyage. Lorsque j’ai vu la liste des prix, j’ai été choquée« , dit-elle.

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