Dansa Kourouma a rencontré les jeunes de l’Axe Hamdallaye-Kagbelen. Les a-t-il compris ?
Comme l’avait fait de nombreuses fois l’ex président Alpha Condé à l’endroit des jeunes de cette zone, victime de répressions des forces militaires et paramilitaires depuis le régime du général Lansana Conté, les nouvelles autorités guinéennes essayent d’avoir de leur côté cette frange importante de la population de Conakry. Et c’est Dansa Kourouma, le président président du Conseil national de Transition (CNT), majoritairement choisi par le CNRD, qui les as reçus.
Il leur a dit que la rencontre d’aujourd’hui est « pour vous écouter, regarder le match (Guinée-Malawi, ndlr), c’est parce que le pays est en paix. Rien n’est plus intéressant, rien n’est plus doux que la paix. Quand vous êtes en paix, vous pouvez réfléchir, dormir, jouer. Mais quand vous n’êtes pas en paix, chacun se demande comment il va se réveiller le matin. La seule chose que je demande aux jeunes de l’Axe c’est de comprendre que le CNT est la voix du peuple. Si vous dites que vous êtes des intellectuels calés, envoyez-nous des propositions sur la nouvelle Constitution. Parce que ‘le tigre ne proclame pas sa tigritude, mais il bondit sur sa proie’. Montrez-nous que vous êtes des intellos. Envoyez-nous des propositions sur comment les futures institutions de la Guinée doivent être, sur comment elles doivent fonctionner, quels sont les critères pour être membres d’une institution républicaine. Si vous êtes capables de contribuer et de proposer, nous serons en mesure de défendre et de prendre en compte vos aspirations ».
Une introduction que certains, après la rencontre, ont qualifiée de « hautaine et même méprisante. Il dit qu’il sont la voix du peuple. Mais c’est faux. Ils sont la voix de ceux qui les ont choisis, c’est à-dire Doumbouya et ses camarades du CNRD. Nous, nous sommes des patriotes, dans les forces vives. Nous voulons un pays qui se développe et eux ne semblent pas être sur cette vois. Le développement c’est d’abord la gestion démocratique. Il ne sont pas des élus. Nous ne sommes pas des manipulés d’un parti politique ou de mouvements sociaux« .
Dansa Kourouma a estimé que le problème de la Guinée, c’est sa « justice, c’est le premier problème de la Guinée. La justice, c’est le deuxième problème de la Guinée. La justice, c’est le troisième problème de la Guinée. Le principal problème de la Guinée, c’est la justice. Si nous réglons les problèmes de la justice, je vous garantis que tout le monde vivra en paix dans ce pays » et demandé à ses invités à faire un bilan des manifestations durant les années Alpha Condé. Pour lui, « il y a eu manifestations. Il y a eu des violences. Il y a eu tueries, n’est-ce pas ? Pendant combien d’années ? Pendant onze ans. La Guinée est-elle sortie de la pauvreté ? Vous êtes sortis de la pauvreté ? Vous êtes sortis de la misère ? Mais après une manifestation, qu’est-ce que vous ressentez ? La fatigue et l’angoisse, sauf si vous êtes sonnés. Mais après une longue manifestation avec des jets de pierres, vous vous pourchassez avec les forces de l’ordre, vous rentrez à la maison fatigués. A peine vous trouvez à manger, ni de l’eau à boire. La vie de la Guinée ne peut pas se construire comme ça« .
Promoteur du Comité de Défense de la Transition, comme s’il y a des mouvements qui luttent contre la transition, Dansa Kourouma a dit à ses invités que « ce n’est pas le nombre de clés qui donne la chance d’ouvrir une porte, mais c’est la possibilité d’avoir la bonne clé. Une seule bonne clé peut ouvrir la porte. Tu peux avoir plusieurs mauvaises clés, elles n’ouvriront pas la porte. Vous avez la clé de la Transition. Venez au CNT, parce que la jeunesse c’est le présent et l’avenir. Et les lois votées au CNT sont faites pour le présent et l’avenir. C’est pourquoi on dit que la loi n’est pas rétroactive. Alors c’est le bon moment pour construire l’avenir avec le CNT« .
Pour un observateur, « ces gens du pouvoir, dont Dansa Kourouma et les politiciens qui rôdent autour du CNRD n’ont pas besoin d’organiser de telles rencontres. Ces jeunes, ils font les inviter dans un dialogue permanent où ils sauront proposer leurs solutions, expliquer les difficultés qu’ils rencontrent et demander pourquoi la militarisation de leur zone. Les promesses ne vont pas marcher. Qu’elles soient du CNRD ou de tout autre pouvoir. Ce sont des actes que ces jeunes veulent. Des emplois, des services sociaux« .