Contre La sansure

Doumbouya chez Dame Andrée Touré

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Il y a 39 années, aujourd’hui, décédait à Cleveland (aux Etats-Unis) Sékou Touré, premier président de la Guinée, qu’il a conduite dans la pauvreté et l’ethnostratégie.

Colonel Mamadi Doumbouya fait partie de la minorité de guinéens qui idolâtrent le premier président guinéen, Ahmed Sékou Touré, que plus de la moitié de la population guinéenne n’a pas connu. Aujourd’hui, peu de gens se souviennent que la Guinée était l’une des principales productrices de bananes, d’ananas, de café, etc. au monde, loin devant la Côte d’Ivoire par exemple. Le premier régime a plus mis de l’avant la sauvegarde du pouvoir, plutôt que de favoriser le développement socioéconomique du pays, doté d’un important potentiel agricole et minier.

Fort de certains succès des artistes et sportifs, dans la quasi totalité des cas mal récompensés,  vivant ou décédés dans des conditions misérables, Sékou Touré et son clan ont passé leur temps à condamner le colonialisme, le néo-colonialisme et l’impérialisme. Quand ils ont eu l’occasion de quitter le pays, par dizaines de milliers, les guinéens sont allés se réfugier dans les pays limitrophes, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal, où ils ont constitué de fortes communauté qui se compte en millions de personnes.

Avant sa mort, l’économie du pays était dans un état lamentable. L’aide venant des pays socialistes (comme Russie, ses satellites de l’URSS, la Chine et Cuba) n’a pas permit de faire décoller le pays. Le retour en force de la France, en 1977, n’a pas non plus tiré le pays du labyrinthe. L’anti colonialiste et néo-colonialiste Sékou Touré était devenu un des éléments forts de la françafrique, faisant de la Guinée un des principaux marchés des produits français.

À l’actif de ce régime, certains parlent de plus d’une centaine d’usines comme la conserverie de Mamou, qui fabriquait des conserves de fruits et viandes de qualité douteuse. Ou encore de la compagnie aérienne Air Guinée qui, à sa naissance en 1960, était équipée d’anciens aéronefs de transports de troupes Iliouchine et Antonov, qui ont fait place, une vingtaine d’années plus tard, à trois (3) Boeings (un 707, un 737 et un 727). Sans un véritable plan d’affaires, cette compagnie, comme nombre d’autres à travers le monde, n’a pas concrètement fonctionné comme cela se doit. Plus encore, à travers le monde, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe occidentale, des compagnies nationales sont allées en faillite.

En Guinée, pour des raisons de politique politicienne, Cellou Dalein Diallo, qui a été ministre des Transports, responsable d’Air Guinée, sous la deuxième République est l’objet de poursuites malsaines menées par le CNRD du Colonel Doumbouya et ses alliés. Le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, ancien cadre de l’UFDG, sans hésiter, a fortement suggéré à ses anciens camarades de se chercher un autre candidat que Cellou Dalein Diallo, pourtant mondialement reconnu comme étant le candidat favori de la prochaine élection présidentielle. La communauté internationale, qui exige des élections inclusives et transparentes va-t-elle laisser faire ?

Air peut-être

À Kankan, dans des propos qui ont été rapportés par africaguinee.com (*), Bernard Goumou a soutenu que « les premiers dirigeants de notre pays l’avaient bien compris et assumé avec les moyens à leur disposition. Il se trouve que d’anciens hauts serviteurs de l’État, pour des intérêts personnels ou par corruption ont laissé ce patrimoine d’infrastructures sans entretien ou abandonné comme c’est le cas des aéroports régionaux qui étaient pourtant de gros atouts (…) Pire, on a liquidé en bradant des symboles de notre souveraineté comme la compagnie nationale Air Guinée. Ce qui a affecté les déplacements officiels et la desserte à l’intérieur du pays voire vers les pays voisins ».

Le gouvernement du Colonel Doumbouya se refuse toujours de fournir des informations crédibles sur l’acquisition d’un ou des avions vieux d’une vingtaine d’années.

 

Si Air Guinée a été qualifié Air peut-être, n’est-ce pas entre autres raisons l’indisponibilité d’avions, le seul Boeing 737 étant affecté aux déplacements du chef de l’État, de délégations officielles ou sportives ?

Depuis plusieurs semaines, quelques vieux avions estampillés République de Guinée sont occasionnellement visibles sur le tarmac de l’aéroport de Conakry, rebaptisé dans la controverse Aéroport international Ahmed Sékou Touré, du nom du dictateur qui a régné sur la Guinée 26 longues années. « Ce n’est pas avec ces avions que la Guinée aura sa compagnie aérienne. Le Sénégal a investi plusieurs centaines de millions de dollars pour sa nouvelle compagnie aérienne. Celle-ci n’arrive toujours pas à offrir des vols réguliers… Le CNRD ferait mieux d’organiser une transition pacifique et inclusive au lieu de tenter de réaliser des projets que seul un gouvernement sera en mesure de trouver les financements nécessaires« , estime un analyste politique.

Ibrahima Sory BALDÉ

(*) https://www.africaguinee.com/la-rage-de-goumou-pire-on-a-liquide-air-guinee-symbole-de-notre-souverainete/

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