En séjour à Conakry, des fonctionnaires onusiens flattent le régime de transition.
Mme Ahunna Eziakonwa (Nigeria), directrice du Bureau Régional PNUD Afrique et Abdoulaye Mar Dieye (Sénégalais) Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Développement au Sahel, effectuent une mission de travail à Conakry. Leurs flatteries à l’endroit des autorités guinéennes reflètent-elles les positions de leur employeur ?
Pour M. Dieye, « nous sommes venus nous sourcer sur l’expérience guinéenne de la transition, je dirais plutôt de la refondation. Ce qui nous réconforte, c’est que la Guinée reste toujours étonnante. Elle n’est pas seulement un château d’eau de l’Afrique, c’est un château d’idée et d’action. On a vu le Conseil national de la transition qui a vraiment ouvert un chantier pour que jamais au plus grand jamais que ce pays ne connaisse les bouleversements constitutionnels qui traumatisent le développement. »
Les qualifiant, sa compagne de mission et lui de « champions de développement, je dirais même des évangélistes du développement, nous avons besoin d’un conseil qui oriente les travaux futurs de la nation guinéenne. L’âme de la nation est en train de se forger ici » et ignorant que le Conseil de transition est mis en place par le régime putschiste qui a renversé le président Alpha Condé le 05 septembre 2021, il promet que « les parlementaires guinéens peuvent marcher avec les Nations Unies, (…) nous avons quelque chose à montrer au monde et la Guinée, comme en 1960, est en train de montrer au monde que l’Afrique a sa dignité qu’il faut partager avec les autres. Nous partons armés pour donner l’Évangile de la refondation guinéenne à travers le monde. »
Poursuivant, M. Dieye précise : « c’est une tournée que nous avons commencée depuis pratiquement 10 jours. L’idée, c’est de voir comment les Nations Unies peuvent accompagner le processus de développement dans les pays de la sous-région. La région est en train de se refonder vers un avenir meilleur. Il faut se réapproprier de notre passé et oser aller vers l’avenir à travers le développement. Nous sommes venus pour ça. Et nous sommes heureux que nous terminions notre rencontre à Conakry. J’ai dit à au ministre que nous n’avons pas à chercher loin pour trouver un cadre qui va nous orienter pour refonder le développement dans la sous-région et au-delà l’Afrique. »
« Nous sommes à mi-chemin de l’agenda, il faut qu’on mette le pied sur l’accélérateur »
Après cette cajolerie du Sénégalais, la nigériane a indiqué qu’ils sont à Conakry « pour écouter les autorités et le peuple guinéen pour comprendre comment on peut mieux accompagner la Guinée sur la trajectoire de la transition fixée, comment répondre aux aspirations et comment ensemble, on peut aller vers un développement durable. Nous sommes à mi-chemin de l’agenda, il faut qu’on mette le pied sur l’accélérateur. »
De l’avis d’un commentateur, « ces fonctionnaires africains de l’ONU, de la Cedeao, de l’Union africaine, de la BAD, Banque mondiale, FMI etc. ont tous les mêmes discours complaisants avec les régimes africains. Rappelez-vous de l’Ivoirien Jean Claude Kassi Brou, ancien président de la Commission de la Cedeao, qui a accepté le coup d’État constitutionnel d’Alpha Condé et son hold-up de la présidentielle du 18 octobre 2020. Alors ces deux missionnaires de l’ONU ne se préoccupent point de savoir si la transition marche ou pas. Donner de bonnes notes aux autorités alors que sur tous les plans celles-ci ne respectent aucun de leurs engagements est malhonnête… »
Brehim Ould MAHMOUD