Contre La sansure

Enquête – Doumbouya, quatre ans de putsch : 10,7 milliards de dollars de dette !

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Bienvenue dans le bal de l’endettement, au pays de l’or rouge, où le pouvoir dévore le beurre, l’argent du beurre… et laisse le peuple en miettes.

La Guinée encaisse 7,85 milliards de dollars de richesse et s’endette à 10,7 milliards de dollars.
Une équation qui défie toute logique économique, mais révèle une mécanique simple : quelqu’un encaisse pendant que le pays s’enfonce.

Les chiffres ne mentent pas : l’argent existe, la dette aussi mais les routes restent défoncées, les écoles vides, les hôpitaux sans médicaments.
Ce n’est donc pas l’absence de ressources qui tue la Guinée, c’est l’organisation du vol. Un vol savamment habillé de discours souverainistes, maquillé en patriotisme, et justifié par la promesse du lendemain.

Le putschiste mange le beurre et l’argent du beurre, avec la bénédiction d’un système qui confond la République avec un butin.
Il encaisse comme un opérateur privé, s’endette comme un État, et parade comme un sauveur.
Un magicien du déclin, capable de transformer la richesse nationale en dette publique, la souveraineté en dépendance, le travail du peuple en luxe de cour.

Pendant que les cargaisons de bauxite quittent les ports, le peuple reste cloué au sol, étranglé entre la misère et la résignation. Et la Guinée, une fois encore, devient le théâtre d’une illusion comptable : un pays riche, dirigé comme s’il était pauvre, pour que les riches puissent vivre comme des rois.

Une manne de 7,85 milliards de dollars qui s’envole, des foyers qui s’appauvrissent, et des putschistes qui s’enjailent dans un luxe insolent.
Des chiffres officiels qui donnent le vertige.

Selon les données du ministère guinéen des Mines et de la Géologie, 2 814 289 tonnes de produits miniers ont quitté le territoire national entre le 13 et le 19 octobre 2025 :
• 2 780 264 tonnes de bauxite,
• 34 025 tonnes d’alumine,
• Exportées via les ports de Kamsar, Dapilon, Katougouma, Taressa, Cap Verga, Conakry et Kokaya, à bord de vingt navires.

Une seule semaine. Vingt navires. Des millions de tonnes de richesses naturelles. Sur une année, à ce rythme, plus de 146 millions de tonnes seraient exportées un volume colossal, symbole de puissance économique pour certains, mais d’injustice structurelle pour d’autres.

Sur les marchés mondiaux, la bauxite se négocie autour de 50 USD la tonne, l’alumine à environ 350 USD.

À ce prix, les exportations d’une seule semaine représentent 150 millions USD, soit près de 7,85 milliards USD sur une année complète.

Mais cette richesse, extraite à mains nues dans la poussière rouge de Boké et la chaleur des plaines de Télimélé, ne se transforme pas en prospérité pour les foyers guinéens. La Guinée exporte la matière brute, mais importe la misère avec en prime une ardoise scandaleuse de dettes.

D’après la Banque mondiale et le FMI, la dette publique guinéenne avoisine 10,7 milliards USD, soit 43 % du PIB.

Chaque année, le service de cette dette coûte entre 700 et 900 millions USD au Trésor public.

Et pourtant, si l’État captait ne serait-ce que 20 % de la valeur minière annuelle environ 1,5 milliard USD il effacerait ce service de la dette en un an.

Le problème n’est pas le manque de ressources, mais l’incapacité à transformer la rente minière en développement réel.

La Guinée ne souffre pas d’un déficit de richesses, mais d’un excès de captation étrangère.

Par Siba Béavogui 

In. https://www.guineefutur.info/2025/10/25/enquete-doumbouya-quatre-ans-de-putsch-107-milliards-de-dollars-de-dette/

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