Contre La sansure

Féguifoot : Le CONOR s’en va et la crise persiste !

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Après une transition de deux ans (du 30 novembre 2021 au 30 novembre 2023), le Comité de normalisation (CONOR), dirigé par Mme Sy Mariama Satina Diallo, s’en va et la crise qui mine le football guinéen persiste toujours.

Et ce, à moins de deux mois de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations, qui se tiendra du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire.

Pour rappel, la mise place du Comité de normalisation (CONOR) par la FIFA, le 30 novembre 2021, répondait à un besoin des réformes du football guinéen, notamment le toilettage des textes et l’élection d’un bureau exécutif qui aura la charge d’assurer la gestion du football au cours des  quatre prochaines années.

Mais malgré la prolongation à deux reprises du mandat du CONOR, du 29 juin 2022 au 30 avril 2023, et du 1er mai au 30 novembre 2023 pour le 3ème mandat, il n’y a eu aucune issue. La crise qui mine le football guinéen s’enfonce davantage en raison des divisions internes et la guerre d’égo des différents acteurs du football guinéen.

Quel bilan faut-il tirer des deux ans du CONOR ?

Pour de nombreux observateurs, le bilan du CONOR est à moitié vide, à moitié plein. La double prolongation du mandat du CONOR n’a pas permis de résoudre les multiples problèmes qui  assaillent la gestion du football guinéen.

Si le CONOR est parvenu à élaborer les nouveaux statuts de la Fédération Guinéenne de Football (Féguifoot), qui ont été finalement adoptés, l’équipe dirigée par Mme Sy Mariama Satina Diallo n’est pas allée jusqu’au bout. Après deux ans de transition, on revient à la case de départ, parce qu’à moins de deux mois de la CAN, la question de l’élection du bureau exécutif est encore sur la table.

Et pourtant, au lendemain de la prolongation du mandat du Conor, en juin 2022, Séga Diallo, Vice-Président du CONOR, avait déclaré chez nos confrères de mosaiqueguinee, que son institution allait tout mettre en œuvre pour réunir les acteurs du football autour d’un idéal commun pour que ‘’la Guinée du football soit plus forte’’.

« Chaque acteur a sa place dans ce processus dans le respect des textes et des institutions auxquelles nous nous sommes volontairement inscrits. La Guinée du football ne sera que plus forte après cette normalisation qui, nous l’espérons sera la dernière. Encore une fois la responsabilité est d’œuvrer pour que la pratique du football soit la plus répandue et dans le respect des règles. Nous serons auprès des acteurs des districts, à l’élite en mettant chacun au cœur de nos actions. Nous allons être encore plus proches des acteurs les prochains jours pour expliquer et discuter avec eux des changements et orientations futures dans un dialogue sans apriori aucun ».

Malheureusement, ce n’est pas le cas aujourd’hui parce qu’à date, la Guinée risque gros si jamais on ne parvient pas à mettre en place un bureau exécutif avant la CAN, qui démarre le 13 janvier 2024.

Ainsi, après le Congrès avorté de la semaine dernière, en raison du boycott de la liste conduite par Mathurin Bangoura, dont la candidature a été invalidée par la Commission Electorale de recours, la mission de la FIFA qui a séjourné à Conakry, a indiqué qu’il était hors question de mettre en place un nouveau CONOR. En conférence de presse, le représentant des associations membres de la FIFA pour l’Afrique a lancé un message clair à la Guinée.

Gelson Fernandez

« On ne peut arriver dans une situation pareille à l’orée d’une coupe d’Afrique. Si les dirigeants de la FIFA me demandent ce qui se passe en Guinée, qu’est-ce que je vais leur dire. Est-ce qu’on est cohérent dans ce qu’on fait ? La 1ère division, 2ème division, championnat national, championnat national de jeunes, qui finance ça, qui administre ça. Il n’y a pas de comité exécutif élu, il n’y aura pas de CONOR, il n’y a pas de leadership, pas de football. Est-ce qu’on souhaite réellement ça ? Moi je ne souhaite pas ça pour un tel grand pays de football. La Guinée est maître de son destin, elle choisit ce qu’elle veut faire, les membres choisissent ce qu’ils veulent faire. Nous on va donner notre position dans les prochains jours… » a laissé entendre l’émissaire de la FIFA.

Toutefois, prévient Gelson Fernandez, la balle est dans le camp de la Guinée :  « C’est la Guinée qui décide où elle veut aller et dans quelle catégorie de fédération et de pays où elle veut être. Tout le monde parle de potentiels, par contre il faut mettre quelque chose en place pour que le potentiel soit exprimé. Honnêtement la balle est dans le camp de la Guinée, pas dans le camp de la FIFA ni de la CAF. Si les gens décident de se faire ensemble et de travailler pour qu’on avance, on le fait », a-t-il prévenu.

Il reste à voir si cet appel de la FIFA sera entendu.

Abdoul Wahab Barry 

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