Contre La sansure

Fin de parcours pour Ousmane Gaoual

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Réponse à l’auteur dissimulé derrière les verbiages de Samuel Kourouma (*).

Il est impossible de se cacher derrière son petit doigt. Si l’UFDG est aussi isolée et affaiblie qu’on le prétend, pourquoi suspendre le parti et l’empêcher d’exercer librement ses activités ? Si Ousmane Gaoual Diallo se croit fort et majoritaire au sein du parti, pourquoi s’appuyer sur l’administration et recourir à la justice pour se faire entendre, alors qu’il n’avait qu’à mobiliser la base de l’UFDG qui, selon lui, serait avec lui ?

Chacun a suivi le déroulement du référendum et connaît la vérité sur ce qui s’est réellement passé : ni engouement populaire, encore moins une approbation du texte soumis au peuple. C’est pourquoi certains affichent depuis le soir du scrutin un profil bas, pendant que d’autres se savent disqualifiés par les résultats, eux qui avaient entretenu l’illusion de leur influence et trompé sur leur prétendu ancrage populaire.

El Hadj Cellou Dalein Diallo prône certes la réconciliation dans sa démarche politique, mais il n’entrave pas le travail de la justice et ne plaide pas pour l’impunité. Il ne confond jamais les genres. Il dénonce indistinctement tous ceux qui se rendent coupables de violations des droits humains et ne pactise jamais avec ceux qui tuent ses militants et oppriment son peuple.

Si vraiment il était en perte de vitesse, pourquoi donc continuer à s’acharner contre lui et à œuvrer pour l’exclure de la prochaine élection présidentielle ? N’est-ce pas paradoxal de combattre un homme qui, selon eux, ne représenterait aucune menace ? En réalité, le ministre des Transports s’est très tôt rendu compte que l’institution UFDG est  inébranlable, incorruptible et loin d’être à sa merci. Il apprend à ses dépens, et pour son plus grand malheur, qu’il ne peut rivaliser avec Cellou Dalein Diallo, encore moins le surpasser comme il l’avait tant espéré.

Samedi 5 octobre, des autorités américaines ont célébré le président Cellou Dalein Diallo lors du meeting mémorable qu’il a animé au Bronx, NY.

 

C’était pourtant le pacte tacite passé avec le CNRD : affaiblir Cellou Dalein et déstabiliser l’UFDG. Mais pour éviter que son échec ne saute aux yeux et ne justifie son limogeage, Ousmane Gaoual verse désormais dans la surenchère, surtout qu’il est désormais concurrencé par d’autres dissidents qui commencent à lui faire de l’ombre et ne lui reconnaissent aucune légitimité.

Bousculé de l’intérieur, désavoué dans l’OPA qu’il a lancée contre l’UFDG, Ousmane Gaoual Diallo cherche désespérément ses marques et joue la carte de la survie. Ayant perdu le combat politique de sa vie et en sursis au sein du gouvernement, il abat ses dernières cartes et s’accroche à l’UFDG comme un naufragé à sa bouée.

Qui sème le vent récolte la tempête !

Souleymane SOUZA KONATÉ

(*)

Réponse à Souleymane Souza Konaté :

Quand M. Cellou Dalein oublie ses propres fautes politiques

Dans sa dernière tribune, M. Souleymane Souza Konaté s’en prend violemment au ministre Ousmane Gaoual Diallo, l’accusant d’avoir trahi l’UFDG et insulté la mémoire des victimes politiques. Une lecture partiale et sélective de l’histoire récente de notre pays, qui mérite d’être corrigée.

Il est pour le moins étonnant de voir certains parler aujourd’hui de « faute politique » ou de « trahison », oubliant leurs propres dérives passées.

Cellou Dalein Diallo, que beaucoup considèrent comme un démocrate, fut pourtant l’un des premiers à soutenir le coup d’État du 5 septembre 2021, saluant publiquement l’arrivée du CNRD et de son président, le général Mamadi Doumbouya.

Depuis lors, il n’a eu de cesse de justifier cette position, plutôt que de réclamer justice pour les centaines de victimes du régime Alpha Condé, tombées lors des manifestations contre le troisième mandat.

Cette posture n’est pas nouvelle. Déjà en 2014, alors que la Guinée et la communauté internationale exigeaient que lumière soit faite sur les crimes du 28 septembre 2008, Cellou Dalein choisissait de s’allier à Dadis Camara à Ouagadougou.

Ceux qui prétendent aujourd’hui défendre la mémoire des victimes devraient s’interroger sur la constance de cette attitude.

Qualifier le ministre Ousmane Gaoual Diallo de « renégat » pour avoir déclaré que l’UFDG soutenait la candidature du président Mamadi Doumbouya à la prochaine présidentielle relève d’une hypocrisie politique manifeste.

Car, qu’on le veuille ou non, une grande majorité — près de 70 % des cadres et responsables de l’UFDG — soutiennent aujourd’hui le CNRD et adhèrent à la perspective d’une candidature du président Doumbouya.

La seule voix dissonante reste celle du président Cellou Dalein lui-même, dont la base militante semble déjà s’orienter vers un autre choix.

Le paradoxe est donc clair : ceux qui ont applaudi un coup d’État hier se permettent aujourd’hui de donner des leçons de démocratie à ceux qui s’inscrivent dans une logique de stabilité et de continuité institutionnelle.

Il serait temps de reconnaître que la politique ne se juge pas sur des déclarations isolées, mais sur la cohérence des actes et la fidélité aux valeurs proclamées.

L’histoire retiendra que l’UFDG a bel et bien fait campagne pour le “oui” au référendum, que ses cadres ont coopéré avec le pouvoir en place à divers niveaux, et que les critiques actuelles ne sont que l’expression d’une lutte interne pour le contrôle d’un héritage politique en déclin.

Par Samuel KOUROUMA, Vice-président des Réformateurs

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