Forces vives de Guinée, vous et le CNRD devriez rectifier vos tirs
J’ai toujours été de ceux qui se sont opposés aux manifestations pacifiques organisées depuis octobre 2019, lorsqu’Alpha Condé, alors président de la République, cherchait des voies pour opérer son coup d’État constitutionnel. En décembre 2019, j’ai écrit au Coordinateur du FNDC, Abdourahmane Sano, Fodé Oussou Fofana, un des vice-présidents de l’UFDG et à Bah Oury avec qui j’entretenais des relations depuis la fin des années 70. Je leur ai dit que participer aux élections législatives que s’apprêtait à organiser le pouvoir serait recommandable. Hélas!
En février 2020, quelques semaines avant la tenue du double scrutin législatif et référendaire, l’UFDG a souhaité prendre part à ces joutes, mais en a été empêché par Alpha Condé et certains dirigeants de partis politiques qualifiés « poisons de démocratie ». Quelques mois après, j’ai été de ceux qui ont encouragé Cellou Dalein Diallo à prendre part à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020… qu’il a remportée, mais en commettant l’erreur de s’autoproclamer, encouragé dans ce sens par les Ousmane Gaoual Diallo.
Je suis, comme tout démocrate et patriote guinéen, membre des forces vives sans être militant d’aucun parti politique. La seule formation qui peut essayer de dire que j’ai fait partie de ses effectifs et même du Comité central, c’est le RPG-AEC. Un membre non actif qui a préféré continuer sa voie de démocrate et de membre de la société civile … J’aime bien la démarche du Forum des forces sociales (FFSG) et souvent j’ai échangé avec son coordinateur, Abdoul Sacko.
Aujourd’hui encore, je lui ai redit mon opposition aux marches pacifiques et ma préférence pour la participation aux dialogues même s’ils ne sont pas sincères. En cela, j’ai salué l’attitude de la conférence des coalitions qu’ont formée récemment les Lansana Kouyaté, Faya Millimono, Bah Oury, etc. C’est en cela que j’ai compris la démarche de la coalition APR que les dissidents de l’ANAD ont formée. Il faut aller au dialogue pour faire bouger les choses. En dehors de ce cadre, il est difficile de le faire, surtout avec des manifestations dites pacifiques. Je suis dans le camp des forces vives et je demande que ses dirigeants, qui appellent à la RECTIFICATION de la Transition, procèdent eux-mêmes à la RECTIFICATION de leurs stratégies.
Avec Rafiou Sow, président du PRP, en sa qualité de la président de la Commission organisation et Mobilisation de l’ANAD, je lui ai répété, aujourd’hui, le pourquoi de mon opposition aux manifestations et aux boycotts des dialogues. Mieux vaut aller à ces rendez-vous de couillonnade, pour défendre ses opinions, ses solutions … que de les boycotter, rester dans son coin. Surtout lorsque des membres influents du G-5 Guinée (Cedeao, Nations-Unies, Union européenne, Etats-Unis et France), tout comme l’Allemagne et le Japon le recommandent.
Avec Sékou Koundouno du FNDC, aujourd’hui, j’ai expliqué qu’il faut prendre part au Cadre de dialogue si c’est une condition pour contribuer au succès du chronogramme de 24 mois que le CNRD et son gouvernement ont signé, avec la Cedeao, au non de la Guinée. Comme nous l’avons souvent écrit, il faudrait que les forces vives, en tenant compte des activités identifiées pour ces 24 mois, fassent une proposition, y compris d’une nouvelle constitution, des lois organiques et pourquoi pas d’un plan de redressement socioéconomique que tout gouvernement que ses membres pourraient être appelés à former mette en œuvre. C’est ce qui intéresse les populations, la communauté internationale.
Parce qu’elles demandent une rectification de la transition, il faudrait bien qu’elles nous disent comment les autorités guinéennes (CNRD, Gouvernement et CNT) devraient procéder, car la situation socioéconomique en Guinée est de plus en plus difficile, insoutenable.
Pour ma part, je fais partie de ceux qui pensent que faute d’élections inclusives, libres et transparentes, les forces vives doivent exiger la formation d’un gouvernement d’union nationale dont la mission sera d’organiser entre octobre et décembre 2025 des élections locales (quartiers, districts, communes, conseils régionaux et députés uninominaux) dans un premier temps et nationales (Président-e de la République et députés sur la liste nationale).