Guinée : Jusqu’où la France soutiendra la junte guinéenne, prédatrice et mortifère
La situation en Guinée, sous le joug de la Junte militaire, dirigée par le Général Mamadi Doumbouya, est alarmante. La transition politique semble s’éterniser, plongeant le pays dans une crise profonde marquée par une corruption omniprésente, des enlèvements d’opposants politiques, des disparitions forcées des militaires et acteurs de la société civile, ainsi que des actes de torture et de séquestration. Sans oublier le bâillonnement des médias prescripteurs significatifs.
Les Guinéens se souviennent encore avec effroi du communiqué du tribunal militaire du 25 juin 2024 annonçant bruyamment la mort du Général Sadiba Koulibaly. Rétrogradé et radié des effectifs de l’armée, Koulibaly n’a pas été conduit en prison régulière mais a été enlevé et emmené vers une destination inconnue. Dans des conditions mystérieuses, il a finalement trouvé la mort. Ce sombre épisode illustre la brutalité et l’impunité avec lesquelles la Junte opère.
Plus récemment, le 9 juillet dernier, ce fut au tour de deux figures de l’opposition, Oumar Sylla alias Foniké Mengué, et Mamadou Billo Bah, d’être appréhendées chez elles “par un contingent militaire lourdement armé”, composé dit-on de forces spéciales et de gendarmes. Selon des témoignages, ils auraient été emmenés sur l’île de Kassa, un lieu désormais tristement célèbre comme étant le bagne des opposants, appelant au retour à l’ordre constitutionnel en Guinée.
Les principaux leaders politiques sont soit incarcérés à travers des procès parodiques, soit contraints à l’exil. Malgré ces graves violations des droits de l’homme, la Junte guinéenne bénéficie du silence complice et complaisant de la France, notamment. Paris, traditionnel soutien de la Guinée, semble fermer les yeux sur ces abus. Ce soutien suscite des interrogations sur les motivations de la France et sur les intérêts qu’elle protège en Guinée.
La position de la France soulève toutefois des questions d’éthiques et de morales. En soutenant tacitement un régime qui bafoue les droits fondamentaux de ses citoyens, la France se rend tacitement complice de la répression et de la violence exercées par la Junte de Mamadi Doumbouya. Cette complaisance pourrait être perçue comme un abandon des valeurs démocratiques et des principes des droits de l’Homme que la France prétend défendre sur la scène internationale.
La situation guinéenne exige une prise de position claire et ferme de la communauté internationale, y compris de la France. Il est impératif que des sanctions soient envisagées contre les responsables de ces violations des droits de l’Homme et que des pressions diplomatiques et militaires soient exercées pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le silence et l’inaction ne font qu’encourager la Junte à continuer ses exactions en toute impunité.
Il est temps que la France reconsidère sa position et mette fin à son soutien tacite à un régime oppressif et dictatorial, au risque que les Guinéens, victimes impuissantes et jadis francophiles, se posent désormais en pourfendeurs de la France. Les Guinéens aussi méritent de vivre dans un pays où règnent la justice, la liberté et le respect des droits fondamentaux.