Contre La sansure

Guinée : le bal des dupes !

0

Le bal des dupes est une expression qui fait référence à une situation où deux parties se trompent mutuellement, pensant qu’elles ont le dessus alors qu’en réalité, elles sont toutes les deux manipulées. Cela peut se produire dans des négociations, des relations politiques ou même des relations personnelles. L’expression tire son origine de l’époque de la Monarchie Française, sous le règne de Louis XIII et son ministre Richelieu au XVII siècle.  

En général, le bal des dupes est une situation où personne ne sort vraiment gagnant, car tout le monde est trompé d’une manière ou d’une autre.

La situation actuelle de la Guinée, (l’opacité qui entoure les activités de la transition, le discours des Nations Unies du Président de la Transition) me fait penser que « notre bal des dupes » arrivera bientôt à sa conclusion.  Et pour cause. Comme j’avais écrit il y a presque deux ans :

« Cette transition aussi ne réussira pas. La faute ne sera à l’administration actuelle et au gouvernement de transition.  La faute est et demeurera dans son fief traditionnel : au pied de notre élite (intellectuelle, médiatique, économique, administrative, et judiciaire) qui continue à briller par son absence dans le débat national.  Depuis l’Indépendance, nous n’avons pas pu examiner et discuter de quelle sorte de République nous voulons et devons construire, et comment engager ce processus sur des bases saines et solides pour garantir l’émergence d’une Nation salvatrice pour tous ses citoyens.  Nous ne nous sommes jamais posé les questions de savoir : Quelle orientation nationale voulons-nous choisir ? Comment organiser notre État ?  Quels objectifs et quelles structures l’État doit adopter ?  Comment l’administration publique doit être organisée et sur quelles bases ses employés seront choisis (compétence, intégrité, patronage politique, ou autre) ?  Comment définir les paramètres de l’échiquier politique pour reconnaître les différents courants de pensée entretenus par la classe politique ? »

J’avais posé ces questions trois mois après la prise du pouvoir par notre Armée qui a barré la route au coup d’État constitutionnel.  Au lieu d’ouvrir une conversation sérieuse et des débats fructueux, le CNRD ce fut prendre au piège par les individus d’une certaine visibilité sociale, qui rôdent éternellement autour du pouvoir. Ces individus réussirent à détourner la conversation.

Avec l’aide d’une mascarade de consultation publique[1] (tournée du CNT à travers le pays) la base juridico-politique de notre futur État fut établie. Vous souvenez vous de ce que le peuple de Guinée avait choisi comme forme politique après cette consultation ?  Selon le rapport présenté par le CNT à la nation nous avons été informé que « les populations guinéennes ont réitéré leur attachement à l’universalisme démocratique » de Walzer ?[1] et la limitation du  pouvoir hégémonique qui sert à identifier les dimensions culturelle et morale de l’exercice du pouvoir politique identifié par l’Italien Antonio Gramsci.  Allez savoir !

Maintenant que l’échéance finale de la transition approche au galop, les participants au dialogue « inclusif » (qui avaient entérinés ces étapes et sa durée) commencent à exposer au vu et su de tout le monde leur agenda originelle : hypothéquer le pouvoir parce que le système actuel ne répond pas aux besoins historiques de la vie politique de nos citoyens. Certains de ces individus qui tournent à tout vent veulent encourager le CNDR à remettre le chronomètre à zéro. Quelle tragédie !

Louis XIII avait au moins compris que le conflit qui opposait sa mère à son ministre Richelieu était clairement inacceptable pour la survie de la Monarchie.  Il dira que : « L’obstination de ma mère me fera mourir ; elle veut que je chasse un ministre habile pour confier mon royaume à des ignorants, qui préfèrent leur intérêt à celui de l’État. » Il choisit le ministre compètent.

Espérons que le CNRD aussi résoudra ce puzzle à temps pour le bien-être des populations Guinéennes.

Pour une Guinée unie et prospère !

Prêt à servir pas se servir !

Docteur Abdoulaye Bah


Professeur d’Université aux États Unis, Ret.
Ancien chef de Chaire du Département des Sciences Sociales et Comportementales
Directeur, Centre pour la santé Comportementale et la Résilience
Université de Lincoln
Jefferson City, Missouri USA
Columbia, MO USA

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

× Comment puis-je vous aider ?