Guinée : Le Glas d’un Régime à l’Agonie*
La Guinée, jadis pleine de promesses, se retrouve aujourd’hui asphyxiée par un régime qui a troqué l’espoir pour la terreur. Le Général, autrefois porté en triomphe par un peuple en quête de changement, s’enferme désormais dans une forteresse de solitude, entouré d’un cortège de courtisans serviles, incapables de lui offrir autre chose que des éloges vides et des promesses creuses. Le pays, lui, vacille sous le poids d’une mauvaise gouvernance qui n’a fait qu’aggraver les souffrances de la population.
Le cérémonial avant le départ du Général pour la Chine en dit long sur l’état de délabrement du régime. Ce qui aurait dû être un moment d’unité et de cohésion s’est transformé en un triste spectacle d’indifférence et de mépris. Le chef de l’État, d’une humeur glaciale, a ignoré ses collaborateurs comme s’ils n’existaient pas. Ceux-là mêmes qui, il y a encore peu, rivalisaient de zèle pour se montrer indispensables, sont désormais relégués au rang d’invisibles, ayant perdu toute crédibilité aux yeux de leur maître.
Le paradoxe est criant : un chef d’État qui peut se permettre toutes les humeurs, mais dont les serviteurs, eux, n’ont d’autre choix que de feindre une allégeance sans faille. Cette cour d’opportunistes, qui a préféré la flagornerie à la loyauté sincère, est aujourd’hui le talon d’Achille du régime. Ces hommes et femmes, ivres de leurs privilèges, feignent d’obéir, tout en se riant en secret des ordres reçus. Dans leurs cœurs, la loyauté au chef n’est qu’un masque fragile derrière lequel se cache une ambition personnelle démesurée.
Ce régime, en dépit de la terreur qu’il impose, est incapable de rallier à sa cause un peuple épuisé par les échecs successifs. La junte, formée dans la rigueur militaire, se montre incapable de comprendre que gouverner un pays ne se réduit pas à commander une troupe. La population guinéenne, loin de se soumettre, observe avec désillusion un pouvoir qui s’enferme dans ses contradictions, incapable de répondre aux véritables aspirations de la nation.
L’incompétence du régime se manifeste à chaque niveau de l’État, où la corruption et le népotisme règnent en maîtres. Ce système ethnocentrique, fondé sur la division et la méfiance, a étouffé les élans d’unité nationale. Aujourd’hui, le peuple, plus que jamais, souffre des conséquences d’une gouvernance qui n’a su ni écouter, ni comprendre, encore moins agir pour le bien commun.
Ce qui était autrefois une promesse de renouveau est désormais un cauchemar éveillé. Le Général, cerné par ses propres démons, semble enfin comprendre que ceux qui l’entourent ne sont que des fossoyeurs, prêts à trahir au moindre signe de faiblesse. Mais il est peut-être déjà trop tard. Le régime, miné par ses propres contradictions, ne tient plus que par la peur qu’il inspire, et non par l’adhésion qu’il suscite.
La fin de cette junte est inéluctable. Le glas sonne pour un pouvoir qui a échoué à transformer les espoirs en réalité, et qui aujourd’hui se heurte à la colère sourde d’un peuple qui n’a plus rien à perdre. Le temps des illusions est révolu, et avec lui, celui des despotes qui, croyant pouvoir écraser les volontés par la force, se retrouvent finalement abandonnés par ceux qu’ils pensaient dominer.
En Guinée, après les ténèbres, viendra l’aube d’un nouveau jour. Mais avant cela, il faudra que ce régime, qui a semé la peur et récolté le mépris, disparaisse pour laisser place à l’espoir d’un avenir meilleur. Car, comme l’a si bien dit Napoléon, « on gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leurs vertus », mais lorsque les vices deviennent insupportables, même les plus résignés finissent par se dresser pour réclamer justice.