Guinée: quand les soutiens de Doumbouya se réjouissent de l’enfer des peuls au Burkina Faso.

À l’entame, il faut noter que nous assistons depuis la multiplication des attaques djihadistes dans les pays membres de l’AES à une montée de la foulaphobie sur fond d’amalgame dangereux entre les peuls et les djihadistes.
La sortie des vidéos insoutenables sur des exactions commises par la milice VDP burkinabè sur les peuls pris au piège entre les djihadistes et les forces armées du Burkina ont fait ressortir le côté sombre, anti-peul des soutiens extrémistes de la junte guinéenne.
Les soutiens de Mamady Doumbouya, ce françafricain assumé, conscients de son impopularité dans les pays de l’AES, sont devenus depuis quelques jours les plus grands propagandistes et défenseurs de Ibrahima Traoré sur les réseaux sociaux.
Ils multiplient les appels à la haine envers la communauté peule du Burkina-Faso.
Car chez eux en Guinée, être un xénophobe anti-peul est synonyme d’ascension sociale et politique fulgurante.
La junte militaire guinéenne dirigée d’une main de fer par Mamady Doumbouya trouve apparemment gratification à travers les discriminations et l’exclusion des peuls.
C’est pourquoi la junte recrute et récompense tous ceux qui stigmatisent les peuls pour les rendre responsables de l’échec de leur système facho-ethniciste, incapable à mettre le pays sur le chemin du développement.
Ils se réjouissent de ses exactions et prétendent soutenir le pouvoir militaire du Capitan Ibrahima Traoré, parce que selon eux, il serait un fervent défenseur de leur pouvoir de paria suprémaciste dans la sous-région ouest-africaine.
Toujours selon la logique de ces extrémistes de la junte guinéenne, ils ont donc en commun un trait-d’union du nom de « haine-peule ».
Les messages qui circulent sur les réseaux sociaux en Guinée depuis des jours à l’égard de la communauté peule du monde entier sont d’une violence rare.
Les médias français tirent aussi les ficelles
De l’autre côté nous avons aussi les médias Mainstreams occidentaux au service de l’Etat français qui amplifient certaines informations sur le Burkina Faso afin de régler leur compte avec ce pays qui a décidé de couper le cordon ombilical avec le système mafieux françafrique.
Et pourtant, ces médias ne sont pas virulents de la même manière avec la junte guinéenne qui depuis bientôt quatre ans au pouvoir multiplie aussi la stigmatisation et la violence envers la communauté peule de Guinée.
Ils sont au contraire très timides lorsqu’il s’agit de parler des violations graves des droits de l’homme et où encore de la disparition forcée des acteurs de la société civile guinéenne, des jeunes journalistes tels que Habib Marouane Camara.
La plupart des informations des médias Mainstreams occidentaux surtout français sur l’Afrique, sur les africains et sa diaspora sont pleines de préjugés à caractère raciste, le tout fondé sur une idéologie impérialiste formatée de toute pièce. Et l’objectif est de continuer à faire croire à l’africain que sans l’ancien colonisateur fondateur des divisions ethnicistes, soutiens des pouvoirs despotiques dans nos pays, complice des pillages systématiques des ressources minières, l’africain n’a pas puissance de son destin.
Or c’est juste une façon de maintenir l’Afrique dans la dépendance économique, politique, sécuritaire pour empêcher son épanouissement et le maintenir dans l’aliénation mentale et faire jouer le continent que le rôle de réservoir de matières premières.
Il existe une grande différence entre Doumbouya et Traoré
Or sur le fond, malgré une stigmatisation des Fulbhês du Burkina-Faso qualifiés sur fond d’amalgame dangereux, de terroristes, Ibrahima Traoré n’a rien en commun avec l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya.
Mamady Doumbouya est un françafricain
Mamady Doumbouya est depuis le 05 septembre 2021, le nouveau pion de l’impérialisme mélanophobe français. Et il est surtout soutenu aujourd’hui par le gouvernement français et reste par conséquent opposé à l’Afrique des libertés.
Pire, Mamady Doumbouya est déterminé à faire de la Guinée, la base arrière de la françafrique, dans le but de déstabiliser au compte de l’État français les pays membres de l’AES.
Les accusations du président nigérien Abdourahamane Thiani et tout comme les révélations du journal français Marianne en font foi.
Mamady Doumbouya voit non seulement en l’État français le seul qui doit avoir puissance du destin des africains.
Mais il prône à travers ses attitudes l’infantilisation et l’aliénation mentale sur le continent africain.
Pour lui, l’ancien maître qui ne veut pas accepter ce rôle doit avoir la voix au chapitre, malgré qu’il n’a rien fait quand il le pouvait.
Et c’est pour toutes ces raisons, il a nommé Morisandan Kouyaté comme ministre des affaires étrangères qui brille pourtant par un mimétisme et tricherie permanente en singeant à travers ses sorties médiatiques infantiles le panafricanisme.
C’est un ministre qui se veut panafricaniste, mais ne se gêne pas de ficeler un accord de rapatriement humiliant avec le gouvernement allemand pour obtenir son soutien.
Il a fait venir l’année dernière deux délégations pour fin d’expulsion humiliante des Guinéens en Allemagne.
Cette année encore sa délégation de rapatriement sera présente en Allemagne au mois d’avril prochain.
Comme pour dire, la junte peut se montrer virulente envers l’Occident, sans doute pour amuser la galerie, tout en singeant, dans leurs faits et gestes, cette partie du monde dont elle attend pourtant son salut.
Ibrahima Traoré c’est tout autre
Ibrahima Traoré dès sa prise du pouvoir le 30 septembre 2022, son discours était empreint de références révolutionnaires de l’ancien président Thomas Sankara, un anti-impérialiste qui a impacté et continue d’impacter l’Afrique des libertés.
Et ce sont ces discours qui lui ont permis d’avoir facilement la légitimité populaire après son putsch. Car cela a suffi pour que les jeunes burkinabés voient en lui une « réincarnation de Sankara».
Ibrahima Traoré savait que le peuple burkinabè est sensible à la thématique du président Sankara, l’icône panafricain, assassiné en 1987 par l’ancien pion de la françafrique Blaise Compaoré.
C’est pour toutes ces raisons, qu’ il n’a cessé de faire référence aux discours révolutionnaires, anti-impérialistes du président Sankara.
Et il avait d’ailleurs juste quelques jours après son putsch militaire, notamment le 15 octobre 2022 visité le mémorial Thomas Sankara de Ouagadougou et y a avait même reçu un flambeau de la révolution.
La présidence avait qualifié cette visite d’un acte symbolique fort qui illustre la volonté de Ibrahima Traoré de poursuivre « la mise en œuvre de l’idéal de Sankara ».
Depuis son arrivée au pouvoir, il affiche une politique de rupture totale avec l’État français exigeant le départ de l’armée française de son territoire et affiché ses liens avec l’État russe. Il a rompu carrément les liens politiques, militaires et économiques avec le gouvernement français.
Son pays vient d’ailleurs de quitter l’institution de l’Etat français dénommée la Francophonie ou encore L’OIF en mettant un terme à l’adhésion de son pays.
Certes la lutte anti-terroriste du gouvernement de transition burkinabè faite sur fond d’amalgame aux relents anti-Fulbhê, est inexcusable et contraire à l’idéal du panafricanisme de Thomas Sankara qui était d’ailleurs poulo.
Mais il n’a rien en commun avec l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya.
Et qui était Thomas Sankara, père spirituel de Ibrahim Traoré ?
Thomas Sankara, ancien président du Burkina-Faso, anti-impérialiste et icône du panafricanisme assassiné en 1987 par l’ancien pion de la françafrique Blaise Compaoré était poulo.
Il était le fils d’une mère Mossi, et d’un père Peul, qui fut un ancien combattant de la Seconde guerre mondiale.
Il a su en quatre ans passer au pouvoir ériger la solidarité entre les peuples africains et burkinabés comme un étendard.
Et il a fait don de sa vie pour un idéal, pour le bien être de son peuple.
Pour une grande partie de la jeunesse africaine, à l’image du président Ibrahima Traoré, Sankara symbolise aujourd’hui la résistance à l’impérialisme et l’espoir d’un avenir meilleur.
La révolution qu’il mena durant quatre ans, entre le 4 août 1983 et le 15 octobre 1987, a démontré que l’on peut diriger les pays africains autrement.
Il refusait qu’on continue de faire de l’Afrique le réservoir des matières premières pour les puissances impérialistes et expansionnistes. Et il a surtout voulu qu’on commence d’abord par panser les plaies du passé encore trop béantes liées aux conséquences du colonialisme, de l’esclavagisme et du néocolonialisme qui freinent aujourd’hui encore le développement socio-économique du continent africain.
Thomas Sankara n’a jamais voulu supporter au nom de la démocratie libérale une croissance sans développement qui ne favorise que l’économie bourgeoise occidentale, l’oligarchie occidentale et africaine.
Il dénonçait sans cesse la corruption des élites africaines, il pourfendait le néocolonialisme et s’opposait à la dette. C’était aussi un militant écologiste et féministe avant l’heure.
Donc Thomas Sankara était un homme hors-pair, une légende africaine, poulo burkinabè qui continue d’inspirer des jeunes africains progressistes tels que l’activiste guinéen Djan Diallo qui ont compris que la lutte doit être orientée contre les systèmes facho-claniques sources de haine, de violence et de division à l’image de celui guinéen pour faire taire à jamais les sirènes de la haine et de la stigmatisation des Fulbhês partout en Afrique.
Car pour Thomas Sankara de nos différences doivent naître notre force et c’est cela d’ailleurs les fondements du panafricanisme.
Alors s’il est vrai que c’est sa semence qui a germé pour envoyer Ibrahima Traoré au pouvoir au Burkina Faso.
Il va rectifier le tir et mettre fin à la stigmatisation des Fulbhês du Burkina-Faso.
Ainsi, Ibrahima Traoré sera comme Thomas Sankara et au Panthéon des grands hommes.
À défaut, il sortira par la petite porte de l’histoire comme l’ancien pion de la françafrique Blaise Compaoré ou comme l’actuel pion de la françafrique Mamadi Doumbouya.