Contre La sansure

La diplomatie malienne à la croisée des chemins : Abdoulaye Diop ou le diplomate de pacotille !

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Ancien conseiller diplomatique sous Alpha Oumar Konaré, ancien ambassadeur sous ATT, ancien ministre des Affaires étrangères sous IBK et encore ministre  des affaires étrangères sous la transition du colonel Assimi Goïta, M Abdoulaye Diop est sans nul doute un diplomate de carrière.

Donc nul ne peut mettre en doute sa grande expérience pour avoir occupé ce prestigieux poste de ministre des affaires étrangères sous presque tous les présidents de la 3ième République, mais voici un homme qui est aujourd’hui à la base de l’isolement diplomatique du Mali par sa boulimie du pouvoir, son manque d’audace et sa complaisance face au premier diplomate du pays, à savoir le Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, bien que sérieux demeure tout de même un néophyte dans la gestion de la haute sphère de l’administration.

Pour rappel le Mali est en rupture de ban avec les pays de la CEDEAO, il est mis à la touche au sein de l’Union Africaine, U.A, il est réduit au très strict minimum au sein de l’Organisation des Nations Unies, O.N.U, bref la diplomatie malienne se résume à des répliques, à des réactions épidermiques, à des expulsions. Comment un diplomate de carrière comme Abdoulaye Diop peut-il céder à la complaisance au point de s »accommoder à des choix diplomatiques suicidaires pour le Mali ? N’est-il pas le seul responsable de l’isolement du Mali en dépit de sa grande expérience ? Pourquoi n’a-t-il pas pesé de tout son poids auprès du Colonel Assimi Goita, pour éviter certains choix dont les conséquences sont gravissimes pour le Mali ?

Confronté à une crise multidimensionnelle, le Mali est à la croisée des chemins tant sa diplomatie se porte très mal. En effet, depuis la rupture constitutionnelle consécutive au coup d’Etat survenu le 18 Août 2020, la diplomatie malienne est dans le creux de la vague, en plus d’avoir isolé le pays, elle a également contribué à enfoncer davantage le Mali par la posture  dolosive de son titulaire  et surtout son manque de promptitude, d’audace et d’intelligence. Et pourtant celui qui est à la tête de la diplomatie malienne est un diplomate chevronné qui a servi tous les régimes, de l’avènement de la démocratie jusqu’au régime transitoire actuellement  en cours au Mali.

Abdoulaye Diop, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est incontestablement l’un des ministres des affaires étrangères à avoir gravi tous les échelons de la diplomatie malienne. Conseiller diplomatique, ambassadeur, ministre à plusieurs reprises, mais aujourd’hui il passe pour être le plus médiocre de tous les ministres des affaires étrangères, de l’avènement de la démocratie à aujourd’hui.

En effet, grand artisan du controversé Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger sous IBK en 2015, c’est encore lui qui voulait signer l’accord de réédition des émigrés en situation irrégulière avec l’Union européenne, toujours sous IBK. Le célébrissime ministre des Affaires étrangères s’adapte à toutes les situations et s’accommode de tout. La preuve, ses sorties à l’emporte pièce pour défendre des positions qui sont aux antipodes de la diplomatie positive, surtout pour un pays empêtré dans une profonde crise et qui a besoin du soutien et de l’accompagnement de tous les pays sans exclusive.

Comment un diplomate de carrière comme Abdoulaye Diop peut-il céder à la complaisance au point d’isoler le Mali ?

Rien ne saurait expliquer cette complaisance notoire au point de tout accepter même les décisions les plus fallacieuses, les plus compromettantes. Le ministre des affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop semble se complaire devant le Président de la transition Assimi Goïta en acceptant tout dans l’hypothétique espoir d’avoir une promotion plus juteuse que celle qu’il a eue. Sa dernière sortie sur la suspension des vols  d’Air- France et du visas, est le témoignage éloquent d’un diplomate de pacotille prêt à exécuter sans murmure les sales besognes, sinon comment comprendre que le Mali puisse agir de la sorte au non d’une réciprocité.

Le Ministre ne sait-il pas qu’après la Côte d’Ivoire que c’est la France qui est le deuxième pays d’accueil des émigrants maliens ? Pour rappel deux ampoules sur trois sont allumées dans les confins de la région de Kayes grâce à la contribution des émigrés de la région en France et dans une large mesure en Europe. Donc au nom de quelle réciprocité le gouvernement peut-il mettre en danger la vie de ces milliers des maliens.

L’on se rappelle également de la suspension des ONGs qui pourtant employaient des milliers des maliens. Si le rôle de la diplomatie est de rapprocher un pays tiers aux autres pays afin de tisser des relations de coopération et de partenariat, celle du Mali isole le sien.

Pourquoi n’a-t-il pas pesé de tout son poids auprès de son chef pour éviter certains choix dont les conséquences sont graves pour le Mali ?

A la question de savoir pourquoi Abdoulaye Diop n’a-t-il pas pesé de tout son poids pour influencer la prise de certaines décisions qui sont à la fois graves de conséquences et très compromettantes pour un pays qui cherche sa voie de sortie de crise, la réponse est en une seule expression la boulimie du pouvoir. Il lui aurait été certainement promis un autre poste,  ce qui le mettrait dans une telle posture qui jure avec les principes de la diplomatie moderne.

Le Mali est isolé et cela n’émeut guère le ministre des Affaires étrangères. Ni les pays voisins excepté ceux  gouvernés par des putschistes, ni les pays, principaux contributeurs et bailleurs de fonds traditionnels du Mali, encore moins les  gros investisseurs. Ce qui est aberrant c’est notre brouille avec les pays  de la même communauté de destin qu’est la CEDEAO et l’UEMOA. Bref le Mali a fait le choix  de se brouiller  avec presque tout le monde.

Youssouf SISSOKO

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