Contre La sansure

La junte à genoux demande l’aide de Faure Gnassingbé

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Une importante délégation de la junte nigérienne s’est rendue ce jeudi 12 octobre à Niamtougou au Togo afin de rencontrer le Chef de l’État togolais Faure Gnassingbé. La délégation du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNPS) était composée du prétendu Premier ministre, Lamine Zeine, du général Toumba ministre autoproclamé de l’intérieur, du Commandant supérieur de la gendarmerie et conduite par le numéro 2 de la junte, le général Salifou Mody.

Selon une source proche de la junte, ils ont quitté Niamey à 10h pour le Togo à bord d’un Boeing 737-75U (BBJ)( reg.5 U-GRN). Quelques instants après leur arrivée, le Président Faure a atterri dans un Airbus A318-112(CJ) Élite ( reg. LX-LTI). Au cours de l’audience, le général Mody a décrit la situation du pays et a sollicité que le président Faure Gnassingbé puisse intercéder auprès de son homologue ivoirien Alassane Ouattara afin qu’au niveau de l’UEMOA des mesures soient prises pour alléger les sanctions, notamment au niveau des banques qui sont à leur limite et ne peuvent plus débloquer de l’argent au risque de déposer le bilan.

Le général Mody a également demandé au président Faure de les aider à infléchir la position du général Tiani, qui est très radicale malgré l’avis de tous les membres du CNSP, qui sont convaincus que la situation est intenable et pensent qu’il faudrait, face à la faillite du pays, concéder à faire des concessions, ce que ne semble pas admettre le général Tchiani.

En réalité, les putschistes nigériens ont le dos au mur. Tenez, le plus grand bureau de douane du Niger qui a fait une recette mensuelle de 12 milliards en juillet a vu son chiffre baisser à 2 milliards en août. Et en septembre, les recettes sont passées à 700 millions de francs CFA, soit le tiers de toutes les recettes douanières du mois de septembre. Une somme insignifiante quand on sait que la masse salariale mensuelle est de 40 milliards de francs cfa, si bien que malgré tous les efforts consentis et les avances effectuées par certaines banques de la place, la junte n’a pu payer que les salaires de la garde présidentielle et de l’armée qui sont sa seule préoccupation, sacrifiant de facto les institutions de la police, de la gendarmerie et de la garde républicaine et bien évidemment les autres Nigériens qui peuvent attendre car les putschistes s’en foutent d’eux.

Les putschistes nigériens ont le dos au mur.

 

A ce rythme il est quasi-certain que même les salaires de la sécurité présidentielle et de l’armée ne pourront être versés à la fin du mois d’octobre et c’est ce qui empêche aujourd’hui Tiani de dormir, car si les salaires de l’ensemble des FDS, y compris la sécurité présidentielle n’est pas payé à échéance, la capitale Niamey et avec elle tout le pays va vivre des jours difficiles avec des conséquences désastreuses pour le CNSP.

Il faut par tous les moyens payer les militaires et la garde présidentielle à la fin de ce mois fatidique. C’est une course contre la montre pour trouver de la liquidité que la Guinée Équatoriale qui avait été sollicitée auparavant lors de la visite de Lamine Zeine a refusée de verser. Ce n’est certainement pas la Russie qui le fera encore moins le petit capitaine Ibrahim Traore ou le colonel Assimi Goïta, dont les économies sont exsangues, qui peuvent voler à leur secours.

Ce mois d’octobre sera celui de tous les dangers pour les putschistes nigériens. La junte est véritablement à genoux, asphyxiée par les sanctions de la CEDEAO. Elle ne sait plus où donner de la tête d’où l’urgence de la médiation du numéro 1 togolais pour tenter de sauver les meubles. Mais c’est peine perdue: la CEDEAO ne reculera pas. L’UEMOA ne prendra aucune mesure d’allègement en faveur des putschistes.

Du reste, ce n’est pas au moment où les États Unis ont suspendu leur aide au développement estimée à plus de 400 millions de dollars , après avoir qualifié pour la première fois les évènements du 26 juillet de coup d’Etat, que les institutions sous-régionales vont ouvrir le robinet pour des hors-la-loi. La seule issue reste la libération de Mohamed Bazoum et son rétablissement dans ses fonctions.

A défaut, les putschistes boiront la calice jusqu’à la lice. La délégation du CNPS est de retour à Niamey depuis 19h ( heure locale), 18h TU. Sans doute, demain vendredi elle rencontrera Tiani pour faire un compte rendu de la mission du Togo. Il faut noter qu’avant d’aller solliciter la médiation du Président Faure Gnassingbé, le CNPS a fait des pieds et des mains pour rencontrer les autorités nigérianes qui sont restées fermes en leur opposant un refus catégorique.

Samir MOUSSA

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